Le représentant de la fondation Brigitte Bardot à la Réunion, Didier Dérand, est préoccupé et déçu par les décisions successives du tribunal administratif et de l’Etat pour réduire le risque requin à la Réunion.
Le plan renforcé du gouvernement prévoit notamment « une gestion raisonnée des stocks dans la réserve marine« . Pour Didier Dérand, « c’est une ligne assez étrange. On change d’élément de langage. On avait commencé par tuer, puis prélever maintenant on parle de gestion raisonnée des stocks. C’est assez original mais ça veut dire la même chose : on va tuer les requins« , estime-t-il.
Ce « plan renforcé » de l’Etat est pour Didier Dérand « une décision prise de manière irrationnelle dans un contexte émotif évident, qui intervient juste après la mort tragique d’une jeune adolescente« .
« Je ne baisserai pas les bras »
Mais pour l’écologiste et apnéiste, « on est en train d’ouvrir une brèche très dangereuse. La réserve marine est en danger« . Et Didier Dérand, avec cette prise de position du gouvernement, se sent désormais démuni. « Il ne me reste que peu de moyens à partir du moment où la justice a pris une décision et que l’Etat l’a acceptée. L’Etat aurait pu faire appel s’il avait eu du courage mais ne l’a pas fait« , regrette-t-il.
Didier Dérand pourrait continuer ses traversées à la nage pour « sensibiliser la population » ou essayer de « lancer une campagne internationale contre la France » en tentant de réunir des ONG opposées au prélèvement de requins. « Ma décision n’est pas prise« , indique-t-il.
Mais il l’assure : « Je ne baisserai pas les bras. Mais je ne pense pas que ce que je ferai sera efficace pour la protection des requins. Ce serait désormais prétentieux de dire cela« .