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Discours de politique générale d’Edouard Philippe: Les réactions des parlementaires

Edouard Philippe a prononcé ce mercredi un discours de politique générale, le deuxième depuis le début du quinquennat. Devant l'Assemblée nationale, le premier ministre a développé les priorités de l'"acte II" de la mandature, et a obtenu la confiance des députés par 363 voix contre 163. Une déclaration à laquelle ont réagi nos parlementaires réunionnais. Leurs communiqués :

Ecrit par N.P – le jeudi 13 juin 2019 à 09H40
Huguette Bello, députée : 

Acte II , vraiment ?
 
Le Premier ministre avait annoncé l’acte II du quinquennat. Ce n’est en fait que la scène II du même acte. La grande majorité des annonces sont des redites de projets annoncés bien avant la crise de Gilets jaunes.
 
L’écologie elle-même, qui occupe la première place du discours et dont l’accélération est proclamée, ne fait l’objet que de quelques mesures minimales et subalternes. Malgré les immenses besoins, malgré les inquiétantes menaces, malgré la jeunesse.
 
En lieu et place d’un catalogue détaillé de mesures, nous aurions préféré des véritables décisions sur les véritables préoccupations des citoyens, celles qu’ils ne cessent de répéter depuis des mois. Pouvoir d’achat, emploi, santé, énergie : les lignes n’ont quasiment pas bougé.
 
Pour les Outre-mer, c’est toujours le leitmotiv du « réflexe  Outre-mer» qui est utilisé même si bien des réformes l’ont déjà largement contredit : qu’on se souvienne seulement de la suppression de l’allocation logement-accession, de l’abattement fiscal des classes moyennes, de la diminution drastique des emplois aidés.
 
Le Premier ministre a voulu réconforter son Gouvernement et a réussi à rassurer sa majorité parlementaire. Pour les citoyens, c’est assurément une autre affaire.

Jean-Hugues Ratenon, député : 

Déclaration du Premier Ministre : une autosatisfaction insolente, méprisante
 
« Tout va bien en France et ce grâce à nous et on va continuer ». Tel est le message du Premier Ministre ce mercredi à l’Assemblée Nationale lors de sa déclaration de politique générale du Gouvernement.

Je ne m’étais pas trompé en restant à la Réunion cette semaine pour aller à la rencontre de celles et ceux qui souffrent de la politique menée depuis 2 ans par Macron et son gouvernement ; au lieu d’aller écouter le discours stérile du Premier Ministre qui nous a servi  du réchauffé, rappelant des lois déjà votés et qui font descendre les français dans les rues de toute la France et ce depuis 6 mois, et des lois futures qui m’inquiètent au plus point. 

Comme par hasard le discours s’est teinté de vert ; alors que dans le même temps ils refusent de taxer le kérosène ou d’interdire le glyphosate.

Sur le chômage : aucune mesure choc alors qu’il gangrène notre société et crée le désespoir ;                         
Sur la santé : aucune déclaration d’urgence, alors que tous les voyants sont au rouge, pour répondre à la souffrance des soignants pourtant dévoués mais épuisés et aussi améliorer la qualité des soins.    
Sur la retraite, c’est encore plus grave : « il faut travailler plus longtemps.. » Remise en cause de l’âge légal du départ à la retraite qui ne dit pas son nom ? 
Sur le pouvoir d’achat : zéro annonce pour les minimas sociaux, la cherté de la vie.
Pour les personnes âgées, les handicapés : aucune  mesure.  
Sur la casse du service public par la suppression de dizaines de milliers d’emplois : le gouvernement garde le cap.                                                                               
Sur la révision constitutionnelle : désaccord avec le sénat, « nous attendrons le moment propice » ; c’est-à-dire attendre un hypothétique changement de majorité ? En attendant cabris i mange salade. Car par calcul politique, la Réunion risque de ne pas avoir droit à la différenciation. Allons-nous vers une révision constitutionnelle au rabais ?
L’outre Mer justement a été une fois de plus le grand oublié de ce prétendu « acte2 ». RIEN de concret, d’immédiat à nos graves problèmes qui appellent des mesures exceptionnelles et urgentes.  Le Premier Ministre a certes parlé de « réflexe outre mer » depuis son arrivée à Matignon, mais c’est surtout pour nous faire les poches !!!! (APL accession- contrats aidés- crises sanitaires- la santé sacrifiée- logement en panne…)
 
Un discours remplit de phrases creuses, hypocrites et qui sonnent faux : «  changer de méthode- retrouver la confiance- mettre l’humain au cœur de la politique gouvernementale » !!!! Ils font exactement le contraire.
Les prochaines semaines, les prochains mois, les prochaines années s’annoncent noirs pour la population.

