S’il n’est pas le seul Réunionnais à avoir "sauté la mer", Stéphane Nativel peut se targuer d’être l’un des rares à le faire en pilotant l’avion. Plus exactement, c’est l’année prochaine qu’il le fera réellement puisque le capitaine de l’armée de l’air prendra sa retraite militaire afin de débuter une nouvelle carrière dans l’aviation civile. Date à laquelle il espère se réinstaller dans l’île qu’il avait quittée en 1998. Soit 23 ans d’une carrière exceptionnelle.
Une passion née au cinéma
Sébastien Nativel est originaire du Tampon où il a fait toute sa scolarité. Fils d’enseignant, son père est devenu le principal du collège de Trois-Mares où il était élève. Clin d’œil du destin, il a ensuite enchaîné au lycée Roland Garros où il a obtenu son bac en 1998. Durant toutes ces années, sa passion pour l’aviation ne l’a jamais quitté.
Cette fascination pour les avions lui vient de son grand frère. Mais le vrai tournant a eu lieu en 1986 au cinéma Eden du Tampon. C’est lors de la projection du film Top Gun que le jeune Sébastien, alors âgé de 6 ans, va comprendre qu’il veut devenir pilote de chasse. Un objectif qui ne le quittera plus jamais.
À 18 ans, le bac en poche, il sait qu’un cursus est possible en tant que pilote-personnel navigant au sein de l’armée de l’air. Il se rend donc sur la base militaire dans l’île pour s’inscrire au concours. Pour cela, il doit se déplacer à la base de Brétigny-sur-Orge pour passer le concours. "Je suis arrivé dans la fré parisienne un dimanche soir, sans comprendre ce qui se passait, pour une semaine de sélection", s’amuse-t-il.
Une fois le concours réussi, il va suivre sa formation. Il devient élève-pilote et obtient son brevet de pilote de chasse à l’âge de 22 ans. Il est ensuite affecté en escadron de chasse pour le reste de sa carrière.
Un bijou technologique dans les mains
Durant sa carrière, Sébastien Nativel va participer à plusieurs opérations extérieures. Il va piloter d’abord des Mirages 2000, avant de devenir instructeur sur Alpha Jet. C’est en 2011 qu’il se voit confier le trésor de l’aviation française : le Rafale. "C’est un avion exceptionnel. Un bijou de technologie. En passant du Mirage au Rafale, c’est comme passer d’une voiture ancienne avec le tout premier GPS, à une voiture neuve électrique avec un écran digital intégré", explique le pilote de chasse.
Il devient instructeur Rafale en 2015. En 2018, il est identifié pour être le pilote de démonstration lors des grands salons aéronautiques à travers le monde. Il est alors nommé ambassadeur de l’armée de l’air pour un mandat de 4 ans. Il doit alors faire des exercices pour montrer les capacités de l’avion de chasse en vol et faire la présentation technique de l’appareil pour les futurs clients.
Après deux ans à jouer ce rôle, il devient coach. Il doit s’assurer que tout se passe bien avec l’appareil et doit diriger le pilote. Ce mandat doit prendre fin en novembre. Il prévoit de prendre sa retraite militaire début avril pour rentrer dans l’aviation civile. Il espère à cette occasion pouvoir venir se réinstaller dans l’île.
Susciter des vocations
Comme tout passionné, le capitaine Sébastien Nativel veut partager et transmettre. Il veut surtout faire comprendre aux jeunes que le rêve de devenir pilote est possible, même en venant de La Réunion.
Il prévient toutefois les candidats que cet objectif de carrière n’est pas anodin : "Quand on s’engage en tant que pilote de chasse, on s’engage dans l’armée de l’air. On s’engage pour la France et pour ses valeurs. Il faut donc se poser la question avant, c’est très important. Il ne s’agit pas d’aller piloter un avion de chasse pour faire le tour de La Réunion. Ce n’est pas du tout ça l’objet du métier. Il faut y réfléchir avant de s’engager. C’est vraiment un engagement comme tout métier militaire."
