« Le CNPN -Centre National de la Protection de la Nature- manque cruellement d’objectivité et de recul », c’est en effet ce que nous confie Christophe Rousseau, en charge de l’aspect environnemental de la NRL, à la Région.
Selon lui, « le CNPN ne retient que les points négatifs et occulte tout ce qui est réellement fait par la Région ». Christophe Rousseau nous confie que 80 millions d’euros ont été déboursés par la Région pour 150 mesures, en termes de préservation de l’environnement. « Cela va des plus petites comme le traitement des déchets, aux plus importantes comme la déconstruction d’une partie de la route actuelle, qui se chiffre à hauteur de près de 20 millions d’euros », précise-t-il.
Pas assez de « recul »
Alors que le CNPN parle de disparition de dauphins, de mortalité coralienne de 15 à 30% ou encore de menace sur le bois paille-en-queue, Christophe Rousseau tient à préciser qu’il est « trop tôt pour tirer de telles conclusions. Il faudrait plusieurs années pour avoir assez de recul. »
Enfin, concernant l’éventuelle baisse de fréquentation des mammifères marins, il déclare que « les suivis aériens ne confirment pas cette baisse ». De plus, « avec les fortes houles, la visibilité en mer était moindre ». Christophe Rousseau nous confie également que l’écriture d’une thèse est en prévision dont le thème serait « l’incidence d’un chantier de ce type sur les mammifères marins ».
Même chose pour le corail. « Depuis le début de l’année, les crues ont engendré de nombreux dépôts de terre et de déchets sur le littoral. Il y a donc plusieurs origines à une éventuelle mortalité coralienne ». Christophe Rousseau parle également du phénomène de blanchissement de coraux, qui commence à se développer aux quatre coins de la planète. « Les suivis mis en place depuis le début des travaux ont démontré que le seuil n’a jamais été dépassé », précise-t-il.
Amélioration des connaissances
Au-delà d’octroyer le budget conséquent consacré par la Région aux mesures environnementales, le CNPN ne prendrait également pas en compte les autres points positifs comme « l’amélioration des connaissances sur les différentes espèces, qu’elles soient animales ou végétales. Cela permettra de faire progresser cette connaissance à travers l’île et à terme au niveau mondial également. »
Concernant le bois paille-en-queue, la route actuelle n’a aucune incidence sur cette espèce endémique située sur la falaise. Le CNPN avait déclaré que la digue briserait les embruns de la falaise et que d’autres espèces se développeraient au détriment du bois paille-en-queue. Or, il affirme que la digue n’aura pas d’incidence, d’autant que « le CNPN ne s’appuie sur aucune étude ».
Plus la possibilité de changer
Le CNPN avait émis la solution d’un viaduc, à la place de la future digue. « Cependant cette solution est actée depuis 2010, le projet a obtenu au fil des années toutes les autorisations des juridictions. Vu l’avancement du projet, il n’est donc plus possible de faire machine arrière. À moins d’engendrer des dépenses supplémentaires excessives et d’augmenter les délais de rendu. Et il ne faut pas oublier que le but premier de cette opération est la sécurisation des usagers », explique-t-il.
La Région a réalisé un nouveau bilan des impacts environnementaux de la NRL. Résultats: les chiffres sont en deçà des impacts évalués avant le démarrage des travaux. « Ce qui prouve que les 150 mesures mises en place ont montré leur efficacité », déclare Christophe Rousseau.