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Didier Robert propose des mesures pour La Réunion à Emmanuel Macron

Didier Robert, fait le bilan de la visioconférence qui s'est tenue en cette fin de journée, en compagnie du Président de la République et du Préfet de La Réunion. Le président de la Région Réunion a ainsi proposé une série de mesures et de propositions et a alerté Emmanuel Macron "sur le risque d’une crise sociale qui nous ramènerait 30 ans en arrière à la Réunion".

Ecrit par A.D – le jeudi 30 avril 2020 à 21H55

« Ecouter, comprendre et me faire porte-parole auprès du Président de la République, des inquiétudes des acteurs du monde économique,  est à mon sens une étape importante pour sortir La Réunion du marasme qui s’installe.

Avant de pouvoir échanger avec Emmanuel Macron, j’ai tenu à rencontrer ce jour les représentants des Chambres consulaires, ceux des organisations patronales, syndicales, les responsables d’associations économiques… Il faut répondre à la fois à la crise et aux questions d’urgence qui se posent aujourd’hui pour tous nos acteurs, mais aussi profiter de ce moment pour bâtir les éléments d’un Plan d’action et du Plan de relance pour la Réunion.

J’ai alerté Emmanuel Macron sur le fait qu’il faille à court terme, trouver le moyen de redémarrer rapidement l’activité économique tout en restant vigilants et efficients sur les conditions sanitaires. Il est impératif que gels et masques soient suffisants en quantité pour que les salariés retrouvent leur poste. La Région Réunion s’est déjà mobilisée sur trois millions de masques : deux avions ont été affrétés en ce sens.

Il est également primordial de soutenir les entreprises locales qui vont se mettre à produire ces masques. Les appareils de production vont arriver fin mai, voire début juin. Le but de la collectivité est de structurer une filière de production artisanale de masques en tissu grand public, en lien bien entendu avec la Chambre de Métiers. 

J’ai aussi demandé au Président de la République de maintenir les dispositifs de soutien aux entreprises le plus longtemps possible. Que ce soit le chômage partiel, les Fonds de solidarité national et régional, le fonds de garantie etc… 

Il ne s’agit pas seulement d’obtenir un report simple des charges, mais un effacement partiel au moins de ces charges. En cas contraire, les entreprises ne tiendront pas dans la durée. Reporter ces charges ne ferait que décaler le problème dans le temps.
Il faut arriver à dégager une ligne de crédit qui doit être partagée par l’Etat et la Région sur les équipements et les petits investissements qui vont être nécessaires à chaque métier, et chaque secteur d’activité.

Pour le moyen et long terme, j’ai sensibilisé Emmanuel Macron sur la nécessité d’enclencher un plan de relance très actif qui mette en œuvre un nouveau modèle basé sur 4 secteurs d’activité : l’autonomie énergétique, la sécurité alimentaire et sanitaire, la commande publique, et le tourisme.

Afin de concrétiser ce plan d’action il faut réinventer « une défiscalisation DOM TOM » pour les particuliers sur 5 ans, basée notamment sur la réhabilitation du logement. Cela va permettre de faire retravailler le BTP. 

Je propose de mobiliser tous les reliquats financiers qu’il y a aujourd’hui sur les dispositifs nationaux. Je demande une redéfinition du plan de convergence en engageant ses 350 millions d’euros sur ces nouvelles priorités définies. Cela pour une durée de 2 ans et non plus sur 5 années comme prévu actuellement. 

Il faut également obtenir de l’Etat une compensation des pertes financières de la Région qui percevra moins de recettes de l’octroi de mer, de la TSCC etc…

Si nous arrivons à mettre en place ces mesures, nous aurons donc globalement un ticket de 1 milliard d’euros sur deux ans à consacrer à ces nouveaux dispositifs.

Concernant l’aérien, il faut d’abord avoir un vrai niveau de vigilance sur les entrées  à l’aéroport avec des tests au départ et un passeport sanitaire. Concernant Air Austral il faut redynamiser et desserrer les capacité de fret. L’Etat doit accompagner la compagnie régionale car c’est la seule qui desserve la Réunion et aussi Mayotte.

J’ai conclu mon propos auprès du Président de la République, en insistant sur le risque d’une crise sociale qui nous ramènerait 30 ans en arrière à la Réunion. Je lui demande qu’ensemble nous soyons offensifs à travers une expérimentation, une bonne dose d’émancipation, et une vraie ambition. Pour les Réunionnais…
 
Didier ROBERT
Président de la Région Réunion

 

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