Pour ceux qui ne seraient pas effrayés par cette démarche, il précise les aptitudes demandées pour devenir pilote de chasse. "Les exigences physiques, elles sont là bien sûr. Il y a une batterie de tests médicaux à passer pour ce métier qui est physiquement très exigeant. Il faut une bonne vue et voir les couleurs correctement. Il ne faut pas avoir une colonne vertébrale tordue, car en cas d’éjection ce serait compliqué."
Mais les exigences physiques ne sont pas les seules requises. "Côté intellectuel, les exigences sont très spécifiques. La légende veut qu’il faille être bon en sport et en mathématiques, ce n’est pas vrai du tout. Ce qui est demandé ce sont des exigences d’orientation spatiale, de prise de décision rapide, d’analyse rapide, car tout va très vite. Il faut aller vite dans sa prise de décision sans pour autant prendre la plus facile venue", explique le capitaine.
Enfin, il rassure en soulignant que la formation est très bien faite, car très progressive. Néanmoins, cette formation étant très rapide, il faut pouvoir assimiler vite.
Son engagement auprès de 1000 sourires
Le capitaine Sébastien Nativel a commencé à faire des actions pour l’association 1000 sourires à partir de 2014, lorsque les marmailles étaient venus découvrir la base aérienne de Saint-Dizier. L’association d’Ibrahim Ingar permet aux enfants de milieu modeste de pouvoir découvrir des choses ou des activités qui ne leur sont pas accessibles en général.
"Pour moi, l’important c’est la transmission de passion. Ce qui me plaît dans cette association, c’est qu’elle fait rêver les enfants issus de milieux modestes. Mais ça véhicule également des valeurs citoyennes. Mais surtout, avec les activités offertes, ils en prennent plein les yeux, même s’ils ne le réalisent pas tout de suite. Ce qui me plaît, c’est de les faire rêver et de leur faire comprendre que le rêve est possible. Pas seulement pour être pilote de chasse, mais bien un rêve en général", confie-t-il.
Il ne cache pas que l’une de ses plus grandes satisfactions après un vol de démonstration était de voir les étoiles dans les yeux des enfants. "J’adore ça, ce partage de passion, c’est pour ça que je me suis engagé auprès de l’association", conclut le capitaine Sébastien Nativel.
Une passion née au cinéma
Sébastien Nativel est originaire du Tampon où il a fait toute sa scolarité. Fils d’enseignant, son père est devenu le principal du collège de Trois-Mares où il était élève. Clin d’œil du destin, il a ensuite enchaîné au lycée Roland Garros où il a obtenu son bac en 1998. Durant toutes ces années, sa passion pour l’aviation ne l’a jamais quitté.
Cette fascination pour les avions lui vient de son grand frère. Mais le vrai tournant a eu lieu en 1986 au cinéma Eden du Tampon. C’est lors de la projection du film Top Gun que le jeune Sébastien, alors âgé de 6 ans, va comprendre qu’il veut devenir pilote de chasse. Un objectif qui ne le quittera plus jamais.
À 18 ans, le bac en poche, il sait qu’un cursus est possible en tant que pilote-personnel navigant au sein de l’armée de l’air. Il se rend donc sur la base militaire dans l’île pour s’inscrire au concours. Pour cela, il doit se déplacer à la base de Brétigny-sur-Orge pour passer le concours. "Je suis arrivé dans la fré parisienne un dimanche soir, sans comprendre ce qui se passait, pour une semaine de sélection", s’amuse-t-il.
Une fois le concours réussi, il va suivre sa formation. Il devient élève-pilote et obtient son brevet de pilote de chasse à l’âge de 22 ans. Il est ensuite affecté en escadron de chasse pour le reste de sa carrière.
Un bijou technologique dans les mains
Durant sa carrière, Sébastien Nativel va participer à plusieurs opérations extérieures. Il va piloter d’abord des Mirages 2000, avant de devenir instructeur sur Alpha Jet. C’est en 2011 qu’il se voit confier le trésor de l’aviation française : le Rafale. "C’est un avion exceptionnel. Un bijou de technologie. En passant du Mirage au Rafale, c’est comme passer d’une voiture ancienne avec le tout premier GPS, à une voiture neuve électrique avec un écran digital intégré", explique le pilote de chasse.
