Le 11 avril dernier, une femme et un homme de 88 ans se présentent au commissariat pour un dépôt de plainte. L'octogénaire, particulièrement faible et vulnérable, rapporte que deux jeunes se sont introduits chez lui pour le voler. Pendant que l'un agissait, l'autre maintenait fermement le gramoune en lui posant la main sur la bouche pour l'empêcher de crier. Il explique ensuite que ce n'est pas la première fois, ajoutant qu'ils savent qu'il touche sa pension le 10 du mois. Ils viennent ensuite pour le dépouiller de ses maigres revenus. Les deux jeunes sont identifiés et interpellés.
Contre toute attente, les deux jeunes mettent en cause la femme qui accompagnait le gramoune à son dépôt de plainte. Il s'avère qu'elle connait bien le vieux monsieur et lui vient en aide. Elle est aussi interpellée afin d'être entendue sur les accusions à son encontre. Au final, les auditions mettent en lumière deux victimes à trois dates différentes. Le parquet décide, compte tenu de la gravité des faits, de juger les trois mis en cause en comparution immédiate ce vendredi.
À la barre, à la surprise de son avocate, la femme âgée de 37 ans demande un délai pour préparer sa défense. Elle est tétanisée devant le tribunal et peine à s'exprimer, voire à respirer. Le tribunal prononce le renvoi de l'affaire mais disjoint son dossier de celui des deux autres prévenus qui seront jugés tout de suite. La trentenaire est placée sous contrôle judiciaire avec une interdiction de contact avec la victime et ses deux comparses.
"Ils savent que je vis seul, que je touche ma retraite le 10 du mois"
Les deux jeunes restent à la barre. S'ils reconnaissent les faits, leur manière de se comporter et de répondre aux magistrats laisse à penser qu'ils n'ont pas bien saisi la gravité des faits, qu'ils reconnaissent par ailleurs. Ils viennent tous du même quartier de Saint-Bernard à La Montagne et se connaissent. Comme l'indique la victime en audition : "ils savent que je vis seul, que je touche ma retraite le 10 du mois et que je tire l'argent pour le ramener chez moi". Ils lui ont soutiré 850 euros cachés dans une boite en bois une première fois et une autre fois 150 euros. Deux cartes bancaires ont été retrouvées chez l'un d'eux lors des perquisitions.
"Elle vient chez lui à chaque 10 du mois quand il a l'argent. Après, c'est elle qui nous dit de venir pour apprécier, boire et fumer. Elle achète ça avec l'argent. Elle lui demande 50 euros et ensuite, elle revient lui dire qu'il ne lui a pas donné et ainsi de suite", se défend un prévenu mettant en cause la co-prévenue et lui assignant le rôle de cheffe.
Au final, ils s'excusent et proposent de rembourser les sommes volées devant la pauvre victime de 88 ans vulnérable et malvoyante. La victime confirme avec difficulté ses déclarations, le gramoune ajoutant qu'il a même peur de sortir pour aller faire des courses, peur de se faire agresser et voler.
"Je pense que vous avez affaire à un gang !", tance la partie civile. "Elle ne l'aidait pas et c'est elle en plus qui l'emmène déposer plainte. C'est pathétique. Si on les écoute, on pourrait croire que c'est la victime qui les invitait chez lui. Dommage qu'elle ne soit pas là, le cerveau c'est elle. Les deux imbéciles-là, c'est des exécutants", conclut la partie civile qui demande le remboursement des sommes volées et le versement de 1000 euros chacun de préjudice moral.
"C'est facile d'être à deux sur une personne âgée"
"Vous êtes prévenus de faits qui sont très graves", fustige le parquet. "Ils s'attaquent à deux personnes âgées et je pense qu'il ne s'agit que du haut de l'iceberg. Ils sont habitués à lui faire les poches. C'est facile d'être à deux sur une personne âgée mais si vous allez en prison, vous allez voir si ça se passe comme ça", conclut la procureure qui requiert 10 à 12 mois de prison avec sursis probatoire pour l'un qui est connu de la justice mais pas condamné, et 6 à 8 mois de prison avec sursis probatoire pour l'autre.
"C'est attristant de voir des personnes s'en prendre à des personnes âgées", répond la défense. "Ils sont bien sûr responsables de leurs actes mais ils sont inconnus de la justice. Pourquoi s'en prendre à lui si ce n'est parce qu'ils ont été instrumentalisés par elle. Ce sont juste deux imbéciles qui ne savent pas ce qu'ils font. Ils sont totalement inconscients et ne se rendent pas compte de la gravité des faits qu'ils ont commis", plaide la robe noire qui demande du sursis probatoire pour ses deux clients.
