« Dans mon esprit, il s’agit d’une nouvelle élection », indique d’emblée Didier Robert avant d’enchaîner « on est dans une logique de bloc contre bloc, le résultat appartient aux électeurs ». Le président de Région indique qu’à présent, la disparition des « petits » candidats laisse la place à un affrontement entre la droite et la gauche dans le chef-lieu.
« On vit une crise historique »
Ce point n’est évidemment pas le seul qui a changé la donne. « On vit une crise historique, à l’échelle nationale et locale, qui va bouleverser l’espace économique des entreprises réunionnaises dans les semaines à venir », affirme le candidat. Ce changement de contexte a bouleversé son programme initial. Pour lui, la priorité est donc devenue de « sauver l’emploi » et de gérer les incertitudes autour du « retour à la normale ».
Dans ce contexte lié à l’épidémie de Covid-19, il évoque le besoin d’une exigence territoriale plus forte entre les collectivités, précisant qu’il « ne fallait plus agir comme avant ». Il souhaite que l’ensemble des maires de l’île se mobilisent pour convaincre le gouvernement de relancer des chantiers d’insertion. « Nous avons besoin d’emplois aidés », souligne-t-il.
Côté programme, Didier Robert se donne deux objectifs. Le premier consiste à « sortir la Réunion et St-Denis de la crise ». Cela passe par la sauvegarde de l’emploi et la lutte contre la pauvreté. Le second concerne la réhabilitation des logements qu’il estime être de la responsabilité première d’une municipalité.
Sur l’aspect économique, Didier Robert présentera en détail ses plans d’ici quelques jours, mais a déjà donné quelques pistes. Il souhaite accompagner les entreprises avec la gratuité de tous les espaces publics jusqu’à la fin de l’année. Il désire également soutenir le commerce de proximité, les agriculteurs et les circuits courts. « L’expérience de ces deux mois nous a fait comprendre l’intérêt de cette démarche », soutient-il. Enfin, il veut renforcer l’action sur les transports collectifs afin de combattre le « coma circulatoire » à St-Denis.
Une pique à Ericka Bareigts…
Après cette présentation est venu le moment tant attendu de commenter l’actualité de ses opposants. Didier Robert a « dénoncé le manque d’action de l’équipe municipale durant le confinement qui n’a organisé aucun conseil municipal et n’a voté aucun budget pour cette crise ». Le candidat appelle donc à la mobilisation pour « le rejet de la politique municipale ». Il espère que le faible taux de participation au premier tour ne se reproduise plus.
…et d’autres à Nassimah Dindar
« La droite et le centre, c’est nous » affirme-t-il, niant de fait la représentativité de l’ancienne présidente du Conseil Départemental comme tête d’affiche du centre droit dans la capitale. Didier Robert affirme avoir rencontré Nassimah Dindar à deux reprises pour fusionner les listes. Il affirme avoir espéré jusqu’au bout même si « personne n’est dupe ». « Le parcours de Nassimah Dindar parle pour lui-même. Elle est plus dans une démarche personnelle que collective » lance-t-il avant d’enchaîner « j’ai toujours été à ses côtés. Elle a été ma vice-présidente au Conseil Régional et je l’ai soutenu aux sénatoriales ». Il a toutefois contacté l’UDI au niveau national pour avoir le soutien du parti de l’ancienne candidate.
Un soutien inattendu
Didier Robert a reçu un soutien plutôt inattendu pour ceux qui connaissent les intrigues de la vie politique locale. Michel Fontaine, le maire de St-Pierre, appelle à le soutenir. « Avec Michel Fontaine, ce n’est pas toujours la joie entre nous, mais on sait se rassembler en famille quand il le faut », explique Didier Robert.