Trois juges d’instruction ont été désignés pour mener cette enquête, parmi lesquels Serge Tournaire, actuellement doyen du pôle financier au tribunal judiciaire de Paris. Le même magistrat qui avait mis en examen François Fillon en 2017 dans l’enquête sur les emplois fictifs de son épouse Pénélope, ainsi que Nicolas Sarkozy, dans l’affaire Bygmalion.
Toujours selon le journal, cette nouvelle enquête fait suite aux investigations menées lors d’une première procédure ouverte au printemps pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » visant notamment McKinsey.
L’affaire avait été révélée, en mars dernier, par un rapport d’une commission d’enquête du Sénat dénonçant l’emprise des cabinets de conseils privés sur les politiques publiques. Les parlementaires avaient révélé que les contrats conclus entre l’État et ces entreprises de consultants avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021 pour atteindre le montant record d’un milliard d’euros l’an dernier. Et l’un des plus gros bénéficiaires de ces contrats était le cabinet américain McKinsey.
Manifestement, les magistrats du pôle financier du parquet cherchent à savoir si McKinsey n’aurait pas été favorisé dans l’octroi de ces marchés en contrepartie d’un financement politique. Le Monde avait déjà révélé que McKinsey avait collaboré à la campagne électorale du président de la République en 2017. En outre, « des salariés de McKinsey ont rejoint des postes au sein du parti présidentiel La République en Marche ! ou des cabinets ministériels« , ajoute Le Parisien.
Emmanuel Macron avait déjà à l’époque balayé tout soupçon de favoritisme: « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal« , avait déclaré le président. Quoi qu’il arrive, son immunité présidentielle le protège des juges pendant la durée de son mandat.