Un projet « bling bling » donc… Il est d’abord reproché au président de la Région Réunion, Didier Robert, de jeter de la poudre aux yeux des Réunionnais en présentant une nouvelle route du Littoral sécurisée, fiable et assimilant un TCSP, « des arguments qui peuvent être démontés sans crainte« , affirme sans embarras Bruno Bourgeon. « La sécurisation? Depuis 2008, il n’y a pas eu un mort sur la route. Et en 32 ans, sur les 99 décès, 2 sur 7 sont liés à la chute de galets. Les autres routes de l’île sont plus meurtrières que celle de la route du Littoral. La fiabilisation? Si on voulait faire en sorte que ça roule mieux, c’est le traitement des extrémités (Ouest de Saint-Denis, La Possession) qui devrait être priorisé. Enfin, TCSP? Sans avoir converti l’électricité réunionnaise, l’intérêt est moindre« , argumente le membre d’Europe Ecologie-Les Verts.
« Ce n’est pas le tram-train qui a été sanctionné mais l’équipe qui le portait »
A la place du « tout-auto de Didier Robert », les écologistes souhaitent que les politiques pensent cette réforme en profondeur et non à visée électoraliste. « Avons-nous simplement demandé aux Réunionnais ce qu’ils souhaitent? Peut-être auraient-ils préféré d’autres chantiers où injecter 1,6 milliard d’euros… Pour notre part, nous pensons que cet argent aurait, par exemple, pu permettre de relancer le projet Gerri qui tombe doucement à l’eau« , souligne-t-il. Aux yeux de Vanessa Miranville, l’alternative « rail » est une solution pour la Réunion, « et qui séduit les Réunionnais et Réunionnaises. J’ai pu le constater en faisant du porte-à-porte. Ce n’est pas le projet du tram-train qui a été sanctionné mais l’équipe qui le portait« , a-t-elle souligné en référence au changement d’équipe à la Région Réunion.
Avec 31% des ménages qui ne possèdent pas de voitures, les membres d’Europe Ecologie-Les Verts sont favorables au rail donc, mais aussi au développement du covoiturage et des transports en commun : « A Europe Ecologie-Les Verts, nous sommes divisés sur la question du péage, mais il aurait le mérite de favoriser le covoiturage. Évidemment, dans le contexte actuel, sa mise en place est impossible mais ce serait une solution si l’on multipliait les offres de transport« , indique Vanessa Miranville.
Et avec 385.000 véhicules en 2010 sur notre île (chiffre qui a doublé en huit ans), les écologistes préconisent une relocalisation des emplois sur l’Ouest, afin d’éviter le croisement de 22.000 voitures entre le Nord et l’Ouest, mais aussi des systèmes existant ailleurs dans le monde, comme à Athènes, en Grèce, où est pratiquée la circulation alternée selon les immatriculations de voiture.
Enfin, ils ont rappelé que les voies maritimes ne doivent pas être omises. La construction d’un port sur l’Est permettrait le transport des matières pondéreuses, de l’hydrocarbure…