Le conseil d’administration de la Caisse réunionnaise de retraite complémentaire (CRC) doit normalement choisir demain son nouveau directeur général. Tout a été fait pour que cette embauche donne l’impression d’avoir été organisée dans la plus grande transparence. On a d’abord commencé par confier à un organisme extérieur, ADECCO national, la tache d’organiser la sélection. Trois candidats ont été retenus, sur une centaine de prétendants: Patrick Papama, un haut cadre du Crédit Agricole qui présentait en particulier l’avantage de répondre à une exigence semble-t’il affirmée de « créolisation » du poste, Bernard Deledique, patron de Réunion Assurances, et Thierry Benbassat, l’actuel directeur général du Quotidien de la Réunion.
D’après nos informations, Thierry Benbassat n’est pas arrivé en première position dans les évaluations effectuées par Adecco. Loin s’en faut ! C’est pourtant lui qui va probablement être désigné demain par le conseil d’administration…
Pourquoi? Par quel miracle… Tout simplement parce que Maximin Chane Ki Chune, le patron du Quotidien voulait s’en débarasser et que ça lui aurait coûté une fortune de le licencier…
Cela fait déjà quelque temps que CKC veut se débarrasser de Thierry Benbassat. Il lui reproche notamment la chûte sévère des ventes du journal et son incompétence à faire face à la crise. Sans compter les relations exécrables qu’il entretient avec la rédaction, notamment depuis la dernière grève. Des discussions en vue d’une rupture conventionnelle de contrat ont bien été engagées mais Maximin Chane Ki Chune avait préféré faire marche arrière après s’être aperçu qu’il allait devoir débourser pas moins de 600 à 800.000 euros pour se débarrasser de son directeur.
L’opportunité du poste vacant de directeur à la CRC est venu à point nommé apporter la solution au problème. Maximin Chane Ki Chune s’est dit que s’il arrivait à y caser Thierry Benbassat avec un salaire intéressant, celui-ci accepterait de démissionner du Quotidien, à moindre coût pour le journal. Ce qui éviterait d’aggaver une situation financière déjà suffisamment préoccupante.
Ne restait plus à CKC qu’à faire jouer ses relations, notamment au sein du MEDEF, pour arriver à ses fins…
Au sein de la rédaction, les journalistes sont naturellement au courant, mais même s’ils dénoncent en privé cette « manoeuvre financière immorale » et dénoncent ce parachutage en or de Benbassat, ils ne bougeront pas le petit doigt et se garderont bien de faire un article sur le sujet. Ils sont trop contents de se débarrasser de Thierry Benbassat qui n’a jamais été apprécié par la rédaction. D’autant qu’ils savent qu’avec lui partira également « celui qui sert de rédacteur en chef », lui aussi peu apprécié des journalistes.
Au JIR non plus, on ne risque pas de vous raconter les dessous de cette histoire, même si on est au courant de tous les détails, car les discussions ont récemment repris entre Maximin Chane Ki Chune et Abdoul Cadjee pour une mutualisation de l’impression des deux journaux sur une seule rotative et la mise en commun des moyens de distribution. Ce n’est donc pas le moment d’aller froisser un potentiel futur associé…
En attendant le prochain conseil d’administration de la CRC de demain, Maximin Chane Ki Chune a donc multiplié les contacts avec les administrateurs, particulièrement ceux du Medef, mais également ceux des organisations syndicales dont la CGTR…
Nicolas Carmi, le président de la CRC, serait opposé à la candidature de Thierry Benbassat, mais sur ce dossier il est lâché par ses confréres syndicaux…
Et voilà comment, une fois de plus, un poste important risque de passer sous le nez d’un Réunionnais qui a toutes les compétences pour l’assumer…
