Après deux journées mouvementées sur les routes, le calme est de retour ce jeudi. Les professionnels de la route ont levé les barrages, hier, sur ordre de l’IPR (Intersyndicale des Professionnels de la Route). Un peu de calme pour la population, mais pas pour l’IPR qui, en plus de se préparer à une nouvelle réunion de négociations demain après-midi, montre des signes de faiblesse… avant-coureurs de querelles intestines?
Dès la première conférence de presse annonçant les revendications de l’IPR, Jean-Bernard Caroupaye s’était positionné en porte-parole du mouvement. Si personne ne lui avait jusqu’ici contesté cette place, ses initiatives trop individuelles et ses prises de positions posent aujourd’hui problème.
« S’il y a des initiatives individuelles, ces gens prendront leurs responsabilités«
« Les propos de Jean-Bernard Caroupaye n’engagent que lui« , rétorque Hugues Atchy, le président de l’IPR. Celui-ci réagit aux remarques quelque peu surprenantes du président de la FNTR (Fédération Nationale des Transporteurs Routiers) dans la presse locale. « C’est Hugues Atchy, en concertation avec les représentants de l’Etat, qui a décidé de lever les barrages routiers (…) Je n’étais pas au courant, j’ai été surpris par cette annonce« , lançait Jean-Bernard Caroupaye ce matin, sur les ondes d’Antenne Réunion radio ajoutant, « je ne pouvais pas aller contre cette décision de l’IPR« .
L’homme se désolidariserait-il de l’IPR et de son président? Tout laisse à le penser. « La base qui a occupé le terrain me demande pourquoi la FNTR ne reprend pas le flambeau, ne reprend pas la grève sous sa bannière. Nous réfléchissons à cela« , a-t-il même déclaré sur la radio.
De son côté, Hugues Atchy ne souhaite pas entrer dans la polémique. « Nous avons validé une décision collective, prise à l’unanimité. M. Caroupaye était présent à Gillot, à nos côtés, pour l’annoncer« , répond-il. Si Jean-Bernard Caroupaye insiste aujourd’hui sur la « pression de la base qui lui demande de continuer le combat (…) et de déposer une nouveau préavis de grève« , Hugues Atchy l’affirme avec force : « Aucun barrage n’est prévu demain, s’il y a des initiatives individuelles, ces gens prendront leurs responsabilités ». Voilà qui est prévenu.