Cynisme ? incompétence ? cynisme et incompétence ? L’histoire jugera, et sans doute jugera –t-elle sévèrement les manœuvres du président François Hollande et du gouvernement Valls à inventer un tel dispositif électoral tant les conséquences sont mortifères pour la démocratie.
Aurait-on voulu masquer la défaite attendue et la victoire de la droite qu’on ne s’y serait pas pris autrement, quitte à saper un peu plus l’expression démocratique et à faciliter l’implantation locale du Front National qu’on déclare par ailleurs combattre.
Jamais dans l’histoire de la République les électeurs n’ont été appelés à voter pour une assemblée dont les compétences ne sont pas connues.
Jamais dans l’histoire de la République les électeurs n’ont été appelés à voter pour une assemblée dont on nous a expliqué qu’elle est dépassée, coûteuse, supprimée totalement, supprimée à la carte, puis maintenue avec un redécoupage et un nouveau mode électoral à la clé tout en annonçant qu’elle est programmée à disparaitre.
Voilà qui éclaire singulièrement les résultats de ce dimanche en attendant ceux à venir dont on ne pourra masquer leur importance. Dés lors quatre faits majeurs sont à relever.
L’abstention massive illustre le discrédit du politique et l’impuissance du pouvoir actuel entre insatisfactions multiples de son camp et incapacité à offrir une perspective mobilisatrice.
L’union et la dynamique sont à Droite toute et l’élection de Nassimah Dindar et de Serge Hoarau vire au triomphe. Impossible de ne pas conclure que ce triomphe sera sans conséquence sur les autres cantons de Saint-Denis. Gilbert Annette en est si conscient qu’il a perdu au passage sur Antenne, hier soir, la sérénité qu’on lui prête.
La gauche est balkanisée. Elle compte une kyrielle de mouvements très localisés où seul le Parti socialiste résiste encore à partir d’un centre de gravité qui demeure à Saint-Joseph et qui seul peut prétendre à construire une nouvelle dynamique. Ce qui ne sera pas aisé tant l’héritage de feu le PCR, au sein de cette gauche sans perspective, est lourd.
Le LPA ne passe pas la rampe et voit ses potentialités manœuvrières fondre. On ne construit pas un parti sur des gesticulations continues et de vieilles ficelles. Thierry Robert est son principal opposant et comme en toute chose l’excès est son jumeau il fait feu de tout bois.
Le second tour devrait confirmer ces tendances et amener au Conseil Général une très large majorité de Droite dimanche, avec de nouvelles têtes très nombreuses portées par une dynamique puissante.