Suite à son voyage éducatif en Alberta, notre bon président s’est émerveillé de la croissance économique en Amérique du Nord, liée comme chacun sait à l’exploitation des huiles de schiste aux USA et des sables bitumineux au Canada, précisément dans la province de l’Alberta, probablement la plus importante réserve de pétrole non conventionnel sur la planète. Ce n’est pourtant pas cette croissance économique, avec la diminution du chômage de 9 à 6% aux USA, qui empêchera les électeurs américains d’élire à mi-mandat, après la chambre des représentants, un sénat aux convictions opposées à celles de son président, Barack Obama.
Baste! Quand bien même la croissance reviendrait en France, il n’est pas sûr que la popularité de notre bon président fasse un bond en avant. Qu’à cela ne tienne! Puisque il faut faire une politique basée sur le dogme éternel de la croissance, dans le plus pur des libéralismes, autant y aller à fond sur l’exploitation des gaz de schiste et du nucléaire en France. La facture énergétique s’en trouvera nettement améliorée, et les entreprises françaises pourront repartir du bon pied.
A l’inverse, si notre bon président persiste dans le sens de la transition énergétique et écologique, seule pourvoyeuse d’emplois en ces temps de crise, et de croissance zéro, en respect des accords électoraux avec les Verts, alors autant y aller à fond et abroger le pacte de responsabilité qui n’engage que celle de l’état, et surtout pas celle des chefs d’entreprise (particulièrement celles du CAC40) de créer un million d’emplois. Pourquoi en effet compenser ce pacte en mesures d’austérité, dont tout économiste même orthodoxe vous dira qu’elle nuit à la croissance, et donc à l’entreprise elle-même faute de clients? Il y a là une absence de cohérence déconcertante.
Cette politique faite de «Valls»-hésitation, de ronds de jambe auprès des lobbies financiers et économiques, de sourires aux thuriféraires de la transition énergétique dont feu Christophe de Margerie se faisait le chantre, et de discours lénifiants pour calmer les ardeurs des défenseurs de Dame Nature, a construit un président mou du genou, dont l’impopularité a dépassé tous les records au cours des cinq Républiques réunies. Voilà l’image pénible qu’il laissera à la postérité, celle d’’un président qui n’a jamais su la politique à adopter à force de ménager la chèvre et le chou, et qui n’a finalement que préparé le lit mortuaire d’une démocratie aux abois, dans l’avènement au mieux d’un état policier répressif, au pire d’une dictature. Grands mercis (narquois)!
Bruno Bourgeon, président d’AID
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