
La crise économique a des répercussions partout. Le BTP est durement touché, ce qui touche à son tour, les transporteurs. Sans commande publique, les transporteurs se retrouvent le plus souvent sans marché. Le nombre d'entreprises de transport en situation difficile ne cesse de croitre.
En plus de la raréfaction des appels d'offres, les transporteurs se retrouvent confrontés le plus souvent à accepter des "prix anormalement bas" de la part des donneurs d'ordres qui ne respectent pas, selon eux, les grilles tarifaires du transport. "Notre économie connait un moment difficile, tous les domaines sont concernés. L'activité BTP, dont le transport, est tributaire et connait une forte chute d'activité suite aux aléas de la crise (…)", explique en introduction Ibrahim Patel, président de la CCIR.
Malgré de nombreuses chartes de bonnes pratiques, signées depuis plusieurs années avec l'assurance faite aux transporteurs de faire appliquer les grilles tarifaires, rien ne semble changer à entendre les différents transporteurs dans la salle. "Force est de constater que la charte n'a pas abouti aux conséquences attendues. En 2011, un avenant a été signé pour lutter contre la pratique des prix abusivement bas. Malgré la diffusion des grilles, à notre grand regret le dispositif n'a pas été utilisé en raison de la négligence de certains donneurs d'ordres", explique Jean-Bernard Caroupaye, président de la commission transport à la CCIR.
Face à ce constat, la commission transport de la CCIR a demandé à des experts du CNR de venir à la Réunion avec pour objectif d'analyser les grilles de références et de mettre en place un simulateur de prix pour adapter au mieux les prix des transporteurs. Le Comité national routier, présidé par Bernard Liebart, a été créé en 1949. "Le CNR est bâti, gère et contrôle la tarification routière obligatoire", explique son président. Lors de l'expertise menée, le CNR n'a pas décelé d'incohérence dans les grilles tarifaires établies entre 2009 et 2011 et a même validé la charte de bonne pratique. Mais le problème est ailleurs et économique pour expliquer les pratiques de certains donneurs d'ordres… mais également de la part de certains transporteurs.
"Je ne vais pas laisser crever la profession"
"On est passé de 2,2 milliards d'euros en 2011 à 1,3 milliard de chiffre d'affaires en 2012 dans le BTP. Les projections de 2013 tablent sur 1 milliard d'euros. Le marché du ciment est passé de 650.000 tonnes à 450.000 tonnes. Sur les deux premiers mois de 2013 on a perdu - 40% sur le ciment. Le granulat est passé de 9 millions à 4,5 millions de tonnes aujourd'hui (…). Moi même j'ai 200 camions, j'en utilise 120 aujourd'hui. Soit ont dit qu'il y a trop de camions, soit on fait une répartition de volume et tout le monde crève de faim", lâche sans concession Bernard Siriex, le président de la FRBTP.
En plus de la raréfaction des appels d'offres, les transporteurs se retrouvent confrontés le plus souvent à accepter des "prix anormalement bas" de la part des donneurs d'ordres qui ne respectent pas, selon eux, les grilles tarifaires du transport. "Notre économie connait un moment difficile, tous les domaines sont concernés. L'activité BTP, dont le transport, est tributaire et connait une forte chute d'activité suite aux aléas de la crise (…)", explique en introduction Ibrahim Patel, président de la CCIR.
Malgré de nombreuses chartes de bonnes pratiques, signées depuis plusieurs années avec l'assurance faite aux transporteurs de faire appliquer les grilles tarifaires, rien ne semble changer à entendre les différents transporteurs dans la salle. "Force est de constater que la charte n'a pas abouti aux conséquences attendues. En 2011, un avenant a été signé pour lutter contre la pratique des prix abusivement bas. Malgré la diffusion des grilles, à notre grand regret le dispositif n'a pas été utilisé en raison de la négligence de certains donneurs d'ordres", explique Jean-Bernard Caroupaye, président de la commission transport à la CCIR.
Face à ce constat, la commission transport de la CCIR a demandé à des experts du CNR de venir à la Réunion avec pour objectif d'analyser les grilles de références et de mettre en place un simulateur de prix pour adapter au mieux les prix des transporteurs. Le Comité national routier, présidé par Bernard Liebart, a été créé en 1949. "Le CNR est bâti, gère et contrôle la tarification routière obligatoire", explique son président. Lors de l'expertise menée, le CNR n'a pas décelé d'incohérence dans les grilles tarifaires établies entre 2009 et 2011 et a même validé la charte de bonne pratique. Mais le problème est ailleurs et économique pour expliquer les pratiques de certains donneurs d'ordres… mais également de la part de certains transporteurs.
"Je ne vais pas laisser crever la profession"
"On est passé de 2,2 milliards d'euros en 2011 à 1,3 milliard de chiffre d'affaires en 2012 dans le BTP. Les projections de 2013 tablent sur 1 milliard d'euros. Le marché du ciment est passé de 650.000 tonnes à 450.000 tonnes. Sur les deux premiers mois de 2013 on a perdu - 40% sur le ciment. Le granulat est passé de 9 millions à 4,5 millions de tonnes aujourd'hui (…). Moi même j'ai 200 camions, j'en utilise 120 aujourd'hui. Soit ont dit qu'il y a trop de camions, soit on fait une répartition de volume et tout le monde crève de faim", lâche sans concession Bernard Siriex, le président de la FRBTP.

Une analyse qui fait bondir Jean-Bernard Caroupaye. "Les donneurs d'ordre lancent des appels d'offres et négocient en trois fois pour faire baisser les prix. Par exemple sur le marché de l'aéroport, on propose 4,10 euros la tonne, or le tarif rentabilité pour les transporteurs est à 6,36 euros (…). Pour le moment on va continuer à travailler sans conflit. Mais je serai obligé de mettre ma casquette de syndicat pour aller faire le rôle de l'Etat. Je ne vais pas laisser crever la profession", lâche-t-il.