Il devient instructeur Rafale en 2015. En 2018, il est identifié pour être le pilote de démonstration lors des grands salons aéronautiques à travers le monde. Il est alors nommé ambassadeur de l’armée de l’air pour un mandat de 4 ans. Il doit alors faire des exercices pour montrer les capacités de l’avion de chasse en vol et faire la présentation technique de l’appareil pour les futurs clients.
Après deux ans à jouer ce rôle, il devient coach. Il doit s’assurer que tout se passe bien avec l’appareil et doit diriger le pilote. Ce mandat doit prendre fin en novembre. Il prévoit de prendre sa retraite militaire début avril pour rentrer dans l’aviation civile. Il espère à cette occasion pouvoir venir se réinstaller dans l’île.
Susciter des vocations
Comme tout passionné, le capitaine Sébastien Nativel veut partager et transmettre. Il veut surtout faire comprendre aux jeunes que le rêve de devenir pilote est possible, même en venant de La Réunion.
Il prévient toutefois les candidats que cet objectif de carrière n’est pas anodin : "Quand on s’engage en tant que pilote de chasse, on s’engage dans l’armée de l’air. On s’engage pour la France et pour ses valeurs. Il faut donc se poser la question avant, c’est très important. Il ne s’agit pas d’aller piloter un avion de chasse pour faire le tour de La Réunion. Ce n’est pas du tout ça l’objet du métier. Il faut y réfléchir avant de s’engager. C’est vraiment un engagement comme tout métier militaire."
Pour ceux qui ne seraient pas effrayés par cette démarche, il précise les aptitudes demandées pour devenir pilote de chasse. "Les exigences physiques, elles sont là bien sûr. Il y a une batterie de tests médicaux à passer pour ce métier qui est physiquement très exigeant. Il faut une bonne vue et voir les couleurs correctement. Il ne faut pas avoir une colonne vertébrale tordue, car en cas d’éjection ce serait compliqué."
Mais les exigences physiques ne sont pas les seules requises. "Côté intellectuel, les exigences sont très spécifiques. La légende veut qu’il faille être bon en sport et en mathématiques, ce n’est pas vrai du tout. Ce qui est demandé ce sont des exigences d’orientation spatiale, de prise de décision rapide, d’analyse rapide, car tout va très vite. Il faut aller vite dans sa prise de décision sans pour autant prendre la plus facile venue", explique le capitaine.
Enfin, il rassure en soulignant que la formation est très bien faite, car très progressive. Néanmoins, cette formation étant très rapide, il faut pouvoir assimiler vite.
Son engagement auprès de 1000 sourires
Le capitaine Sébastien Nativel a commencé à faire des actions pour l’association 1000 sourires à partir de 2014, lorsque les marmailles étaient venus découvrir la base aérienne de Saint-Dizier. L’association d’Ibrahim Ingar permet aux enfants de milieu modeste de pouvoir découvrir des choses ou des activités qui ne leur sont pas accessibles en général.
"Pour moi, l’important c’est la transmission de passion. Ce qui me plaît dans cette association, c’est qu’elle fait rêver les enfants issus de milieux modestes. Mais ça véhicule également des valeurs citoyennes. Mais surtout, avec les activités offertes, ils en prennent plein les yeux, même s’ils ne le réalisent pas tout de suite. Ce qui me plaît, c’est de les faire rêver et de leur faire comprendre que le rêve est possible. Pas seulement pour être pilote de chasse, mais bien un rêve en général", confie-t-il.
Il ne cache pas que l’une de ses plus grandes satisfactions après un vol de démonstration était de voir les étoiles dans les yeux des enfants. "J’adore ça, ce partage de passion, c’est pour ça que je me suis engagé auprès de l’association", conclut le capitaine Sébastien Nativel.