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En faisant ses courses, il échange les étiquettes et… les responsabilités

Deux hommes ont été jugés pour avoir échangé les étiquettes dans un hypermarché du sud. Leur objectif : faire baisser l'addition de plus de 300 euros. En l’absence de l’un des prévenus, l’autre a tenté de tout lui mettre sur le dos.

Ecrit par 1776023 – le mardi 15 mars 2022 à 17H21

Le 26 juillet 2021, Luc*, 32 ans, et Julien*, 19 ans, se rendent à Carrefour Saint-Pierre pour faire des courses. Arrivés à la caisse, ils font passer une enceinte Bluetooth pour la somme de 39 euros. Suspicieuse, la caissière va prévenir la sécurité qui les intercepte alors à l’entrée du magasin.

Après vérification, l’hôtesse de caisse a eu le nez creux puisque le matériel audio coûtait en réalité 380 euros. De plus, ils trouvent une clé USB dans le caddie qui n’est pas passée en caisse. Interpellés, les deux hommes vont être interrogés et Julien prendra toutes les responsabilités.

Ce dernier ne s’est pas présenté au tribunal ce mardi 15 mars. Il a écrit une lettre pour prévenir de son absence, mais sans aucune justification. Seul Luc est présent. « L’erreur que j’ai faite, c’est de ne pas séparer les achats, même si chacun a payé sa part », lance-t-il à peine arrivé à la barre. Il explique ensuite que c’est Julien qui a procédé à l’échange d’étiquette et qu’il a tout avoué lors de son audition.

La vidéosurveillance le contredit

Malheureusement pour lui, la vidéosurveillance montre que c’est Luc qui échange les étiquettes et donne même l’impression de brutaliser son camarade. « C’est sa déposition qui compte », réplique-t-il instantanément lorsque cet élément du dossier est évoqué. Le ministère public s’étonne de cette « fixette sur la déclaration » de son acolyte. 

Concernant l’impression d’agressivité sur celui qui est plus jeune de 13 ans, il affirme que « brutaliser et s’amuser sont deux choses différentes. Il fait presque deux mètres, c’est difficile de le brutaliser ». Enfin, concernant la clé USB, il affirme qu’elle était déjà dans le caddie lorsqu’ils l’ont prise.

Le tableau se noircit un peu plus pour Luc lorsqu’arrive le rappel des casiers judiciaires. Le sien comporte six mentions dont deux pour vol tandis que celui de Julien est vierge.

« Au moment endroit au mauvais moment »

Pour la procureure, les faits « sont simples et caractérisés autrement qu’avec les témoignages car ils ne sont pas reconnus. Heureusement qu’il y a la vidéo, étayée par le témoignage du vigile. Entre l’un absent et l’un avec des antécédents, mon coeur balance ». C’est pourquoi elle requiert 4 mois avec sursis contre Julien et 1800 euros d’amende contre Luc, qui se transformeront en 6 mois de prison en cas d’impayé.

Invité à dire un dernier mot, Luc affirme être là parce qu’il assume. « Mon seul tort, c’est d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Ce n’est pas la différence d’âge qui compte. On a un cerveau, il sait très bien ce qu’il fait. Mais c’est moi qui me retrouve dans l’embarras. Si ça avait été moi, j’aurais assumé », assure-t-il.

La présidente du tribunal a décidé de mettre sa décision en délibéré pour le 19 avril. Elle souhaite revoir les images de vidéosurveillance avant de prendre sa décision.

*Prénoms d’emprunts

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