Didier Robert est comme l’Alchimiste de l’écrivain brésilien Paulo Coehlo: il poursuit son voyage initiatique vers le trésor qui se trouve au pied de la pyramide… inversée. Plusieurs fois, en regardant l’arbre du voyageur planté non loin de sa mairie du Tampon, il a rêvé au Trésor de la Pyramide.
Dimanche, il s’est mis en route, avec la fausse innocence d’un “i[jeunot]i” et la patience d’un ermite. Au parc Exotica, il a serré presque toutes les mains qui se étaient tendues. Il a répondu à toutes les sollicitations. “i[Venez me voir lundi, à la mairie, vers 11 heures]i”.
Si à l’applaudimètre, René-Paul Victoria et Cyril Hamilcaro avaient également de bons chiffres, Didier Robert a lui recueilli tous les suffrages. Sur le podium, il a su jongler entre pragmatisme et idéologie. Le député a battu la mesure, sans fausse note.
L’orateur s’est fait tribun. Entre Pompée et César, il a déjà fait son choix. Mais, Didier Robert sait que tous les chemins ne mènent pas à Moufia. Aussi, il prône l’humilité et la sérénité, plutôt que l’arrogance et l’impatience. “i[Nous continuons à travailler, le moment venu, le choix s’opèrera de lui même]i”.
Le maire du Tampon a aussi le sens de la formule pour ne pas répondre, avec malice et sourire, quand on lui demande quel sera son choix. Pourquoi, qu’il le veuille ou pas, Didier Robert devra choisir. Et vite. Pour deux raisons au moins.
D’abord pour être crédible dans son camp et ensuite pour proposer une base de départ à ses amis d’Objectif Réunion.
Pour tout le monde, il reste à ce jour la meilleure tête de liste pour son groupe. A tous points de vue.
Ce scénario fait de Didier Robert, le nouveau leader de la droite. Car, Jean-Paul Virapoullé qui a débuté ses consultations, n’a pas vraiment convaincu. “i[Il a rencontré plusieurs élus de droite. Il a fait son mea culpa]i”, mais ça ne suffira pas, dit un élu.
Nassimah Dindar elle, protégée par Paris, est désormais l’adversaire en ligne de mire. “i[Nous, nous situons dans l’opposition au Conseil général]i”, ont rappelé Jean-Louis Lagourgue et Didier Robert.
A moins que La Région ne parvienne à expulser Gilbert Annette et les socialistes de la majorité départementale. “i[On n’y croit plus]i”, dit un autre élu de droite.
A deux ans et demi des élections régionales, le scénario se précise. Trois têtes de liste émergent : Paul Vergès, bien sûr, Gilbert Annette, l’invité surprise (peut-être futur sénateur) et Didier Robert, l’espoir de la droite.
La bagarre s’annonce serrée surtout entre Paul Vergès et Gilbert Annette, un boulevard les sépare désormais.
Didier Robert, lui attend son heure. Sa route, sa rocade, il veut la réaliser à sa manière. Jusqu’à ce jour, cela lui a plutôt réussi.