L’association APBRR (association des pêcheurs de bichiques de la Rivière des Roches) tire la sonnette d’alarme. Créée en 1993, elle est menacée de disparition. « Si d’ici huit jours, la Région ne renouvelle pas les 35 contrats aidés de l’association, on ferme nos portes… C’est la mort subite« , explique son président, Raymond Gallissiaz.
A la base, l’association avait été créée pour établir des relations avec les pêcheurs de bichiques de ce quartier de Saint-Benoît. Mais elle a depuis diversifié ses activités. En 1999, elle a intégré le dispositif emploi verts mais fait également du soutien scolaire ou encore de l’artisanat local. « Depuis 1999, plus de 600 personnes ont été embauchées par notre association en contrats aidés« , souligne Nathalie.
« Zizanie politique »
« Nous sommes victimes de la zizanie politique« , se désole Raymond Gallissiaz. L’APBR en appelle au président de la Région, Didier Robert, « On lui demande : Siouplé, laisse pas nou tomber ! Abandonne pas nou !« .
L’association n’est d’ailleurs pas restée les bras croisés dans le bras de fer qui oppose les associations d’emplois verts, la Région et l’Etat. D’abord engagée auprès de la plateforme de Brigitte Naze et de Didier Agathe, elle s’en est désengagée le 16 janvier dernier.
« Nous nous sommes rendus compte que notre situation ne changeait pas« , explique un salarié emploi vert. « Cette plateforme a été créée par la Région. Nous, on sait que la Région a 700 contrats à disposition qu’elle bloque. Alors pourquoi ne les distribue-t-elle pas ? », se demande-t-il.
« Ratenon, c’est notre porte-parole, pas notre politicien ! »
Depuis, l’association a intégré le « Collectif des emplois verts en danger », soutenu par Jean-Hugues Ratenon (ARCP, Alliance des Réunionnais Contre la Pauvreté »). « C’est notre porte-parole mais pas notre politicien« , assure Raymond Gallissiaz.
Depuis, l’APBRR a participé aux actions à la prefécture, à la Région et au Pôle emploi de Saint-Benoît. « On a obtenu 900 contrats en plus au Pôle emploi. Pourquoi la Région bloque-t-elle toujours le processus ?« , se demande l’APBRR.
« On a connu des situations difficiles, incertaines, mais là on est vraiment dans la souffrance« , assure son président. L’association demande donc en urgence le renouvellement de ses 35 salariés embauchés en contrat aidés. « Sinon, 18 ans de travail seront détruits… »