Les acteurs publics auront au moins pu se rassurer sur la difficulté de marquer des requins avec l’expédition en apnée de deux champions hors pair. « Les requins bouledogues que l’on a rencontrés sont très craintifs » dira Frédéric Buyle en guise de bilan de trois semaines de plongée, confirmant indirectement les difficultés des marquages… publics.
Du côté de la campagne préfectorale de taggage de requins, le bilan est certes plus présentable en termes de chiffres, mais rapportés à trois mois de sorties en mer, celui-ci prend de plus en plus le chamin d’un fiasco, mais qui peut être réajusté devance le sous-préfet de Saint-Paul Thomas Campeaux.
« Le bilan est vite fait : nous n’avons pour l’heure que quatre marquages réalisés. Les quatre l’ont été sur des tigres ». Nouvelle petite désillusion au passage, c’est l’espèce dite des bouledogues qui avait été privilégiée le jour même de l’officialisation du démarrage de la campagne sur fonds publics.
Un bilan forcément creux qui amène le sous-préfet à s’interroger sur l’intérêt de dresser un bilan de fin d’année comme timidement annoncé il y a quelques temps (voir [notre article]urlblank:http://www.zinfos974.com/La-Prefecture-repousse-la-communication-sur-le-bilan-des-marquages-de-requins_a34815.html ). A l’origine, un bilan à la fin de chaque mois devait être réalisé mais devant le peu d’éléments nouveaux, la préfecture avait légitimement repoussé cette éventualité.
Après un démarrage prometteur (2 marquages dans les deux premières semaines et quelques prises dont les lignes ont fini par casser), les deux derniers mois ont donc été très poussifs. Une lueur d’espoir : « Nous avons marqué le quatrième la semaine dernière » poursuit le sous-préfet. Un bilan qui laisse tout de même songeur.
« Aller plus loin ? »
Thomas Campeaux confirme toutefois que le dispositif de capture a été poussé un peu plus loin. Au bout de trois semaines de relative déception, l’équipe de chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement avait en effet évoqué, sur le port de Saint-Gilles, son intention de demander l’autorisation d’utiliser des broyats de sardines et autres poissons mixés (dans une sorte de tambour qui ne laisserait pas échapper les bouts de chair). « La demande a été acceptée mais on se demande s’il faut aller plus loin », poursuit le représentant de l’Etat.
En ligne de mire, le sous-préfet évalue les risques qui pèsent sur la technique « d’amorçage » qui pourrait faire venir le requin plus facilement. Sans détour, le terme de « shark feeding« , qui consiste à attirer l’animal à l’aide d’appâts à proximité même du bateau, est employé par le sous-préfet. « Quelles conséquences ? » réfléchit Thomas Campeaux, « alors même que l’on ferme les plages en raison des opérations au large? »
La mesure est en effet délicate puisque l’utilisation d’un tel procédé, souvent utilisé dans d’autres pays pour permettre aux touristes d’approcher les squales, a aussi son côté négatif : le degré de rémanence dans l’eau de ces appâts et autres mixtures de poissons, avec le risque que les requins restent à proximité des côtes.
« Nous y réfléchissons. La campagne de marquages continue d’évoluer », promet le sous-préfet.
Le 17 octobre dernier, l’objectif avancé était de marquer jusqu’à 40 prédateurs.