« Quand la case brûle, rien ne sert de battre le tam-tam » (dicton africain)
Le temps n’est plus aux simples proclamations ni aux discours ronflants, La Réunion entre dans la « zone des tempêtes ». Le changement climatique est bien là ; aujourd’hui la sécheresse affecte non seulement l’approvisionnement en eau potable de nombreuses villes de l’Est mais elle impacte aussi fortement la récolte de canne qui connaît cette année une chute historique de ses tonnages. Pourtant le lobby cannier continue imperturbablement sa propagande en faveur de cette monoculture spéculative au détriment d’une agriculture qui pourrait nourrir la population.
C’est pourquoi la future majorité régionale qui sortira des urnes en juin prochain, doit mettre prioritairement, la question climatique à son agenda. Elle sera donc au cœur de notre programme avec une orientation forte : la nouvelle majorité régionale s’engagera à
respecter la trajectoire de l’Accord de Paris de 2015 avec l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. La question du changement climatique exige que nous nous projetions sur les vingt à trente prochaines années, nous devons rompre avec le « court-termisme »
habituel des politiques locales et avec la logique du recours aux aides publiques comme palliatif, l’anticipation guide ces orientations stratégiques.
Il ne s’agit pas aujourd’hui de présenter un programme clé en mains, mais de poser un principe à partir duquel nous pourrons co-construire un programme pour les 15-20 années à venir.
Pour cela, nous proposons la mise en place d’une COP régionale, c’est-à-dire une Conférence Climat de la Région Réunion qui aura vocation à fédérer autour d’un objectif commun, la neutralité carbone, les différents acteurs régionaux, collectivités, entreprises,
citoyens, qui sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à vouloir agir. Cette COP devra aboutir sur des accords négociés et signés engageant les parties pour les 15-20 années à venir.
Cette COP régionale portera sur sept thématiques
- Mobilités/Aménagement,
- Énergies,
- Habitat/constructions,
- Agriculture et alimentation,
- Protection de la biodiversité
- Activités économiques et cohésion sociale
- Education/formation
Fixer comme objectif commun, la neutralité carbone à l’horizon 2050, cela signifie que la Région prendra l’engagement d’inscrire toutes les politiques publiques dans ce cadre. Pour atteindre un tel objectif qui ne peut être que partagé collectivement, la Région co-
construira ses engagements avec les citoyens, les associations et les acteurs économiques et les impliquera dans un suivi annuel. Une telle ambition passera par le changement de nos modes de production et de consommation.
La nouvelle majorité régionale lancera immédiatement une étude pour analyser les enjeux régionaux liés à l’objectif de neutralité carbone. Cette étude débouchera sur la première COP régionale que nous organiserons.
Dans cette présentation, nous aborderons, dans un premier temps quatre thématiques
- Mobilité/transports
La priorité accordée depuis quarante ans au tout automobile se traduit par la faiblesse du transport en commun réunionnais. À quelques exceptions près, les lignes de bus sont loin des standards acceptables : l’offre disponible en amplitude et en fréquence est
généralement très inférieure au seuil qui permet à l’usager d’utiliser les transports publics pour ses déplacements quotidiens et ce, malgré les millions d’euros injectés dans la création des réseaux des diverses collectivités. La part modale, la part qu’ils occupent dans les moyens de déplacements des Réunionnais du TC est restée la même depuis 1993, seulement 5 % (hors transports scolaires) des déplacements se font par bus. L’argent public va prioritairement au tout routier. Actuellement, seuls 3 % du produit des taxes régionales sur le carburant, est affecté au transport en commun, nous porterons cette contribution à 20%.
Nous favoriserons toutes les alternatives au tout automobile. Pour cela nous mettrons en place des Transports en commun propres (Bus BHNS, ferroviaire, câble, etc.). Nous devrons trancher avec les acteurs territoriaux la question de savoir s’il faut rester sur un projet global type tram train ou RRTG ou bien privilégier des tramways territoriaux, CINOR-CIREST, TCO et CIVIS. Nous devons créer le consensus pour éviter les compétition des projets ferroviaires, il y a dix ans, il n’y avait qu’un seul projet ferroviaire que la nouvelle majorité régionale a immédiatement supprimé, aujourd’hui tout le monde veut son projet ferroviaire : Région, CINOR, TCO, CIVIS, etc.
