« J’ai simplement dit qu’on n’avait pas le droit d’écarter la piste terroriste, car on sait que la principale menace sur nos sociétés est la menace terroriste. La rigueur impose d’examiner cette piste, même si on n’a pas le moindre élément » : ce sont ces propos qu’a tenu le ministre de la Défense en réponse au flou médiatique sur les causes de la disparition du vol AF 447 et de ses 228 passagers ce lundi.
Alors que les débris retrouvés dans l’océan Atlantique ne correspondent pas à l’appareil immatriculé à Air France, l’avionneur européen Airbus a émis une recommandation à l’attention des clients de l’Airbus A 330-200. Pour les experts en aéronautique, les personnels navigants techniques (PNT) doivent suivre les procédures d’usage si le moindre soupçon d’une défaillance des indicateurs de vol venait à intervenir. L’avionneur a, par ailleurs, ajouté que la procédure préconisée face à de fausses indications de vitesse, consiste à maintenir la poussée des réacteurs et une assiette correcte pour stabiliser l’avion dans de bonnes conditions de navigations.
Le Bureau d’enquêtes et d’analyse (BEA) et ses nombreux experts spécialisés en crash d’avions a validé cette recommandation qui n’implique pas des erreurs humaines mais qui prend en considération le mauvais fonctionnement des instruments de mesure de vitesse : « Ce document d’information n’implique aucun blâme« , a souligné vendredi un des porte-parole d’Airbus industries, Justin Dubon.
Ceci étant, ce même BEA a indiqué, dans un communiqué publié hier soir, que des « informations plus ou moins exactes ou tentatives d’explications de l’accident circulent actuellement » tout en ajoutant qu’il était nécessaire de laisser les « vrais experts » faire leur travail d’enquête; une enquête composée uniquement de deux éléments établis. Quels sont-ils ?
La présence de cellules convectives…
La trajectoire programmée par l’appareil se situait à présence de « cellules convectives ». Ces mouvements atmosphériques verticaux se signalent par des courants ascendants et descendants propres aux régions équatoriales.
Les enquêteurs du Bureau d’enquêtes et d’analyse relèvent aussi une incohérence des différentes vitesses mesurées à travers les messages automatiques délivrés par cet avion, très équipé en électronique.
Selon le quotidien Le Monde, ce sont plus de 300 appareils du même type que l’AF 447 qui sont en service dans le monde. A la Réunion, les seules compagnies aériennes à poser ce type d’avion à Roland-Garros sont Corsairfly et Air Mauritius.
On ne sait toujours pas quelles sont les causes de cet accident. L’Airbus a t-il été la cible de terroristes ? S’agit t-il d’une cascades de pannes ? Seuls les experts du BEA pourront répondre à ces interrogations à une seule condition : retrouver les boîtes noires qui émettent des signaux ultrasons pendant 30 jours lorsque ces dernières sont immergées jusqu’à 6.000 mètres de profondeur… des signaux audibles que si les recherches s’effectuent dans un périmètre rapproché.