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En grève de la faim, un sapeur-pompier ira jusqu’au bout

Patrice Arline est caporal-opérateur au CRA (Centre de regroupement des appels 18 du Sud) de Saint-Pierre. Depuis hier matin, ce père de famille est en grève de la faim pour une durée illimitée. En cause, des sanctions et des revendications relatives au temps de travail et aux vacations de 60 heures. Dans l'attente d'une rencontre avec le directeur du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours), Patrice Arline reste dans la cour de la caserne de Saint-Pierre accompagné de ses proches.

Ecrit par Ludovic Robert – le mercredi 05 août 2009 à 15H21

« Sapeur-pompier en grève de la faim. Fier d’être pompier mais honte des officiers du SDIS. Centre d’appel 18 Sud ? Sapeur-pompier yo-yo ?« . Voici ce que l’on peut lire sur une feuille de papier préparée par le caporal Patrice Arline pour la circonstance.

En grève de la faim depuis hier matin, le caporal-opérateur du Centre d’appel commence à souffrir des conséquences d’une déshydratation et du manque de nourriture mais il le dit clairement, « il ira jusqu’au bout, jusqu’à la mort s’il le faut« .

Présentes à ses côtés pour le soutenir, la mère et la sœur du gréviste ne cachent pas leurs inquiétudes quant à cette grève qui trouve son origine dans les conditions de travail du Centre de regroupement des appels du 18 du Sud et dans les vacations de 60 heures.

Mis en place au début de l’année, « les 60 heures de vacation sont légalement attribuées aux pompiers volontaires. Les pompiers travaillant 24 heures et se reposant 48 heures ont obtenu le droit de bénéficier de ces 60 heures de vacations et pas nous. Il est vrai que nous travaillons avec un régime différent qu’est le régime 12h/24h (12 heures de travail et 24 heures de repos) mais je demande des conditions identiques pour les opérateurs du CRA en comparaison avec les sapeurs-pompiers du Centre de secours (CSP) de Saint-Pierre. Malgré deux courriers envoyés les 9 février et le 17 avril dernier, en direction de la présidente du SDIS et de son 2ème vice-président, aucune réponse n’est intervenue » indique Patrice Arline.

Le régime 12h/24h est un régime expérimental mis en place pour des gardes de 12 heures, ce qui représente 1.608 heures par année contre 2.208 heures pour les pompiers de Saint-Pierre dont le régime de travail est fixé à 24h/48h. Problème : Ces vacation seraient réservées aux sapeurs-pompiers travaillant sur la base de ce dernier régime et ne peuvent, de ce fait, être attribuées aux opérateurs du CRA.

La seconde revendication du caporal Patrice Arline concerne le nombre de salariés habituellement présents au CRA, soit trois au lieu des quatre théoriquement programmés.

Sanctionné pour une absence de service le 5 mars dernier

Du côté de la hiérarchie du caporal Arline, des sanctions ont été prises à l’encontre de l’homme ce qui a occasionné cette grève illimitée de la faim. Le 5 mars dernier, un arrêté indiquant une « retenue sur rémunération en l’absence de service fait de l’adjoint administratif de 2ème classe » avait été notifié à l’opérateur. A cette date, le COSPAR organisait sa première manifestation dans le Nord et le Sud de l’île. En relation avec les revendications du collectif et les 60 heures de vacation, le caporal Patrice Arline avait décidé de ne pas remonter les informations au CODIS (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours) lors des interventions intervenues en ce jour.

Souhaitant répondre à la « fin de non-recevoir » du chef du groupement Sud-Ouest, Henry-Claude Pothin, le caporal opérateur montre, main courante et registre des gardes à la main, qu’il était bien présent à son poste le 5 mars et qu’il a relayé tous les appels de particuliers en direction du SDIS mais pas du CODIS.
Pour cette raison, une retenue sur salaire lui a été signifiée ainsi qu’un changement d’équipe, ce qui a constitué « la goutte qui a fait déborder le vase » selon le gréviste qui présente cinq revendications.

Patrice Arline demande la « levée de ses sanctions, la possibilité d’obtenir les 60 heures de vacations bien qu’il soit opérateur sur le régime 12/24, le remboursement des journées enlevées pour service non fait, le renforcement des effectifs du CRA » et « un dialogue et une rencontre avec le directeur du SDIS ou son adjoint« .

« La porte n’est pas fermée. Je cherche le dialogue mais rien n’y fait« , souligne Patrice Arline qui attend un geste de sa direction.

 

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