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EPSMR : Le zamal fait des ravages au sein de l’hôpital psychiatrique

Chaque jour, au moins une dizaine de patients consommeraient du zamal dans l’enceinte de l’Etablissement Public de Santé Mentale (ESPMR) de Saint-Paul. Le personnel soignant est confronté quotidiennement à ce fléau qui rend leur travail d’autant plus difficile, car il aggrave l’état de santé des malades, pouvant parfois les rendre violents. Selon nos informations, les dealeurs n’auraient aucune difficulté à pénétrer dans l’hôpital pour revendre leurs marchandises à ces personnes fragiles. Contactée, la direction de l'EPSMR n'avait toujours pas donné suite à nos sollicitations à l'heure où nous écrivons ces lignes.

Ecrit par Isabelle Vidot – le vendredi 22 novembre 2019 à 13H05

« On voit des patients fumer tous les jours, souvent c’est même trois fois par jour, comme les repas » nous confie un membre du personnel. Des joints, voire des « rouleaux » entiers de zamal, sont retrouvés plusieurs fois par mois dans l’enceinte de l’hôpital.
 
Lorsqu’ils se fournissent à l’extérieur, durant les permissions de sortie, les patients parviennent à faire rentrer les stupéfiants en les cachant sur eux ou dans leurs affaires.
 
Mais certains soignants ont constaté qu’ils n’ont parfois même pas besoin de quitter l’hôpital pour trouver leur drogue : « On soupçonne que des personnes extérieures viennent directement les fournir dans l’hôpital. On voit des individus fréquenter les patients à l’intérieur alors qu’ils ne sont pas membres de leur famille ».
 
Comment ces personnes parviennent-elles à entrer dans l’hôpital ? Mystère. Un gardien est pourtant chargé de filtrer les allées et venues à l’entrée de l’établissement.
 
Des vêtements contre un joint
 
Et pour les patients qui n’ont pas d’argent, c’est toute une économie basée sur le troc qui s’organise au sein de l’établissement : « On voit que des affaires d’un patient disparaissent, comme des vêtements, de la nourriture, et après on constate qu’il a du zamal. Une chevalière a par exemple changé de propriétaire plusieurs fois au fil des jours, au fur et à mesure que le business s’étendait ».
 
Le zamal a des effets dévastateurs sur les malades
 
Les patients de l’EPSMR, de par leurs pathologies psychiatriques, sont beaucoup plus sensibles à l’effet de cette drogue : « Un seul joint peut les faire décompenser pendant un mois, mais les patients ne se rendent pas compte », nous explique-t-on.
 
En clair, l’effet du cannabis peut sérieusement aggraver leur état de santé mentale, ce qui implique un temps d’hospitalisation plus long, alors que le patient allait parfois déjà beaucoup mieux.  Cela représente souvent des semaines de soins, de traitement, et de travail pour rien.
 
« C’est épuisant. On finit par ne plus trouver de sens à notre travail, on se demande à quoi on sert », nous confie un soignant.
 
Un personnel démuni face à ce fléau
 
« La consommation de zamal dans l’hôpital est un vrai problème, d’autant que ça nous met en danger », ajoute-t-il.
 
« Cette aggravation de leur état de santé fait qu’ils peuvent devenir dangereux pour eux-mêmes et pour les autres. Ils peuvent devenir violents envers nous, ça m’est arrivé plus d’une dizaine de fois cette année ».
 
Le personnel remet systématiquement le cannabis retrouvé dans l’hôpital à la direction qui doit ensuite le remettre au plus vite aux autorités compétentes. Tout incident concernant la consommation de zamal est également signalé, mais aucune mesure n’aurait été mise en place pour lutter contre ce fléau qui touche l’établissement de santé depuis des années.
 
« En tant que soignants on est démunis, on ne peut qu’informer le patient sur les risques liés à sa consommation de zamal, mais nous ne sommes que soignants, nous ne sommes pas des policiers ».
 
Une position délicate pour le personnel, qui doit à la fois garantir la sécurité des patients, tout en respectant leurs droits.

 

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