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Église de Sainte-Anne – Chef d’œuvre architectural

L’église de Sainte-Anne apparait au détour d’une route longeant le bord de mer de la côte Est. Le monument de style baroque est surprenant et inattendu à cet endroit verdoyant. La visite de cette église est un voyage dans le temps, un échange singulier entre l’art et la religion.

Ecrit par Sabine Thirel – le samedi 20 mars 2010 à 07H45

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En 1856, la commune achète un terrain à Armand Arthur. En 1857, la paroisse est érigée grâce à Mgr Desprez et l’abbé Cornet. L’église se construit pendant 6 ans (livrée en 1863), sur les mêmes bases que celles de toutes les églises  de la colonie.

Elle évoluera à partir de l’arrivée du Père Georges Daubenberger (père Daubin). Ce fils d’architecte, est nommé missionnaire en Afrique où il construit  églises, léproseries et écoles.

Dès son arrivée en 1921 à Sainte-Anne, il modifie la petite église. Il en décore la façade, installe le clocher à l’avant  et bâtit une petite chapelle sur l’aile droite en l’honneur de Sainte- Thérèse qui sera canonisée en  1925. Le résultat est particulier.

 

L’église de Sainte-Anne s’est muée en église de style Baroque ornée de moulures, de  statues et de gargouilles en ciment.

Inspirés par des ornements de catalogues religieux et des églises de France et d’Europe, les motifs dessinés et réalisés par le curé lui-même sont sculptés au couteau, moulés et peints. La transformation du bâtiment se fera avec l’aide de la congrégation des Filles de Marie, des enfants du catéchisme, de bénévoles et d’un maçon. Les travaux de moulage,  d’assemblage  et  de peinture sont réalisés dans les bâtiments de l’école des filles voisine  (actuel Office du Tourisme de Saint-Benoît). Le maçon se charge de coller les motifs têtes d’angelots, feuilles de vignes, coquilles, fleurs et épis de blés regroupés  par 4 ou 5 sur le ciment de la façade. 

 

A l’intérieur l’église est modeste. Un autel de dorures et de marbre fait face à la nef. De chaque côté des scènes religieuses entourées de guirlandes d’innombrables roses moulées et peintes sont représentées.

 Dans la chapelle Sainte-Thérèse, les couleurs sont vives sous la voute couleur de ciel bleu. Une mappemonde montre La Réunion alors qu’une autre représente le Monde. Une autre encore, plus petite posée aux pieds de la Sainte, montre  les départements français. La maquette de la Basilique de Sainte-Thérèse de Lisieux fait face à un reliquaire.

A l’extérieur, cette petite chapelle qui présente une succession de fenêtres en arcade se termine  par une tourelle surmontée d’un lanternon rappelant le style de l’ensemble du monument.

 

Le père Daubenberger meurt  25 ans après son arrivée à Sainte-Anne. Selon ses dernières volontés, il est enterré dans l’église auprès de l’abbé Cornet.
Depuis 1982, le clocher, la façade et la chapelle Sainte-Thérèse sont classés aux Monuments  Historiques.

Les barrières posées à l’avant sous le clocher sont supposées protéger les gens des chutes intempestives de motifs de pierres et de morceaux de béton. D’ailleurs chacun peut constater qu’une des colonnes de la  façade est déjà réduite de moitié.

 

La scène du mariage entre Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo dans le film  » La Sirène du Mississippi » de François Truffaut a été tourné dans ce  monument en 1969.
La Sirène du Mississippi : Réalisation : François Truffaut Auteurs et scénaristes : Cornell Woolrich et François Truffaut (dialogues) avec : Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve, Nelly Borgeaud, Martine Ferrière, Marcel Berbert, Yves Drouhet, Michel Bouquet et Roland Thenot.
 
Louis Mahé (Jean-Paul Belmondo) directeur d’une fabrique de cigarettes à La Réunion, répond à une petite annonce de Julie Roussel. Leurs seuls échanges sont épistolaires et il n’a recu qu’une photo d’elle lui permettant de la reconnaître.  Mais, lorsque Julie Roussel (Catherine Deneuve)  arrive dans l’île, elle n’a aucune ressemblance  avec le portrait. Comme explication, elle dit lui avoir envoyé une photo d’une autre personne pour qu’il ne l’épouse pas pour sa beauté. Le mariage a lieu avec cette inconnue dans l’église de  Sainte-Anne. Peu de temps après, elle s’enfuie avec sa fortune…

 

Le film a été inspiré d’un roman noir de l’Américain William Irish, auteur du roman sous le pseudonyme de Cornell Woolrish qui a également  assuré le scénario de La Sirène du Mississipi aux côtés de François Truffaut. Cependant, à sa sortie, ce film de deux heures n’a pas le succès attendu.

Sources :
Du battant de lames au sommet des montagnes – Catherine Lavaux
Carnet de route – Saint-Benoît et vous… Doc. Office du tourisme de Saint-Benoît
Patrimoine des Communes de France – Coll. Le Flohic
http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/2268/La-Sirene-du-Mississippi.html

 

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