Les hauts et les mi-pentes sont actuellement les grands oubliés du transport en commun, la nouvelle Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) sera l’occasion pour la Région d’impulser une politique de contractualisation avec les EPCI afin de desservir les bourgs et quartiers actuellement isolés ou mal desservis. Concernant le SMTR (Syndicat Mixte des Transports de la Réunion), structure permanente, subventionnée par les EPCI et la Région mais parasitée par les tactiques politiciennes, nous proposons de la remplacer par une Conférence Territoriale des Mobilités qui réunirait tous les acteurs trimestriellement et se réunirait alternativement dans chaque micro-région. Enfin, last but not least, nous réaliserons une véritable voie vélo régionale, promise par l’actuelle majorité depuis dix ans mais jamais livrée.
- Énergies
Notre production électrique est la plus polluante de France. Dans les années 80, les ressources hydrauliques suffisaient à assurer l’autonomie de la production électrique. Mais la démographie et le développement économique de La Réunion ont conduit à importer de plus en plus de ressources fossiles (charbon et fioul) pour alimenter les centrales et répondre à la demande. Au point que le mix énergétique réunionnais est aujourd’hui le plus carboné. Le solaire et l’éolien restent marginaux et le grand problème est que ces EnR sont intermittentes, elles ne peuvent donc sécuriser l’approvisionnement ne peuvent donc conduire à l’autonomie.
La Région a présenté avec EDF son projet de PPE, Programmation Pluriannuelle de l’Énergie et annonce l’autonomie électrique pour 2023 alors que notre taux de dépendance énergétique atteint aujourd’hui 92 %. En fait, la loi LTE de 2015 prescrit pour l’outremer un
objectif d’autonomie énergétique pour 2030 avec une étape de 50 % d’énergie renouvelable pour 2023. Le projet régional de la PPE consiste à substituer la biomasse au fioul et au charbon.
Concrètement, Albioma 5 va importer 600 000 tonnes de biomasse solide pour les brûler dans ses chaudières (Bois-Rouge et Le Gol) et EDF va importer 400 000 tonnes de biomasse liquide pour les brûler dans sa centrale du Port. En supprimant le charbon et le
fioul, bien évidemment, nous aurons une production électrique a priori plus « propre ». Peut-on pour autant parler d’autonomie ? La logique de cette future PPE est toujours celle de l’importation, La Réunion dépendra de l’approvisionnement et du cours du marché de la biomasse.
Enfin, concernant le caractère « propre » de la production électrique future, elle n’est qu’apparente car il faudrait inclure dans le bilan carbone de la biomasse importée, les émissions de carbone résultant de son extraction, de sa production et évidemment de son
transport.
C’est pourquoi, pour les écologistes, il faut constituer à terme un véritable pool énergétique autour des énergies marines (thermique et houlomotrice) et géothermiques, seules pérennes. L’intérêt de ces énergies renouvelables est que leur production et leur
distribution seront locales, ce qui permettra des gains énergétiques, économiques, sociaux, environnementaux et stratégiques incontestables. Il faudra aussi mettre en place une véritable politique de maîtrise de l’énergie par une utilisation plus raisonnée, limiter
l’importation d’appareils énergivores, abaisser les taxes sur les produits réparables, durables, recyclables, privilégier systématiquement les constructions bioclimatiques, favoriser des campagnes incitant à consommer moins et mieux, travailler sur la question essentielle du stockage.
Une telle politique améliorera la qualité de l’air et créera des emplois. Cette transition suppose que La Réunion ne soit plus assujettie à la réglementation nationale comme c’est le cas actuellement avec l’amendement Virapoullé.
- Agriculture et alimentation
Deux leviers à actionner, la production, en s’inspirant de l’agro-écologie et la consommation, en promouvant une alimentation ayant la meilleure empreinte carbone avec accompagnement des circuits courts et approches territoriales et citoyennes.
Développer une démarche agro-écologique, c'est adopter des pratiques qui tiennent compte des équilibres de la nature et des services qu'elle rend. Comment ? En réduisant les intrants, c'est-à-dire l'ensemble des ressources externes utilisées par l’exploitant : pesticides, engrais, antibiotiques mais aussi carburants, eau d'irrigation, aliments pour le bétail.
En moyenne pour un agriculteur, ces intrants représentent une dépense de 50 à 60 % de son chiffre d'affaires. Un coût économique qui s';ajoute à un impact environnemental désastreux : certains intrants sont à l'origine d'une part importante de la pollution de l'air,
des eaux et des sols, causent des dommages sur la santé des agriculteurs et de leurs consommateurs, contribuent au changement climatique, nuisent ou détruisent la biodiversité locale...
Cette transition agricole est une œuvre de longue haleine et doit se construire avec l’ensemble des acteurs, dont évidemment, en premier lieux, les agriculteurs.