Bernard Liebart, le président du CNR, retient deux choses dans les deux analyses."Je n'ai pas l'habitude de faire dans la langue de bois. Le donneur d'ordre donne 4 euros la où cela vaut 6 euros. Je vous dirais que c'est pas bien. Par contre, les transporteurs l'ont accepté et là ce n'est pas bien du tout. Le donneur d'ordre serait monté à 6 euros si personne n'avaient accepté ce prix. (…). Enfin je rappelle que ce n'est pas une grille tarifaire, mais une grille de coût. La France est dans une économie de marché. Il n'y a pas de prix minimum", explique-t-il.
Pour remédier à cela, le président du CNR propose un premier jet de solution dont le rassemblement de transporteurs au sein d'un groupement professionnel, mais connaissant les égos de certains, une telle solution a écartée de facto...
Une seule solution, diminuer le nombre de camions
Reste à ouvrir la boite de Pandore. "Votre seule planche de salut, c'est celle de diminuer le nombre de véhicules. Comment? je ne sais pas. il faut vous faire aider. Tant qu'il y aura un tel déséquilibre entre l'offre et la demande, vous ne vous en sortirai pas", explique Bernard Liebart. Une annonce difficile à encaisser pour les transporteurs, mais sur laquelle rebondit le secrétaire général des affaires régionales, Thierry Devimeux. "'J'attendais une série de petites touches de couleurs pour apporter des solutions pour le transport. Il y a une absolue nécessité à mettre en place une instance de dialogues. Il faut réunir cette instance plus souvent. Sur les camions en trop, il serait intéressant de se pencher sur cette piste et y réfléchir pour réduire le nombre de camions. On pourrait encourager l'export de camions vers l'Afrique ou Madagascar", souligne-t-il.
Des annonces qui laissent un sourire amère sur les visages des transporteurs. Eux ne veulent plus de réunions, ni d'instances ou de signatures de chartes… Ils demandent des solutions rapides à mettre en place. "On fait des réunions, dans des réunions, ce sont des outils qui ne servent plus à rien. Arrêtons de taper sur les Réunionnais. La métropole c'est comme ça, les lois c'est comme ça. On est ultramarins. Il faut trouver des solutions à des problématique précises à la Réunion. T'as des donneurs d'ordres qui te disent - 40% de chiffre d'affaire. Et bien quand ils ont - 40% on est à - 80%. Aujourd'hui il y a un manque d'attention de l'Etat. On veut des solutions adaptées à la Réunion. Redonner du travail, des outils adaptés. Aujourd'hui c'est la crise. On est en train de se bouffer les uns et les autres", lâche Armand Mouniata.
Les transporteurs sont remontés et tout porte à croire que les prochaines semaines risquent d'être agitées.
Bernard Liebart, le président du CNR, retient deux choses dans les deux analyses."Je n'ai pas l'habitude de faire dans la langue de bois. Le donneur d'ordre donne 4 euros la où cela vaut 6 euros. Je vous dirais que c'est pas bien. Par contre, les transporteurs l'ont accepté et là ce n'est pas bien du tout. Le donneur d'ordre serait monté à 6 euros si personne n'avaient accepté ce prix. (…). Enfin je rappelle que ce n'est pas une grille tarifaire, mais une grille de coût. La France est dans une économie de marché. Il n'y a pas de prix minimum", explique-t-il.
Pour remédier à cela, le président du CNR propose un premier jet de solution dont le rassemblement de transporteurs au sein d'un groupement professionnel, mais connaissant les égos de certains, une telle solution a écartée de facto...
Une seule solution, diminuer le nombre de camions
Reste à ouvrir la boite de Pandore. "Votre seule planche de salut, c'est celle de diminuer le nombre de véhicules. Comment? je ne sais pas. il faut vous faire aider. Tant qu'il y aura un tel déséquilibre entre l'offre et la demande, vous ne vous en sortirai pas", explique Bernard Liebart. Une annonce difficile à encaisser pour les transporteurs, mais sur laquelle rebondit le secrétaire général des affaires régionales, Thierry Devimeux. "'J'attendais une série de petites touches de couleurs pour apporter des solutions pour le transport. Il y a une absolue nécessité à mettre en place une instance de dialogues. Il faut réunir cette instance plus souvent. Sur les camions en trop, il serait intéressant de se pencher sur cette piste et y réfléchir pour réduire le nombre de camions. On pourrait encourager l'export de camions vers l'Afrique ou Madagascar", souligne-t-il.
Des annonces qui laissent un sourire amère sur les visages des transporteurs. Eux ne veulent plus de réunions, ni d'instances ou de signatures de chartes… Ils demandent des solutions rapides à mettre en place. "On fait des réunions, dans des réunions, ce sont des outils qui ne servent plus à rien. Arrêtons de taper sur les Réunionnais. La métropole c'est comme ça, les lois c'est comme ça. On est ultramarins. Il faut trouver des solutions à des problématique précises à la Réunion. T'as des donneurs d'ordres qui te disent - 40% de chiffre d'affaire. Et bien quand ils ont - 40% on est à - 80%. Aujourd'hui il y a un manque d'attention de l'Etat. On veut des solutions adaptées à la Réunion. Redonner du travail, des outils adaptés. Aujourd'hui c'est la crise. On est en train de se bouffer les uns et les autres", lâche Armand Mouniata.
Les transporteurs sont remontés et tout porte à croire que les prochaines semaines risquent d'être agitées.