Deux tiers des ménages réunionnais éligibles à un logement social
L'Institut d’Émission d'Outre-mer (Iedom) a publié sa dernière note sur le thème du logement social à La Réunion: "Entre besoins et contraintes : une équation complexe".
Ecrit par zinfos974 – le mercredi 22 mars 2017 à 18H03
Le secteur du logement social constitue un enjeu économique et social prépondérant pour La Réunion. Il contribue directement à l’activité du secteur de la construction et occupe une place importante pour le système bancaire avec le financement des programmes de construction et des fonds de garantie dédiés.
À La Réunion, la densité en logements sociaux est plus élevée qu’en métropole :
20 % des ménages réunionnais résident dans le parc locatif social,
mais les demandes en attente et le mal-logement (surpeuplement) sont importants. Actuellement, deux tiers des ménages réunionnais sont éligibles à un logement social et l’évolution sociodémographique laisse présager un besoin croissant de logements sociaux, en dépit de la hausse continue du niveau de vie.
Un logement social correspond à un logement dont la construction a bénéficié d’une aide publique, qui est destiné aux personnes à revenus modestes moyennant un loyer modéré, et dont le bailleur est un opérateur du logement social (organisme d’habitations à loyer modéré, HLM, ou assimilé).
Avec 67.700 logements au 1er janvier 2016 (source: Deal), le parc locatif social occupe une place prépondérante à La Réunion. Le département enregistre une densité de logements sociaux supérieure au niveau national: 771 logements aidés pour 10.000 habitants contre 720 en France entière. Elle est toutefois inférieure à celles observées en Martinique et en Guadeloupe, avec respectivement 795 et 836 logements aidés pour 10.000 habitants (1.011 en Île-de-France).
En 2013, 19,3% des ménages réunionnais vivaient dans un logement locatif social, contre 14,1% en France métropolitaine (hors Île-de-France).
Ce poids s’accentue lorsque l’on observe uniquement les ménages locataires: 44,5% d’entre eux sont dans le parc locatif social.
Tous les ménages vivant dans un logement social ne sont pas nécessairement locataires. Certains d’entre eux accèdent à la propriété via les programmes de prêt social location-accession (PSLA), mais surtout de logements évolutifs sociaux (LES) spécifiques aux DOM.
La forte proportion de ménages à revenus modestes au sein de la population réunionnaise (42% de la population se situe en dessous du seuil national de pauvreté en 2010) génère une demande importante en logement à loyer modéré. En 2013,
les deux tiers des ménages réunionnais peuvent prétendre à un logement dans le parc locatif social, selon les critères réglementaires d’attribution en vigueur (plafonds de ressources et taille du ménage).
Cette proportion de ménages éligibles à un logement aidé est très proche de celle observée en France métropolitaine, bien que les plafonds de ressources soient minorés de 10% dans les DOM.
La croissance démographique (La Réunion devrait atteindre le million d’habitants à l’horizon 2040), conjuguée au vieillissement de la population et à la décohabitation des ménages, va accroître encore la demande en logement dans les années à venir.
8.000 à 9.000 logements supplémentaires par an seront ainsi nécessaires d’ici 2030 pour héberger les nouveaux ménages, dont les deux tiers dans le parc locatif social.
L’État porte le logement social par ses orientations et ses moyens techniques et financiers, dans le cadre de la politique publique de droit au logement. Compte tenu de leurs spécificités et besoins, les DOM bénéficient de mesures privilégiées et plus incitatives en matière de fiscalité (loi Pinel DOM et Lodeom), mais aussi d’aides à l’accession sociale (LES), de conditions de ressources d’attribution d’un logement social et de réglementation thermique et acoustique (protection contre les rayonnements solaires, ventilation naturelle, eau chaude solaire, etc.).
En outre, la Caisse d’allocations familiales verse un peu moins de 400 millions d’euros d’aides au logement aux Réunionnais en 2015.
Cette aide représente les deux tiers du loyer pour la plupart des locataires du parc social, voire la moitié pour certains. Les collectivités locales interviennent dans les programmes de logements sociaux comme actionnaires des opérateurs du logement social, dans la garantie de leurs prêts, dans la réhabilitation et dans l’aide à l’accession à la propriété.