La Région même si ce n‘est pas sa compétence doit avoir une stratégie d’aide à la reconversion de la filière canne avec un objectif de souveraineté alimentaire.
Actuellement, la culture de la canne occupe la moitié de surface agricole utile et fait obstacle à tout projet de souveraineté alimentaire. Cette monoculture spéculative vit sous perfusions d’aides publiques, elle n’ a pas vocation à nourrir la population et aujourd’hui elle est confrontée aux effets du changement climatique. Nous devons préparer la transition agricole en convertissant les sols affectés à la canne en cultures vivrières, en développant les aides et soutiens à ces dernières et en protégeant la production locale face aux importations à bas prix de produits qui entrent en concurrence frontale avec nos producteurs. Nous mettrons fin aussi aux prélèvements des andains sur les terres agricoles.
- Protection de la biodiversité
D’une manière générale, il faut désormais orienter toute stratégie de développement en ayant comme objectif la réduction des multiples pressions exercées sur la biodiversité : pressions de l’agro-industrie, de l’urbanisation non maîtrisée et non densifiée, de la surpêche, l’artificialisation du littoral, etc. Bref, il faut intégrer la préservation ou la restauration de la biodiversité comme
un élément de la grille de lecture qui commande tout projet de création ou de développement d’activités économiques.
Dans le cadre des propositions nationales qui préconisent la création d’un réseau d’aires protégées, marines et terrestres, nous créerons un réseau régional d’aires protégées marines et terrestres , notamment pour préserver les ravines réunionnaises et leur
écotype. Nous accélèrerons la création d’une ARB, Agence Régionale de la Biodiversité que la majorité actuelle tarde à mettre en place. Nous protégerons aussi le Parc National de La Réunion et la Réserve Marine contre toute tentative de remettre en cause leur statut.
Enfin, le plastique étant une grave menace pour la biodiversité marine et terrestre, nous engagerons une lutte déterminée contre sa prolifération. Des millions de bouteilles d’eau en plastique sont importées chaque année à La Réunion. Nous mettrons en place une politique de dissuasion en taxant fortement les plastiques importés non recyclables, en mettant en place une politique de communication et de sensibilisation, en mettant en place un système d’éco-chèques pour faciliter l’équipement des familles en dispositif de filtration de l’eau du robinet, etc.
Le temps n’est plus aux simples proclamations ni aux discours ronflants, La Réunion entre dans la « zone des tempêtes ». Le changement climatique est bien là ; aujourd’hui la sécheresse affecte non seulement l’approvisionnement en eau potable de nombreuses villes de l’Est mais elle impacte aussi fortement la récolte de canne qui connaît cette année une chute historique de ses tonnages. Pourtant le lobby cannier continue imperturbablement sa propagande en faveur de cette monoculture spéculative au détriment d’une agriculture qui pourrait nourrir la population.
C’est pourquoi la future majorité régionale qui sortira des urnes en juin prochain, doit mettre prioritairement, la question climatique à son agenda. Elle sera donc au cœur de notre programme avec une orientation forte : la nouvelle majorité régionale s’engagera à
respecter la trajectoire de l’Accord de Paris de 2015 avec l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. La question du changement climatique exige que nous nous projetions sur les vingt à trente prochaines années, nous devons rompre avec le « court-termisme »
habituel des politiques locales et avec la logique du recours aux aides publiques comme palliatif, l’anticipation guide ces orientations stratégiques.
Il ne s’agit pas aujourd’hui de présenter un programme clé en mains, mais de poser un principe à partir duquel nous pourrons co-construire un programme pour les 15-20 années à venir.
Pour cela, nous proposons la mise en place d’une COP régionale, c’est-à-dire une Conférence Climat de la Région Réunion qui aura vocation à fédérer autour d’un objectif commun, la neutralité carbone, les différents acteurs régionaux, collectivités, entreprises,
citoyens, qui sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à vouloir agir. Cette COP devra aboutir sur des accords négociés et signés engageant les parties pour les 15-20 années à venir.
Cette COP régionale portera sur sept thématiques
- Mobilités/Aménagement,
- Énergies,
- Habitat/constructions,
- Agriculture et alimentation,
- Protection de la biodiversité
- Activités économiques et cohésion sociale
- Education/formation
Fixer comme objectif commun, la neutralité carbone à l’horizon 2050, cela signifie que la Région prendra l’engagement d’inscrire toutes les politiques publiques dans ce cadre. Pour atteindre un tel objectif qui ne peut être que partagé collectivement, la Région co-
construira ses engagements avec les citoyens, les associations et les acteurs économiques et les impliquera dans un suivi annuel. Une telle ambition passera par le changement de nos modes de production et de consommation.
