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Édito : On a volé une élection à la démocratie française

Je ne suis ni sociologue, ni politologue, ni politicien, ni philosophe. Je n’apporte aucune solution. Je ne suis, en tant que journaliste, qu’un modeste observateur de la vie publique. J’observe et je retranscris ce que je vois. Et ce que j’observe m’emplit de confusion, de tristesse… et de rage. Sommes-nous tous vraiment devenus si cons ?

Ecrit par 1735024 – le jeudi 14 avril 2022 à 09H05

Le dimanche 24 avril, il faudra voter pour Macron, pour le Pen, ou pour monsieur Blanc.

Vous appelez ça un choix ? Je dirais, allez, tout au plus un pis-aller, un vote par dépit, un choix façon âne de Buridan.

Il n’y a eu aucune campagne du premier tour sinon les habituelles invectives. Il n’y en aura pas plus au second. Sinon le fait que chacun campera sur ses positions : « On ne passe pas ! » C’est bien la première fois que deux têtes d’affiche ne présentent aucun programme clair, propre à emporter une franche adhésion. Petit retour en arrière…

En 1981, se trouvaient face à face deux personnages parfaitement détestables, messieurs Giscard et Mitterrand. 

Le premier, crédité d’une culture époustouflante et d’une capacité intellectuelle hors du commun, n’était et n’est jamais resté que ce qu’il était, un aristo amoureux de la gloire, du fric, des diamants africains, des femmes et, surtout, de lui-même. Il reste le personnage politique qui, malgré le château de Chirac, aura coûté le plus cher à la République.

Le second, oublieux de son passé vichyssois, oublieux du fait qu’il a couvert la torture et les exécutions sommaires en Algérie, avait rassemblé tout le socialisme français… pour le servir. Sans avoir l’air d’y toucher (n’est pas sphinx qui veut), il a scié l’herbe sous les pieds de nombre de ses amis qui auraient pu devenir de bons présidents. Je pense à Rocard.

Mais tels quels, malgré les reproches qu’on peut leur adresser, ils avaient un programme. Et tous les deux ont mis en oeuvre de très grandes réformes. Giscard : le vote à 18 ans et le droit à l’IVG. Mitterrand : l’Abolition (grâce un peu beaucoup à Badinter). L’Histoire s’est occupée de chambouler leurs bonnes ou mauvaises intentions mais le fait est qu’ils avaient quelque chose à proposer. On avait le choix.

Là, rien ! Rien de rien et on le regrette car il va falloir choisir entre Charybde et Scylla, peste et choléra, dengue ou chikoungounya, chtouille ou syphillis, capote ou chasteté.

Pour Macron, le soi-disant programme est d’une simplicité enfantine, pour ne pas dire infantile : on continue comme ça mais en pire. Il peut être fier de lui ; avoir profité de la naïveté d’un nabot de gauche pour se faire élire juste sur sa bonne mine. Qui a jamais osé dire qu’un représentant de l’ultra-libéralisme pur et dur pouvait être proche des laissés-pour-compte ? Au lieu de quoi on demande au responsable de cette déchéance de soigner les maux qui accablent notre société depuis des décennies et qu’il a lui-même créés.

Je le répèterai mille fois : « I mette pas lo chatte po veille saucisses ! »

Ce sont les multinationales, le MEDEF, le CAC-40 qui doivent saliver. Non seulement il va ponctionner plus d’impôts mais de surcroît, va obliger tout le monde à bosser plus longtemps quand un ouvrier sur marteau-piqueur devrait prendre sa retraite à 45 ans !

En face, c’est le Jean-Marie qui doit se marrer : « Elle a été moins conne que moi, la petiote. Elle réussit à faire croire qu’elle a changé. Qu’elle a mis de l’eau dans son vin ».

Son vin est plus clair peut-être ; mais c’est parce que c’est du rosé sans eau. Si son cher tovaritch Vladimir sait y faire, il est bien capable de rééditer le coup informatique ayant si bien réussi avec Trump. Entre apprentis dictateurs, on se comprend. Marine n’ira sûrement pas chercher des poux dans la tête à Poutine.

Je salue nos glorieux sportifs qui pétitionnent pour « faire barrage ». Ils ont certainement raison. Mais « faire barrage » n’est pas un raisonnement politique tels que l’attendaient de nous les pères fondateurs de la démocratie. Un vote contre n’est pas un vote raisonné. Ce n’est jamais qu’un « bof ! », un « merde alors ! », un « AFBAO ! »

J’ai mal à ma démocratie. On lui a volé une élection.

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