Reconnus tous les deux coupables par le tribunal, les prévenus ne s'attendaient sans doute pas à la décision alors qu'ils n'ont pas de casier judiciaire. Ils sont condamnés à la même peine de 18 mois de prison dont 10 mois assortis d'un sursis probatoire. Pour les 8 mois ferme, le tribunal prononce un mandat de dépôt.
Contre toute attente, les deux jeunes mettent en cause la femme qui accompagnait le gramoune à son dépôt de plainte. Il s'avère qu'elle connait bien le vieux monsieur et lui vient en aide. Elle est aussi interpellée afin d'être entendue sur les accusions à son encontre. Au final, les auditions mettent en lumière deux victimes à trois dates différentes. Le parquet décide, compte tenu de la gravité des faits, de juger les trois mis en cause en comparution immédiate ce vendredi.
À la barre, à la surprise de son avocate, la femme âgée de 37 ans demande un délai pour préparer sa défense. Elle est tétanisée devant le tribunal et peine à s'exprimer, voire à respirer. Le tribunal prononce le renvoi de l'affaire mais disjoint son dossier de celui des deux autres prévenus qui seront jugés tout de suite. La trentenaire est placée sous contrôle judiciaire avec une interdiction de contact avec la victime et ses deux comparses.
"Ils savent que je vis seul, que je touche ma retraite le 10 du mois"
Les deux jeunes restent à la barre. S'ils reconnaissent les faits, leur manière de se comporter et de répondre aux magistrats laisse à penser qu'ils n'ont pas bien saisi la gravité des faits, qu'ils reconnaissent par ailleurs. Ils viennent tous du même quartier de Saint-Bernard à La Montagne et se connaissent. Comme l'indique la victime en audition : "ils savent que je vis seul, que je touche ma retraite le 10 du mois et que je tire l'argent pour le ramener chez moi". Ils lui ont soutiré 850 euros cachés dans une boite en bois une première fois et une autre fois 150 euros. Deux cartes bancaires ont été retrouvées chez l'un d'eux lors des perquisitions.
"Elle vient chez lui à chaque 10 du mois quand il a l'argent. Après, c'est elle qui nous dit de venir pour apprécier, boire et fumer. Elle achète ça avec l'argent. Elle lui demande 50 euros et ensuite, elle revient lui dire qu'il ne lui a pas donné et ainsi de suite", se défend un prévenu mettant en cause la co-prévenue et lui assignant le rôle de cheffe.
Au final, ils s'excusent et proposent de rembourser les sommes volées devant la pauvre victime de 88 ans vulnérable et malvoyante. La victime confirme avec difficulté ses déclarations, le gramoune ajoutant qu'il a même peur de sortir pour aller faire des courses, peur de se faire agresser et voler.
"Je pense que vous avez affaire à un gang !", tance la partie civile. "Elle ne l'aidait pas et c'est elle en plus qui l'emmène déposer plainte. C'est pathétique. Si on les écoute, on pourrait croire que c'est la victime qui les invitait chez lui. Dommage qu'elle ne soit pas là, le cerveau c'est elle. Les deux imbéciles-là, c'est des exécutants", conclut la partie civile qui demande le remboursement des sommes volées et le versement de 1000 euros chacun de préjudice moral.
"C'est facile d'être à deux sur une personne âgée"
"Vous êtes prévenus de faits qui sont très graves", fustige le parquet. "Ils s'attaquent à deux personnes âgées et je pense qu'il ne s'agit que du haut de l'iceberg. Ils sont habitués à lui faire les poches. C'est facile d'être à deux sur une personne âgée mais si vous allez en prison, vous allez voir si ça se passe comme ça", conclut la procureure qui requiert 10 à 12 mois de prison avec sursis probatoire pour l'un qui est connu de la justice mais pas condamné, et 6 à 8 mois de prison avec sursis probatoire pour l'autre.
"C'est attristant de voir des personnes s'en prendre à des personnes âgées", répond la défense. "Ils sont bien sûr responsables de leurs actes mais ils sont inconnus de la justice. Pourquoi s'en prendre à lui si ce n'est parce qu'ils ont été instrumentalisés par elle. Ce sont juste deux imbéciles qui ne savent pas ce qu'ils font. Ils sont totalement inconscients et ne se rendent pas compte de la gravité des faits qu'ils ont commis", plaide la robe noire qui demande du sursis probatoire pour ses deux clients.
Reconnus tous les deux coupables par le tribunal, les prévenus ne s'attendaient sans doute pas à la décision alors qu'ils n'ont pas de casier judiciaire. Ils sont condamnés à la même peine de 18 mois de prison dont 10 mois assortis d'un sursis probatoire. Pour les 8 mois ferme, le tribunal prononce un mandat de dépôt.