La nouvelle majorité régionale lancera immédiatement une étude pour analyser les enjeux régionaux liés à l’objectif de neutralité carbone. Cette étude débouchera sur la première COP régionale que nous organiserons.
Dans cette présentation, nous aborderons, dans un premier temps quatre thématiques
- Mobilité/transports
La priorité accordée depuis quarante ans au tout automobile se traduit par la faiblesse du transport en commun réunionnais. À quelques exceptions près, les lignes de bus sont loin des standards acceptables : l’offre disponible en amplitude et en fréquence est
généralement très inférieure au seuil qui permet à l’usager d’utiliser les transports publics pour ses déplacements quotidiens et ce, malgré les millions d’euros injectés dans la création des réseaux des diverses collectivités. La part modale, la part qu’ils occupent dans les moyens de déplacements des Réunionnais du TC est restée la même depuis 1993, seulement 5 % (hors transports scolaires) des déplacements se font par bus. L’argent public va prioritairement au tout routier. Actuellement, seuls 3 % du produit des taxes régionales sur le carburant, est affecté au transport en commun, nous porterons cette contribution à 20%.
Nous favoriserons toutes les alternatives au tout automobile. Pour cela nous mettrons en place des Transports en commun propres (Bus BHNS, ferroviaire, câble, etc.). Nous devrons trancher avec les acteurs territoriaux la question de savoir s’il faut rester sur un projet global type tram train ou RRTG ou bien privilégier des tramways territoriaux, CINOR-CIREST, TCO et CIVIS. Nous devons créer le consensus pour éviter les compétition des projets ferroviaires, il y a dix ans, il n’y avait qu’un seul projet ferroviaire que la nouvelle majorité régionale a immédiatement supprimé, aujourd’hui tout le monde veut son projet ferroviaire : Région, CINOR, TCO, CIVIS, etc.
Les hauts et les mi-pentes sont actuellement les grands oubliés du transport en commun, la nouvelle Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) sera l’occasion pour la Région d’impulser une politique de contractualisation avec les EPCI afin de desservir les bourgs et quartiers actuellement isolés ou mal desservis. Concernant le SMTR (Syndicat Mixte des Transports de la Réunion), structure permanente, subventionnée par les EPCI et la Région mais parasitée par les tactiques politiciennes, nous proposons de la remplacer par une Conférence Territoriale des Mobilités qui réunirait tous les acteurs trimestriellement et se réunirait alternativement dans chaque micro-région. Enfin, last but not least, nous réaliserons une véritable voie vélo régionale, promise par l’actuelle majorité depuis dix ans mais jamais livrée.
- Énergies
Notre production électrique est la plus polluante de France. Dans les années 80, les ressources hydrauliques suffisaient à assurer l’autonomie de la production électrique. Mais la démographie et le développement économique de La Réunion ont conduit à importer de plus en plus de ressources fossiles (charbon et fioul) pour alimenter les centrales et répondre à la demande. Au point que le mix énergétique réunionnais est aujourd’hui le plus carboné. Le solaire et l’éolien restent marginaux et le grand problème est que ces EnR sont intermittentes, elles ne peuvent donc sécuriser l’approvisionnement ne peuvent donc conduire à l’autonomie.
La Région a présenté avec EDF son projet de PPE, Programmation Pluriannuelle de l’Énergie et annonce l’autonomie électrique pour 2023 alors que notre taux de dépendance énergétique atteint aujourd’hui 92 %. En fait, la loi LTE de 2015 prescrit pour l’outremer un
objectif d’autonomie énergétique pour 2030 avec une étape de 50 % d’énergie renouvelable pour 2023. Le projet régional de la PPE consiste à substituer la biomasse au fioul et au charbon.
Concrètement, Albioma 5 va importer 600 000 tonnes de biomasse solide pour les brûler dans ses chaudières (Bois-Rouge et Le Gol) et EDF va importer 400 000 tonnes de biomasse liquide pour les brûler dans sa centrale du Port. En supprimant le charbon et le
fioul, bien évidemment, nous aurons une production électrique a priori plus « propre ». Peut-on pour autant parler d’autonomie ? La logique de cette future PPE est toujours celle de l’importation, La Réunion dépendra de l’approvisionnement et du cours du marché de la biomasse.
Enfin, concernant le caractère « propre » de la production électrique future, elle n’est qu’apparente car il faudrait inclure dans le bilan carbone de la biomasse importée, les émissions de carbone résultant de son extraction, de sa production et évidemment de son
transport.
