Muhammad Ibn ‘Abd al-Krim al-Khattabi, de son vrai nom, érudit, journaliste, spécialiste du droit, avait pour premier objectif de permettre aux pays musulmans d’échapper au sous-développement auquel les colonisateurs espagnols et français ne s’intéressaient absolument pas : on colonise sous prétexte d’apporter la civilisation à ces incroyants, en réalité pour faire du fric. S’il fallait, en plus, faire du développement, où irait-on ?
Petite question : en quoi notre civilisation est-elle meilleure que celle des Arabes, des Malgaches, des Ivoiriens, des Asiatiques, des pré-Colombiens ?
Voyant que ses efforts ne servent à rien, Abd el-Krim se transforme en farouche guerrier et va mettre le Rif en ébullition, s’entourant de toutes les tribus rebelles. Se heurtant d’abord à Lyautey puis à Pétain, il guerroie des années durant. Cette histoire est un peu celle filmée dans « Légionnaire », un des meilleurs films de van Damme.
Français et Espagnols n’auraient jamais vaincu Abd el-Krim s’ils n’avaient utilisé les gaz de combat, notamment en bombardant des villages entiers à l’ypérite (les Allemands n’ont rien inventé), tuant des dizaines de milliers de familles.
Outre les gaz de combat, les Européens n’ont eu de cesse de renforcer leurs effectifs, jusqu’à cinq cent mille soldats engagés contre quelques milliers de farouches Rifains endiablés leur tenant la dragée haute.
Contraint de rendre les armes, Abd el-Krim est exilé à La Réunion, d’abord à Château-Morange de 1926 à 1929, puis à Trois-Bassins où il acquiert une belle propriété où il restera jusqu’en 1947, date à laquelle il est obligé de rentrer dans le Sud de la France.
Croire à une résignation du fier guerrier serait vraiment mal le connaître : sur le paquebot des Messageries Maritimes le conduisant à Marseille, à l’escale de Suez, il met les voiles et se rend au Caire où il résidera jusqu’à sa mort en 1968.
Visionnaire s’il en fût, Abd el-Krim, contacté peu avant sa mort pour prendre les rênes d’une guerre en préparation contre Israël, dira juste : « Cette guerre, on ne peut pas la gagner ».
Tous ceux ayant connu le guerrier du Rif et ses enfants en gardent un souvenir chargé d’extase : courtois, modestes, familiers, très érudits, conviviaux. Ses fils squattaient les premières places au vieux lycée de la Rue Jean-Chatel.
Quant au match de ce soir : que le meilleur gagne ! Si les Bleus veulent leur troisième étoile, qu’ils n’oublient pas que les Lions de l’Atlas ne sont pas là par hasard et qu’ils ont déjà donné bien du fil à retordre à bien du monde, en sport comme ailleurs.
Petite question : en quoi notre civilisation est-elle meilleure que celle des Arabes, des Malgaches, des Ivoiriens, des Asiatiques, des pré-Colombiens ?
Voyant que ses efforts ne servent à rien, Abd el-Krim se transforme en farouche guerrier et va mettre le Rif en ébullition, s’entourant de toutes les tribus rebelles. Se heurtant d’abord à Lyautey puis à Pétain, il guerroie des années durant. Cette histoire est un peu celle filmée dans « Légionnaire », un des meilleurs films de van Damme.
Français et Espagnols n’auraient jamais vaincu Abd el-Krim s’ils n’avaient utilisé les gaz de combat, notamment en bombardant des villages entiers à l’ypérite (les Allemands n’ont rien inventé), tuant des dizaines de milliers de familles.
Outre les gaz de combat, les Européens n’ont eu de cesse de renforcer leurs effectifs, jusqu’à cinq cent mille soldats engagés contre quelques milliers de farouches Rifains endiablés leur tenant la dragée haute.
Contraint de rendre les armes, Abd el-Krim est exilé à La Réunion, d’abord à Château-Morange de 1926 à 1929, puis à Trois-Bassins où il acquiert une belle propriété où il restera jusqu’en 1947, date à laquelle il est obligé de rentrer dans le Sud de la France.
Croire à une résignation du fier guerrier serait vraiment mal le connaître : sur le paquebot des Messageries Maritimes le conduisant à Marseille, à l’escale de Suez, il met les voiles et se rend au Caire où il résidera jusqu’à sa mort en 1968.
Visionnaire s’il en fût, Abd el-Krim, contacté peu avant sa mort pour prendre les rênes d’une guerre en préparation contre Israël, dira juste : « Cette guerre, on ne peut pas la gagner ».
Tous ceux ayant connu le guerrier du Rif et ses enfants en gardent un souvenir chargé d’extase : courtois, modestes, familiers, très érudits, conviviaux. Ses fils squattaient les premières places au vieux lycée de la Rue Jean-Chatel.
Quant au match de ce soir : que le meilleur gagne ! Si les Bleus veulent leur troisième étoile, qu’ils n’oublient pas que les Lions de l’Atlas ne sont pas là par hasard et qu’ils ont déjà donné bien du fil à retordre à bien du monde, en sport comme ailleurs.