Mercredi 14 novembre est la journée mondiale du diabète. A la Réunion, cette maladie impacte 20% des personnes âgées de plus de 30 ans et 10% de la population. Pour l’occasion, le CHU Felix Guyon de Saint-Denis a organisé une journée d’information et de dépistage basée sur « l’éducation thérapeutique ».
« Le but de l’éducation thérapeutique est que le patient comprenne mieux sa maladie et accepte le mieux possible sa pathologie. Il s’agit donc d’une prise en charge centrée sur le patient« , explique Eglantine Robin, infirmière au service de diabétologie. On ne vient donc pas que pour une prise de sang. Diététique, sport, podologie, mutuelle, sécurité sociale… Plusieurs stands sont mis à disposition des personnes afin d’avoir une information globale sur le diabète.
Un diabète sur trois non identifié
Le diabète est souvent dû « à une alimentation trop grasse, trop sucrée, conjuguée à un manque d’activité physique qui favorise le surpoids et l’obésité« , ajoute-t-elle. Tant de facteurs qui peuvent favoriser les risques de diabètes. La diffulté de cette maladie est qu’elle est asymptomatique : on ne l’identifie que par une prise de sang à jeun, en calculant le taux de sucre dans le corps. S’il est égal ou supérieur à 1,20, une personne est alors considérée comme diabétique. On estime que un diabète sur trois n’est pas identifié.
Au CHU, donc, plus d’une cinquantaine de dépistages ont été effectués en deux heures, preuve que les Réunionnais s’inquiètent de cette maladie. Face à l’affluence, un troisième atelier de dépistage a dû être installé. « Il est important de se fait dépister tôt, surtout chez les familles de diabétiques. En plus, le diabète touche de nombreux jeunes à la Réunion. Moi je dis toujours, mieux vaut prévenir que guérir !« , affirme Sergine Gaze, cadre de santé au CHU, qui coordonne la journée.
Jean-René a 48 ans. Ce Dionysien ne vient pas pour se faire dépister, il est atteint de la maladie depuis de nombreuses années. Il estime depuis que le diabète « c’est dur à vivre ». « Les traitements sont contraignants et on ne peut plus manger ce qu’on veut », précise-t-il. Il est donc pris en charge par une diététicienne et un professeur de sport pour l’aider à comprendre ce qu’il peut faire ou non. Car le diabète est une maladie chronique « qui ne guérit pas », renchérit Eglantine Robin.
« Négligé, le diabète entraîne des complications »
« Il n’y a pas de remède miracle mais on peut très bien vivre avec si on est bien suivi. Certes, il faut prendre des médicaments tous les jours, pour certains se faire des piqures d’insuline, mais c’est important. Car mal soignée ou négligée, cette maladie entraîne de nombreuses complications au niveau des yeux, du coeur (des infarctus), des AVC…« , poursuit l’infirmière.
Le CHU promeut donc le sport pour réduire les risques de diabète et aussi pour mieux vivre avec : « Certains patients sont dans l’appréhension et ont des doutes sur leurs capacités physiques. Ils hésitent donc à faire du sport régulièrement alors qu’il est essentiel d’avoir une activité physique adaptée. Cela fait sortir de la case, cela fait du bien et cela redonne confiance« , souligne Olivier Rivière, professeur de sport spécialisé au centre de rééducation à Sainte-Clotilde. « A part la boxe et la plongée, on peut presque tout faire. Il faut juste savoir bien le faire« , explique-t-il.
Sport, santé, alimentation… L’éducation thérapeutique vise donc à mettre tout en oeuvre pour que le diabétique soit le mieux possible dans son corps et dans sa tête. Les stands sont ouverts jusqu’à 16h, au CHU Felix Guyon.