C’est pourquoi, pour les écologistes, il faut constituer à terme un véritable pool énergétique autour des énergies marines (thermique et houlomotrice) et géothermiques, seules pérennes. L’intérêt de ces énergies renouvelables est que leur production et leur
distribution seront locales, ce qui permettra des gains énergétiques, économiques, sociaux, environnementaux et stratégiques incontestables. Il faudra aussi mettre en place une véritable politique de maîtrise de l’énergie par une utilisation plus raisonnée, limiter
l’importation d’appareils énergivores, abaisser les taxes sur les produits réparables, durables, recyclables, privilégier systématiquement les constructions bioclimatiques, favoriser des campagnes incitant à consommer moins et mieux, travailler sur la question essentielle du stockage.
Une telle politique améliorera la qualité de l’air et créera des emplois. Cette transition suppose que La Réunion ne soit plus assujettie à la réglementation nationale comme c’est le cas actuellement avec l’amendement Virapoullé.
- Agriculture et alimentation
Deux leviers à actionner, la production, en s’inspirant de l’agro-écologie et la consommation, en promouvant une alimentation ayant la meilleure empreinte carbone avec accompagnement des circuits courts et approches territoriales et citoyennes.
Développer une démarche agro-écologique, c'est adopter des pratiques qui tiennent compte des équilibres de la nature et des services qu'elle rend. Comment ? En réduisant les intrants, c'est-à-dire l'ensemble des ressources externes utilisées par l’exploitant : pesticides, engrais, antibiotiques mais aussi carburants, eau d'irrigation, aliments pour le bétail.
En moyenne pour un agriculteur, ces intrants représentent une dépense de 50 à 60 % de son chiffre d'affaires. Un coût économique qui s';ajoute à un impact environnemental désastreux : certains intrants sont à l'origine d'une part importante de la pollution de l'air,
des eaux et des sols, causent des dommages sur la santé des agriculteurs et de leurs consommateurs, contribuent au changement climatique, nuisent ou détruisent la biodiversité locale...
Cette transition agricole est une œuvre de longue haleine et doit se construire avec l’ensemble des acteurs, dont évidemment, en premier lieux, les agriculteurs.
La Région même si ce n‘est pas sa compétence doit avoir une stratégie d’aide à la reconversion de la filière canne avec un objectif de souveraineté alimentaire.
Actuellement, la culture de la canne occupe la moitié de surface agricole utile et fait obstacle à tout projet de souveraineté alimentaire. Cette monoculture spéculative vit sous perfusions d’aides publiques, elle n’ a pas vocation à nourrir la population et aujourd’hui elle est confrontée aux effets du changement climatique. Nous devons préparer la transition agricole en convertissant les sols affectés à la canne en cultures vivrières, en développant les aides et soutiens à ces dernières et en protégeant la production locale face aux importations à bas prix de produits qui entrent en concurrence frontale avec nos producteurs. Nous mettrons fin aussi aux prélèvements des andains sur les terres agricoles.
- Protection de la biodiversité
D’une manière générale, il faut désormais orienter toute stratégie de développement en ayant comme objectif la réduction des multiples pressions exercées sur la biodiversité : pressions de l’agro-industrie, de l’urbanisation non maîtrisée et non densifiée, de la surpêche, l’artificialisation du littoral, etc. Bref, il faut intégrer la préservation ou la restauration de la biodiversité comme
un élément de la grille de lecture qui commande tout projet de création ou de développement d’activités économiques.
Dans le cadre des propositions nationales qui préconisent la création d’un réseau d’aires protégées, marines et terrestres, nous créerons un réseau régional d’aires protégées marines et terrestres , notamment pour préserver les ravines réunionnaises et leur
écotype. Nous accélèrerons la création d’une ARB, Agence Régionale de la Biodiversité que la majorité actuelle tarde à mettre en place. Nous protégerons aussi le Parc National de La Réunion et la Réserve Marine contre toute tentative de remettre en cause leur statut.
Enfin, le plastique étant une grave menace pour la biodiversité marine et terrestre, nous engagerons une lutte déterminée contre sa prolifération. Des millions de bouteilles d’eau en plastique sont importées chaque année à La Réunion. Nous mettrons en place une politique de dissuasion en taxant fortement les plastiques importés non recyclables, en mettant en place une politique de communication et de sensibilisation, en mettant en place un système d’éco-chèques pour faciliter l’équipement des familles en dispositif de filtration de l’eau du robinet, etc.