Réunie ce matin au Parc de Bois Madame, à Sainte-Marie, une centaine d’emplois verts est venue écouter le point fait par la plateforme sur la situation des contrats emplois verts. Le constat est le suivant, il manque 400 contrats aidés pour renouveler la totalité des 2.268 contrats pour l’année 2013.
« L’Etat ne bouge pas ses fesses« , lâche la présidente de la plateforme, Brigitte Naze. Partant de la situation de l’emploi à la Réunion où plus de 130.000 personnes sont au chômage, le non-renouvellement de la totalité des emplois verts pour l’année 2013 ne pourra avoir comme autre conséquence que « plus de chômage » dans l’île. La plateforme réunie 72 associations emplois verts et les 2.268 salariés y travaillant. Clairement, elle pointe du doigt l’Etat sur le non-renouvellement de l’ensemble des contrats et se range du côté de la Région.
« En tout 880 contrats aidés ont été attribués à la Région pour le 1er semestre 2013. Mais seulement 700 sont affectés aux emplois verts. Il nous manque 400 contrats. La Région est claire, elle ne veut plus injecter d’argent« , explique Brigitte Naze. Au même titre que la Région, les associations refuseront les 700 contrats aidés pour le 1er semestre tant que ne seront pas affectés les 400 contrats supplémentaires demandés. « On ne veut pas se retrouver entre association dans un jeu du premier arrivé, premier servi« , souligne-t-elle.
La plateforme ne cautionne pas les actions menées par Jean-Hugues Ratenon
Sur le dispositif emplois d’avenir, la plateforme est critique. « Ce dispositif n’est pas adapté à la réalité économique de l’île. De plus les emplois d’avenir sont discriminatoires car ils ne s’adaptent pas à toutes les personnes« , précise Brigitte Naze. Cette dernière, parlant au nom de la plateforme, ne ferme pas pour autant la porte aux emplois d’avenir s’ils sont « adaptés« . « Les emplois d’avenir sont sur une base de 35 heures. Nous fonctionnons sur des contrats à temps partiel. Il faut que le gouvernement revoit également leur financement. Si l’Etat revoit sa copie, nous sommes prêts à les accepter« , explique-t-elle.
En dehors de la bataille des chiffres, la plateforme ne goûte guère les actions menées par Jean-Hugues Ratenon au nom des contrats aidés et des emplois verts. « M. Ratenon ne représente pas le dispositif. Se bat-il vraiment pour les emplois verts ? On ne cautionne pas ses actes« , lâche Gérard Agathe, porte-parole de la plateforme. Même son de cloche pour Richard Payet, membre de la plateforme des associations emplois verts. « Il ne peut pas arriver comme un cheveu sur la soupe et s’accaparer un mouvement qui n’est pas le sien. Nous ne sommes pas des bandits, ni des casseurs« , explique-t-il.
Passé ce recadrage à destination du président de l’ARCP (Alliance Réunionnais contre la pauvreté), la plateforme veut continuer à travailler avec la Région. « On va demander une réunion de travail avec la Préfecture« , souligne Brigitte Naze. Si les emplois verts ne sont pas entendus dans les prochains jours, ils préviennent. « Nous passerons à l’action« , clament-ils tous en choeur. La balle est dans le camp de l’Etat.