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Ecole d’ingénieur au Tampon : Les réactions de Krishna Damour

La décision est tombée en début de semaine. Le Conseil d'administration de l'Université de la Réunion a voté à l'unanimité l'implantation d'une 3ème école d'ingénieurs au Tampon. Zinfos a rencontré le président du Collectif pour le développement de la micro-région Sud, Krishna Damour. Pour le conseiller municipal d'opposition de Saint-Pierre, cette décision reflète une nouvelle fois la "querelle entre le député-maire du Tampon et le maire de Saint-Pierre" au détriment du développement du Sud.

Ecrit par Ludovic Robert – le samedi 17 octobre 2009 à 10H30

Krishna Damour, vous êtes conseiller municipal d’opposition et président du Collectif pour le développement de la micro-région Sud. Quel est votre sentiment suite à la décision votée par le CA de l’Université de la Réunion d’implanter une 3ème école d’ingénieur au Tampon ?

« C’est une grande satisfaction pour le Sud de manière générale que cette 3ème école d’ingénieurs s’implante dans la micro-région. C’est une grande satisfaction puisque c’est l’ensemble du Sud qui est gagnant, ce sont les étudiants du Sud qui sont gagnants et cela rend le Sud davantage attractif. Jusqu’à maintenant nos étudiants du Sud étaient contraints de se rendre dans le Nord ou en métropole mais aujourd’hui c’est réorienter les regards du Nord et de l’Ouest vers le Sud. En ce sens, c’est une grande satisfaction »

Saint-Pierre disposait de locaux au sein de son IUT à Terre Sainte. Qu’en est-il ?

« Que cette école soit implantée au Tampon en lieu et place de Saint-Pierre alors que l’ensemble des locaux était déjà prêts, c’est du gâchis. Il y avait déjà des fonds mobilisés qui avaient permis la construction d’un bâtiment à énergie positive. Mon sentiment est qu’il s’agit d’argent gaspillé. Ce sont des fonds perdus. On aurait pu valider l’implantation de cette école d’ingénieurs à Terre-Sainte puisque les locaux étaient déjà faits et que l’Etat avait apporté sa contribution dans ce sens.

Je crois que l’on assiste à une querelle stupide que se livrent les mairies du Tampon et de Saint-Pierre. Il faut avoir en mémoire que l’idée initiale est venue de Saint-Pierre. Aujourd’hui, le député-maire du Tampon, Didier Robert, a appuyé de toutes ses forces pour que cette école soit implantée au Tampon et cela est dommage. Cette ‘guerre’ entre le maire du Tampon avec l’ensemble des autres communes du Sud ne fait pas avancer le Sud qui risque d’être perdant. C’est une recette qui ne marche plus.

L’ensemble des projets de la micro région Sud doit intégrer un plan global et cohérent pour le Sud et l’ensemble de la Réunion. Nous ne devons pas céder à une concurrence intercommunale. C’est pourquoi les communautés d’agglomérations existent. Cette querelle est triste. Le campus du Tampon n’était nullement menacée par une implantation à Saint-Pierre. Nous proposions à l’époque une répartition honorable et intelligente entre le campus du Tampon et le centre de Saint-Pierre. Saint-Pierre est plus spécialisée dans les formations techniques et d’ingénierie tandis que le Tampon est centrée sur les formations générales telles que les sciences humaines. »

Les travaux pratiques se feront vraisemblablement à l’IUT de Saint-Pierre. On a l’impression que cette décision serait intervenue comme un point d’équilibre entre les deux communes du Sud. Quelle est votre opinion sur ce point ?

« Les travaux pratiques se feront à Saint-Pierre. La décision d’implanter l’école à Terre Sainte aurait été plus juste et plus logique parce qu’il y avait déjà des locaux. Il faudra reconstruire des locaux au Tampon pour accueillir cette école. C’est une perte de temps, nous faisons du surplace et dans ces temps de crise, nous ne pouvons pas céder à ce gaspillage d’argent. Chaque commune du Sud à ses atouts. Le collectif pour le développement de la micro-région Sud que je dirige a signé un protocole d’accord pour le Sud qui fait la part belle à un plan global et cohérent. C’est cela qui permettra au Sud de gagner et non pas des TP d’un côté et des cours de l’autre. »

Didier Rober sera candidat aux prochaines échéances régionales, pour lesquelles le PCR a l’avantage étant donné les précédents résultats des municipales partielles. Quelle est l’opinion d’un élu du PCR concernant cette décision ?

« Cela fait longtemps qu’il est entré en campagne. Le fait d’avoir refusé le projet de rocade du Tampon avec des prétextes qui ne tiennent pas la route, c’était déjà s’insérer dans un débat de politique politicienne. Il y a un temps pour les élections mais il y aussi un temps pour faire avancer la Réunion et plus particulièrement le Sud. L’exemple de la rocade du Tampon aurait permis de moderniser l’axe Sud-Est. Traverser le Tampon à des heures de pointe, c’est un véritable calvert, une hécatombe circulatoire.

La mairie du Tampon aurait pu bénéficier de la récupération de la TVA non perçue, elle se serait alors conduite en actrice responsable mais elle a choisi de faire autrement. On ne s’étonne pas des ambitions et de la nomination de Didier Robert. Des ambitions qui passent par la trahison de ses pairs. Ses ambitions qui passent également par une querelle avec ses confrères du même parti. Par ailleurs, il est totalement en concurrence avec Michel Fontaine qui s’investit dans un plan global et cohérent mais Didier Robert a choisi de faire autrement. »

La décision a été prise depuis Paris malgré un certain nombre de tractations à l’échelle locale. Du coup Jean-Paul Virapoullé se retrouve coordonnateur de ces élections à droite. Qu’en pensez-vous ?

« Tant que l’on se réfère à Paris pour décider pour nous, la Réunion ne s’en sortira pas gagnante. On doit se référer aux Réunionnais, à notre partie à l’échelle locale et ne pas tomber dans un mécanisme d’assimilation avec des décisions venant de Paris. Regardez les dernières élections à Saint-Paul, les deux émissaires de Paris qui se sont permis de s’immiscer dans la campagne locale, on a vu les résultats ce que cela a donné et je crois que pour les régionales, les résultats seront les mêmes. Les progressistes sortiront de là gagnants.« 

 

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