« C’est la première fois depuis l’avènement de Facebook à la Réunion (ndlr : En 2007, lors du passage en alerte rouge avec Gamède, la communauté Facebook de la Réunion n’était pas aussi développée) que les internautes vivent un passage en alerte rouge. C’est du jamais vu au niveau du partage d’informations, de photos et de vidéos sur les réseaux sociaux« , annonce Gaëtan Adam, consultant en réseaux sociaux chez Suricate Média et administrateur de la page Facebook LaRéunion974. Une tendance qui s’est vérifiée pendant les trois derniers jours lors du passage du cyclone Dumile à la Réunion. Sur Twitter, on a pu enregistrer un pic d’activité et les hashtag #Dumile et #laReunion (ndlr : mots-clés) ont été particulièrement utilisés.
« On est sur une île et sociologiquement parlant c’est une expérience très intéressante. On a effacé les frontières avec le reste du monde pendant le passage de Dumile« , lâche Gaëtan Adam. Il faut dire qu’avant l’avènement des réseaux sociaux, il était difficile de rester informer en permanence. A part la radio et la télévision, difficile de se faire une idée du phénomène, surtout pour ceux installés en métropole. « Tout le monde a pu communiquer avec tout le monde. S’il y avait un terme à donner à ce cyclone, ce serait un cyclone social« , explique-t-il.
Si l’abondance d’informations est une bonne chose, il ne faut pas en oublier quelques règles de bases, notamment pour un administrateur comme celle de la page Facebook LaRéunion974 qui compte plus de 112.000 membres actifs. « On a fait très attention à ne pas diffuser des rumeurs ou fausses informations notamment sur la trajectoire ou l’intensité du phénomène. Sur la page Facebook LaRéunion974, nous n’avons diffusé que les informations officielles, la météo et les communiqués de la Préfecture« , souligne Gaëtan Adam qui ajoute « par contre on a joué sur l’interaction avec les membres. Par exemple, on leur a demandé le temps dans leur commune« .
Marketing oblige, certains annonceurs publicitaires en ont profité pour communiquer avec les Réunionnais. « Avec toutes ces personnes connectées, certaines marques ont choisi ce moment pour communiquer avec eux« , précise-t-il. Pour lui, le moment n’était « pas idéal » pour faire de la publicité avec un phénomène dangereux sur la Réunion. « Il faut éviter de mettre en porte à faux les marques si jamais un drame venait à arriver« , ajoute-t-il.
Au final, le cyclone Dumile a changé les habitudes d’informations des Réunionnais. « Avant, c’était l’hégémonie de la radio. Aujourd’hui on bascule dans la mode internet« , conclut Gaëtan Adam.