Il n’y a qu’une seule solution : un peuple rassemblé pour mettre en échec cette politique de riches et se préparer par conséquent à la lutte sans relâche dans tous les secteurs.   
Je répondrai présent, comme je l’ai toujours fait.  
J’aurais l’occasion demain jeudi 13 juin de détailler ma position lors de ma conférence de presse.

Nadia Ramassamy, députée et présidente de l’Intergroupe parlementaire des Outre-mer :

Après les annonces pendant la crise sociale et sociétale recente, après les annonces lors de la restitution du Grand débat national, le gouvernement fait la plupart de ses annonces pour 2021 alors que les Français ont besoin de mesures concrètes dès demain.
 
Le Premier ministre déclare avoir compris l’exaspération fiscale de nos concitoyens mais les prix de l’électricité ont augmenté ce 1er juin (baisser la TVA sur l’électricité aurait été un acte fort et tangible).
 
Le Premier ministre annonce vouloir inclure un volet Outre-mer dans chaque loi, mais en 2018 ce sont 177 millions d’euros qui n’ont pas été utilisés pour les territoires ultramarins et pour cette année 2019 ce sont plus de 600 millions d’euros en moins pour les Outre-mer avec la suppression du CICE, la suppression de la TVA-NPR, la baisse des abattements fiscaux, suppression de l’Allocation logement accession, suppression des contrats aidés… Ces dispositifs n’étaient pas des cadeaux mais des mesures faites par des gouvernements précédents de gauche comme de droite, de bon sens, pour le rattrapage de l’égalité territoriale entre l’hexagone et les Outre-mer, la République étant une et indivisible.
 
S’il y a des annonces positives (aides aux familles monoparentales, ouverture de la PMA, création des Maisons France services, diminution de l’impôt sur le revenu pour la première tranche à partir de 2020 et suppression de la taxe d’habitation pour les 20% les plus aisés mais débutant qu’en 2021…), seules des actions urgentes répondront aux attentes des Français.

Jean-Luc Poudroux, député :

Chères Réunionnaises,
Chers Réunionnais,

La déclaration de politique générale du Premier ministre est à l’image du mandat que détient le Président Macron depuis maintenant deux ans : beaucoup de discours, beaucoup d’attentes des Français et si peu de résultats concrets. A croire que le mouvement des Gilets Jaunes n’était qu’une simple parenthèse de revendications populaires pourtant toutes légitimes et en provenance de tous les territoires de la nation. Ce message démocratique n’a pas été entendu et la méthode Coué qui consiste à s’autocongratuler de la légère baisse du taux de chômage, de l’investissement qui repartirait à la hausse et de l’augmentation du pouvoir d’achat des Français, je doute que cela convainc les Français.

Le Gouvernement observe encore une fois une politique d’annonces en lieu et place d’une politique d’actions. La vérité est qu’il n’y a toujours pas d’Acte 2 à la politique du Gouvernement Philippe-Macron surtout pour des territoires isolés comme celui de La Réunion. Les Réunionnais réclament toutes les mesures d’adaptations locales nécessaires à l’amélioration de leur quotidien avec davantage de justice sociale et de pouvoir d’achat.

Ces objectifs sont loin d’être atteints à La Réunion où le chômage n’a toujours pas baissé, le pouvoir d’achat une problématique récurrente et un territoire fiscalement si peu attractif. Pour reprendre l’expression du Président Macron, je dirais que malgré un Gouvernement de sachants, les Réunionnais restent des subissants. Nous avons un Gouvernement technocratique très sophistiqué mais en totale déconnection des réalités et des spécificités réunionnaises.

Je suis aujourd’hui inquiet. Inquiet que la politique du Gouvernement n’ait pas suffisamment d’impact positif pour notre île. Des signaux forts ont été pourtant observés, avec notamment le résultat des dernières élections européennes sur notre territoire où le Rassemblement National et La France Insoumise ont été aux premières places des suffrages exprimés par les Réunionnais. Et le Gouvernement n’entend toujours rien.

Après le Livre Bleu, les promesses de livres blancs en tous genres, c’est un carton rouge que je donne au Gouvernement Philippe-Macron. Je souhaite que tous les élus et les acteurs locaux exigent des actes concrets pour une meilleure justice sociale, une meilleure justice économique et une meilleure justice écologique. 

 

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