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« Deuxième fois mi viens, deuxième fois mon l’avocat lé pas là. Ben juge a moin pour finir alors ! »

Correctionnelle Sud – Jeudi 05/11/2015

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 06 novembre 2015 à 10H02

Fataliste, le Benoît. La vingtaine rondouillarde, comparaissant entre deux policiers, il est détenu pour avoir conduit sans permis et en  récidive. Car bonhomme n’aime rien tant que rouler en voiture mais répugne manifestement à passer son permis de conduire. En revanche, il conduit des voitures qu’il a bel et bien achetées.

La dernière fois, en guise d’avertissement le tribunal lui avait infligé 6 mois, ce qui n’a manifestement pas eu l’effet pédagogique escompté.

Comme il avait persisté à conduire sans permis, du 1er octobre 2013 au 8 janvier 2015, la justice lui avait intimé de restituer à l’administration une voiture lui appartenant mais pour laquelle il avait  « oublié » d’effectuer les démarches nécessaires de transfert de carte grise.

« Lu la coupe l’auto en morceaux ! »

Le gag débute dès qu’il s’avance vers la barre. A la question de la présidente Valérie Dinot tentant de savoir s’il a un avocat, Benoît, avec un grand geste des deux mains par-dessus sa tête, fataliste (ou désabusé ?), répond :

« Moin navé in’. Mais la première fois, lu té pas là. Là, la 2è fois, la pas là non plus. Ben juge à moin quand même po finir ! »

Mais pourquoi diable n’a-t-il pas rendu la voiture incriminée ? Il faut quand même préciser que si la voiture a été saisie, c’est que ce coup-là, il était plein comme une huître. De ses explications tortueuses, il ressort que durant qu’il était embastillé, l’ancien propriétaire serait revenu en loucedé s’emparer de la voiture.

« Lu la coupe l’auto en morceaux et la revende toute, sauf les morceaux d’moteur lu la ramasse po lu. Comment ou veux mi rende ça qu’moin na point ? »

Succès garanti ; fou-rire dans l’assemblée.

Gaspillage de policiers, de temps et d’argent !

La présidente lui rappelle que le véhicule avait été saisi aux fins de destruction.
« Ah ben ou dis à moin ça là. Comment mi pouvais connaît’ ? Moin lété en’-dans ! » CQFD, non ?

La substitut a réclamé un mois de rab’ et a été suivie par le tribunal.

Des questions se posent : puisque le prévenu a tout admis depuis le début, y avait-il réellement nécessité à ouvrir un procès pour une aussi minable affaire ? Les rôles des tribunaux sont soi-disant surchargés. L’affaire ne présente qu’un caractère anecdotique. Un procès coûte de l’argent. Les policiers ayant procédé à l’extraction du prévenu de sa cellule ont perdu leur temps pour cette broutille alors qu’on se plaint qu’il n’y en ait pas assez sur nos routes et dans nos villes. Ils avaient peut-être mieux à faire, non ?

 

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