Après une première entrevue avortée ce matin entre le directeur de cabinet du préfet et les 23 membres de la délégation regroupant les deux collectifs (KDIR et CSAPR), les esprits se sont échauffés. Conséquence immédiate, plusieurs barrages filtrants ont été érigés un peu partout dans l’île. Une démonstration de force des deux collectifs pour exiger au préfet d’être reçus et associés aux réunions portant sur la problématique des dettes fiscales et sociales à la Réunion.
Après le blocus, le temps de la nouvelle discussion. Une réunion est organisée en début d’après-midi avec une plus petite délégation, 10 membres au total. Après plus de deux heures de discussions, les deux collectifs ressortent avec quelques promesses de la part de la préfecture. « On nous a promis de nous associer dorénavant aux prochaines réunions portant sur les dettes fiscales et sociales. De ne plus être mis à l’écart« , explique Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR et porte-parole du KDIR.
Rappelant qu’il ne s’agissait pas de discuter sur le « fond du problème » mais bien d’aborder la tenue prochaine d’une réunion sur la question des dettes, Jean-Bernard Caroupaye a tenu à souligner que le préfet avait pris la décision d’intervenir sur un « assouplissement » des contentieux pour les TPE. « Mais il nous a expliqué que ce ne serait pas global mais uniquement au cas par cas pour éviter que certains profitent de ce système pour tricher« , souligne-t-il. Mais dans les rangs de la base, la contestation est restée présente et les annonces faites à la sortie de la réunion n’ont pas satisfait.
Un préavis de grève vite écarté
Après plusieurs minutes de discussions, les deux collectifs décident dans un premier temps de déposer un préavis de grève avec effet immédiat, avant de se raviser. L’objectif était de permettre aux deux collectifs de mobiliser les chefs d’entreprises touchés de plein fouet par le problème des dettes fiscales et sociales (environ 8.000 dans l’île pour un montant de 1,2 milliard d’euros ndlr) et de cibler des infrastructures publiques comme la Sécurité sociale ou le RSI. « On doit encore se concerter avant de décider de la prochaine marche à suivre« , précise ce soir Pierrick Robert, membre du KDIR et de la FNTR.
Reste que les deux collectifs n’entendent pas en rester là. Ils promettent déjà de remettre le couvert la semaine prochaine et toujours devant la préfecture. Une chose est sûre, selon Michel Allamèle, représentant du CSPAR, « On ne veut plus prendre la population en otage« , explique-t-il. Il ne devrait donc plus y avoir de blocage sur les routes… dans l’immédiat en tout cas !