Emmanuel Macron a officialisé sa candidature à la présidence de la République de 2017, mercredi à Bobigny. L’ancien ministre de l’Économie a mis fin à des mois de faux suspens et marque son entrée dans la course à l’Élysée. L’annonce a été faite durant une visite au Campus des métiers et de l’entreprise, devant un parterre de journalistes.
« Je suis candidat à la présidence de la République. C’est une étape importante que nous allons franchir et que nous préparons depuis des mois « , a déclaré solennellement le leader du mouvement « En marche ! « . Dans son discours, l’ancien banquier de la République dénonce » un système politique bloqué qui empêche les majorités d’idées au motif qu’elles fragilisent les appareils, les partis traditionnels, les intérêts acquis « .
Pas encore officialisé, le candidat Macron ne laissait pas la classe politique indifférente. La plupart des réactions sont même négatives. Certains vont jusqu’ à dire qu’ » il fait peur « .
« J’ignore qui est Emmanuel Macron «
» C’est très embêtant. Moi je pense que c’est très dangereux, parce que la droite dérive à droite, parce que l’extrême droite peut toujours y arriver « , a réagi Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, sur France 2.
« J’ignore qui est Emmanuel Macron, quelles sont ses orientations. Pour moi, il est un peu comme Monsieur X « , a affirmé Arnaud Montebourg à propos de son prédécesseur au ministère de l’Économie. Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, avance que le dernier candidat est celui » de tous ceux qui ont intérêt à faire exploser la gauche « .
A droite, François Fillon estime que » les Français ne confieront pas leur destin à quelqu’un qui n’a aucune expérience et qui n’a rien démontré pour le moment « . Le candidat Juppé prévient qu’ « il faut se méfier des gens qui font le contraire de ce qu’ils disent et disent le contraire de qu’ils font « , dans Les Échos. Laurent Wauquiez, président intérimaire des Républicains et soutien de Nicolas Sarkozy, le qualifie d’ » incarnation de l’élite mondialisée où la France doit se renier dans la mondialisation « , sur Europe 1.
Depuis Marrakech où il assiste à la COP22, François Hollande a appelé à l’union des Français. » L’enjeu, c’est le rassemblement, c’est la cohésion. Si la France se divise, si la France se fragmente, se désunit au moment où elle fait face à tant de menaces, alors la France déclinera « , prévient le président de la République. Des observateurs politiques pensent que cette candidature va bouleverser les données actuelles.