Pour Patrick Olivier, le directeur de l’école de Bras-Creux, « il est indispensable de réintégrer la secrétaire », d’autant que l’école est en travaux. « La sécurité de leurs enfants n’est plus assurée », assurent les parents qui avaient déjà manifesté jeudi 3 février en bloquant l’inspection départementale.
Une école éclatée sur plusieurs sites
L’école compte 378 élèves. Tous ne sont pas sur le même site car il y a actuellement des travaux, et certains élèves se retrouvent dans des préfabriqués. D’autres sont même dans une autre école car il n’y a plus suffisamment de place.
Au total, il y a quatre sites différents pour cette même école. « Ils sont tous distants de 300 mètres les uns des autres. Entre deux extrémités de l’école, il y a au moins 800 mètres, d’où l’importance d’avoir une secrétaire. Si je suis à l’autre bout de l’école et que personne ne se trouve dans mon bureau, personne ne peut répondre au téléphone et personne ne peut me prévenir d’un problème qui surviendrait à l’autre extrémité de l’école. La secrétaire me contactait immédiatement sur mon portable s’il y avait un problème, c’est nécessaire pour des questions de sécurité », souligne le directeur.
La secrétaire en contrat CAE
La secrétaire était en contrat CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi), qui est désormais remplacé par les CUI (contrats uniques d’insertion). Elle travaillait 24 heures par semaine et elle gérait notamment le téléphone, les courriers électroniques et les enfants malades lorsque le directeur n’était pas disponible et qu’il y avait une urgence. Elle avait aussi un rôle important pour les alertes cycloniques et les épisodes pluvieux. « Ce n’est pas une liste exhaustive, elle est très précieuse pour le fonctionnement de cette école », précise le directeur.
Pour lui, c’est d’autant plus regrettable qu’elle travaillait dans cette école depuis deux ans, qu’elle était compétente (titulaire d’un BTS secrétariat) et originaire de Bras-Creux. « Comme secrétaire, c’était une perle », nous confie-t-il un peu désabusé.
D’autres écoles du Tampon s’apprêteraient à se mobiliser
Une rencontre a eu lieu aujourd’hui entre l’inspecteur d’académie et les parents d’élèves. Selon les parents, l’inspecteur s’est engagé à faire une rapide enquête et à donner une réponse d’ici lundi. Pour l’heure, l’école va rouvrir ses portes et le blocage reprendra si la réponse n’est pas positive.
Néanmoins, ce mouvement pourrait prendre de l’ampleur car « d’autres écoles du Tampon, qui se trouvent dans une situation similaire, s’apprêteraient à se manifester. C’est aussi le cas dans d’autres communes de l’île », confie Patrick Olivier. Ce mouvement fait suite aux nombreuses suppressions de postes dans l’Education nationale, 162 à la Réunion pour l’année 2010 (environ 75 dans le premier degré)…