Revenir à la rubrique : Faits divers

Détournements de fonds à la CARPA ? Des avocats dans le collimateur de la brigade financière

Depuis quelques mois, la brigade financière de Malartic enquête sur de possibles malversations financières au sein de la CARPA (Caisse des règlements pécuniaires des avocats). Plusieurs avocats et clients ont déjà été entendus. Les enquêteurs s'intéresseraient à de possibles détournements de fonds opérés à l'insu de clients dans des affaires judiciaires.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 09 septembre 2014 à 16H05

Selon nos informations, plusieurs avocats et la CARPA (Caisse des règlements pécuniaires des avocats) sont dans le collimateur des enquêteurs de la brigade financière de Malartic. Dernier fait en date, l’audition comme simple témoin de l’ancien bâtonnier et avocat Me Robert Chicaud, entendu ce jour au commissariat de Saint-Denis. Une information confirmée par le parquet de Saint-Denis.

Des soupçons pèsent quant à l’utilisation de l’argent déposé au sein de la CARPA. Un des enjeux de l’enquête porte sur le fonctionnement même de la caisse professionnelle des avocats à La Réunion.

Zinfos974 s’était fait écho dans un article de 2013 (voir ici : [CARPA: Les comptes pas clairs de la caisse professionnelle des avocats de la Réunion]url:http://www.zinfos974.com/CARPA-Les-comptes-pas-clairs-de-la-caisse-professionnelle-des-avocats-de-la-Reunion_a65436.html ) de problèmes financiers au sein de cette caisse. Il faut savoir que la CARPA sert aux avocats à verser l’argent reçu pour le compte de leurs clients, argent qui ne leur appartient pas et qu’ils n’ont pas le droit d’utiliser. Alertée par le bâtonnier de l’époque, Me Leopoldine Settama – elle-même entendue sur le fonctionnement de la caisse par les enquêteurs de Malartic – la commission de contrôle des CARPA avait mis en lumière plusieurs anomalies. Le rapport avait pointé de drôles de pratiques, s’étalant sur plusieurs années, quant à l’utilisation de ces fonds et leurs destinations. Cette mission de contrôle avait débouché sur une alerte au parquet de Saint-Denis par Me Leopoldine Settama dès 2012.

Une alerte doublée depuis par une plainte. Selon nos informations, une plainte contre X a été déposée auprès du procureur de la République de Saint-Denis fin janvier 2014, visant indirectement un avocat dionysien de renom. Dans sa plainte, un client explique ne pouvoir remettre la main sur près de 40.000 euros versés en trop à des victimes. Suite à une condamnation dans une affaire d’abus de confiance, le plaignant avait versé près de 150.000 euros de dommages et intérêts aux victimes. Depuis deux ans, il cherche à remettre la main sur son argent. En vain.

Pour confirmer ses dires, le plaignant a joint dans sa plainte une copie des sommes et des bordereaux de dépôt récupérés auprès de la CARPA. Des documents sans signature ou présentant des dates surchargées. Pis, selon l’intéressé, il y aurait une « inadéquation » entre les dispositions du jugement et les mouvements effectués vers des personnes qui ne peuvent pas en être les bénéficiaires. Certains clients de l’avocat visé par la plainte ont été entendus par les enquêteurs et affirment ne pas avoir touché leurs dommages et intérêts, selon une source proche du dossier.

Cette nouvelle audition pourrait accélérer l’enquête du côté de la brigade financière de Malartic. Les enquêteurs cherchent à comprendre comment des sommes, pourtant sous séquestre, ont vraisemblablement pu être utilisées à d’autres fins. L’enquête continue.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « Nous étions des facilitateurs »

Au troisième jour du procès sur les emplois présumés fictifs à la Région sous les mandats de Didier Robert, six prévenus ont témoigné, affirmant leur engagement et leur innocence. Yves Ferrières, Sabrina Ramin, Yannick Gironcel, Jean-Charles Maroudé, Ravy Vellayoudom, et Yoland Velleyen ont décrit leurs rôles sans pour certains fournir cependant des détails concrets sur leurs missions. Le procès continue aujourd’hui avec les dépositions attendues de Vincent Bègue et Didier Robert et les réquisitions du parquet qui permettront sans doute d’en savoir plus sur ce qu’a révélé l’enquête menée par les policiers parisiens.

Un incendie se déclare dans un immeuble SIDR à Saint-Denis

Ce mercredi peu avant 19 heures, un appartement situé au 1er étage de la résidence SIDR Camp Jacquot situé à l’angle de la rue Camp Jacquot et général de Gaulle à Saint-Denis a pris feu. Les sapeurs pompiers ont déployé la grande échelle pour accéder à l’appartement en proie aux flammes. Fort heureusement, il n’y a pas de blessés à déplorer. Par mesure de précaution, l’ensemble de l’immeuble a été évacué.

Viol d’une prostituée sur la voie publique : L’auteur présumé ne voulait pas payer

Gabriel*, mis en examen le 25 août 2022 pour un viol commis la veille sur une prostituée rencontrée via les réseaux sociaux, a donné des explications variables sur le non paiement de ses services. Il a été décrit par des experts comme ayant des difficultés relationnelles mais sans dangerosité criminelle. Malgré sa demande de libération, la chambre de l’instruction a maintenu sa détention, suivant l’avis du parquet général qui craint qu’il exerce des pressions sur la victime.

Trafic de stupéfiants en bande organisée : 45 kilos de zamal péi retrouvés au domicile d’un cultivateur

Jean-Cédric L., 45 ans, a été arrêté pour avoir cultivé 45 kg de cannabis chez lui, impliqué dans un trafic entre l’Île Maurice et La Réunion. Après un an en détention provisoire, il a été placé sous contrôle judiciaire, mais reste sous les verrous après un appel du parquet. Le réseau d’envergure bien huilé révèle des envois fréquents et volumineux vers Maurice.