Les procès d’affaires de violences conjugales ou de viol sont toujours éprouvants pour les victimes qui doivent faire face à leur ex-compagnon et revivre les faits. Le traumatisme, la peur, la honte font souvent couler des larmes. Certaines victimes veulent simplement être protégées de leur agresseur, d’autres veulent absolument que justice soit faite.
Ce vendredi devant la cour criminelle, la scène paraissait différente. Et cela arrive aussi parfois. Les victimes disent encore aimer leur compagnon et attendent qu’il "change" pour continuer à vivre leur histoire. Mais son amour pour le père de ses trois jeunes enfants n’a pas attendri la cour qui l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Et encore moins l’avocat général qui en avait requis 15.
Violée avec une bombe de laque
Les faits remontent à la nuit du 25 au 26 mai 2018 à leur domicile à Sainte-Suzanne. Sur fond de jalousie et d’alcool, alors que les enfants dorment, il la frappe violemment à plusieurs reprises. C’est elle qui raconte qu’entre les coups, il lui impose deux fellations, deux relations sexuelles et insiste même pour qu’elle s’introduise une bombe de laque recouvert d’un préservatif. Malgré la douleur et les saignements, elle obéit, de peur qu’il ne la frappe à nouveau. La nuit est longue, et ce n’est qu’au petit matin qu’elle réalise qu’elle ne veut pas "mourir comme ça" et se réfugie chez sa voisine.
Aux gendarmes, elle expliquera que cela fait des années qu’elle subit des violences. Mais le mot "viol", elle ne le prononcera pas. Pas alors qu’il s’agit d’appeler le père de ses enfants un "violeur". Les médecins confirment malgré tout des lésions sur les parties intimes qui concordent avec un viol.
Pour J.M, 32 ans, il s’agit de quelques gifles dues à un ras-le-bol après que sa femme l’ait trompé plusieurs fois. Mais les rapports – la bombe de laque incluse – auraient été consentis. En tout cas, lui affirme fermement qu’ "en aucun cas elle m’a dit qu’elle voulait pas".
Un viol c’est quoi ?
Et à la victime d’ajouter : "Peut-être qu’il n’a pas vu que je ne voulais pas". A-t-elle donc été violée ? Pas selon elle. "Plutôt une agression sexuelle". Car un viol, c’est quoi ? "Il faut se mettre à terre et crier et dire non, non, non." Et c’est malheureusement souvent cette fausse idée qu’ont les victimes, mais également les hommes qui les forcent. Si elle ne se débat pas, ce n’est pas un viol. La présidente la questionne donc : "Aviez-vous envie d’un rapport ? – Non. Aviez-vous peur que les violences s’empirent si vous n’acceptiez pas ? – Oui". La présidente ajoute ainsi qu’elle est malheureusement loin d’être la seule victime de violences conjugales. "141 femmes ont perdu la vie depuis le début de l’année".
Difficile donc de juger également son comportement en salle d’audience de la cour criminelle. Elle liste les faits sans aucune émotion apparente. Pas une larme. Elle manque parfois aussi de cohérence. Elle n’arrive pas par exemple à expliquer sa lettre d’amour envoyée à son compagnon détenu dans laquelle elle s’excuse, demande pardon, et déclare qu’il lui manque. "S’il n’avait pas fait tout ça, ça aurait été le bonheur".
Une relation toxique dans laquelle la victime semble boire autant que lui et veut "peut-être" qu’ils se remettent ensemble. Serait-il d’accord ? "Ben oui."
Ce vendredi devant la cour criminelle, la scène paraissait différente. Et cela arrive aussi parfois. Les victimes disent encore aimer leur compagnon et attendent qu’il "change" pour continuer à vivre leur histoire. Mais son amour pour le père de ses trois jeunes enfants n’a pas attendri la cour qui l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Et encore moins l’avocat général qui en avait requis 15.
Violée avec une bombe de laque
Les faits remontent à la nuit du 25 au 26 mai 2018 à leur domicile à Sainte-Suzanne. Sur fond de jalousie et d’alcool, alors que les enfants dorment, il la frappe violemment à plusieurs reprises. C’est elle qui raconte qu’entre les coups, il lui impose deux fellations, deux relations sexuelles et insiste même pour qu’elle s’introduise une bombe de laque recouvert d’un préservatif. Malgré la douleur et les saignements, elle obéit, de peur qu’il ne la frappe à nouveau. La nuit est longue, et ce n’est qu’au petit matin qu’elle réalise qu’elle ne veut pas "mourir comme ça" et se réfugie chez sa voisine.
Aux gendarmes, elle expliquera que cela fait des années qu’elle subit des violences. Mais le mot "viol", elle ne le prononcera pas. Pas alors qu’il s’agit d’appeler le père de ses enfants un "violeur". Les médecins confirment malgré tout des lésions sur les parties intimes qui concordent avec un viol.
Pour J.M, 32 ans, il s’agit de quelques gifles dues à un ras-le-bol après que sa femme l’ait trompé plusieurs fois. Mais les rapports – la bombe de laque incluse – auraient été consentis. En tout cas, lui affirme fermement qu’ "en aucun cas elle m’a dit qu’elle voulait pas".
Un viol c’est quoi ?
Et à la victime d’ajouter : "Peut-être qu’il n’a pas vu que je ne voulais pas". A-t-elle donc été violée ? Pas selon elle. "Plutôt une agression sexuelle". Car un viol, c’est quoi ? "Il faut se mettre à terre et crier et dire non, non, non." Et c’est malheureusement souvent cette fausse idée qu’ont les victimes, mais également les hommes qui les forcent. Si elle ne se débat pas, ce n’est pas un viol. La présidente la questionne donc : "Aviez-vous envie d’un rapport ? – Non. Aviez-vous peur que les violences s’empirent si vous n’acceptiez pas ? – Oui". La présidente ajoute ainsi qu’elle est malheureusement loin d’être la seule victime de violences conjugales. "141 femmes ont perdu la vie depuis le début de l’année".
Difficile donc de juger également son comportement en salle d’audience de la cour criminelle. Elle liste les faits sans aucune émotion apparente. Pas une larme. Elle manque parfois aussi de cohérence. Elle n’arrive pas par exemple à expliquer sa lettre d’amour envoyée à son compagnon détenu dans laquelle elle s’excuse, demande pardon, et déclare qu’il lui manque. "S’il n’avait pas fait tout ça, ça aurait été le bonheur".
Une relation toxique dans laquelle la victime semble boire autant que lui et veut "peut-être" qu’ils se remettent ensemble. Serait-il d’accord ? "Ben oui."