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Détournement de fichiers à Saint-Louis: L’employée communale et l’influenceur portois condamnés

Les bulletins de salaire d’agents de la ville de Saint-Louis ont été consultés, extraits de la base de données et publiés sur les réseaux sociaux. Les auteurs de cette divulgation devaient se défendre ce jeudi après-midi devant le tribunal de Saint-Pierre.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 04 mars 2021 à 21H26

Salaire, grade, adresse, numéro de Sécu… on comprend l’importance de ces données administratives lorsqu’elles sont violées.

Le tribunal correctionnel de Saint-Pierre a examiné, ce jeudi, deux affaires de détournement de fichiers au sein de la mairie de Saint-Louis. Linda, employée communale, a précédé[ l’ancien maire Cyrille Hamilcaro et sa secrétaire sur le banc des accusés]urlblank:https://www.zinfos974.com/Annulation-du-proces-de-C-Hamilcaro-le-Parquet-ne-lachera-pas-l-affaire_a166810.html . L’employée communale est accusée d’avoir détourné les fiches de paie de 18 employés communaux saint-louisiens. 

Les faits se sont produits quelques mois après que Juliana M’Doihoma s’installe dans le fauteuil de premier magistrat. Dès son retour de congés, Linda reçoit sa nouvelle affectation en tant qu’assistante de gestion administrative. Sous la précédente mandature, elle était adjointe au cabinet.

C’est dans le cadre du plan massif de titularisation voulu par Patrick Malet qu’elle reçoit un accès au logiciel de paye des agents. Un accès qui aurait dû lui être retiré mais qui est encore actif jusqu’au 17 août 2020 et alors qu’elle n’exerce plus ses fonctions.

A son retour, elle est même placardisée, dénonce-t-elle. Jusqu’à aujourd’hui, aucune mission ne lui a été attribuée par sa hiérarchie. Pourtant, plusieurs connexions anormales avec son identifiant ont été constatées le 13 août 2020. Si Linda a préféré jouir de son droit au silence lors de son placement en garde à vue parce qu’elle considère être « harcelée par Madame le maire », questionnée par la procureure Caroline Calbo, l’employée municipale clame son innocence. « N’importe qui peut avoir accès à mon ordinateur. Avec mon prénom seulement on peut avoir accès. Le code s’affiche automatiquement pour pas que l’on oublie et que l’ordinateur bloque », explique-t-elle durant l’audience. 

Une « frontière floue entre le politique et l’administratif »

Une protection des données qui laisse à désirer et une défaillance sur laquelle son conseil, le bâtonnier Normane Omarjee, va s’appuyer pour sa plaidoirie. 

Le deuxième prévenu n’a, lui, pas fait le déplacement depuis le Port jusqu’à la barre du tribunal et ne s’est pas fait représenter non plus. Pourtant, Sullaiman, influenceur sur les réseaux sociaux, a pris l’habitude de se filmer en live « pour dire la vérité même si ça fait mal »

8 mentions pour notamment des vols avec violence, recel de vol, violences aggravées figurent à son casier judiciaire. Un passé qu’il semble assumer et corriger en « ramenant la lumière » sur « des gens indéfendables », se félicite-t-il dans l’une de ses vidéos. Dans cette affaire, il lui est reproché d’avoir filmé les bulletins de salaire de 6 agents sur un téléphone le 14 août 2020. La vidéo a été rapidement enlevée. Linda et Sullaiman n’ont aucun lien, ils ne se connaissent pas. Selon l’influenceur, la vidéo circulait activement sur les réseaux, il n’a fait que filmer le téléphone. 

La procureure, pointant « la frontière floue entre le politique et l’administratif », a requis 6 mois de sursis à l’encontre de Linda. N’étant plus éligible au sursis, 4 mois ferme ont été requis contre Sullaiman. 

« Et si son login avait été détourné ? Votre juridiction a le droit de se poser la question », plaide le bâtonnier Normane Omarjee, tentant d’insinuer le doute dans l’esprit des juges. 

En vain, Linda écope de 4 mois de sursis et d’une inéligibilité de 5 ans. Sullaiman est condamné à 4 mois de prison. Constituée partie civile, la mairie, qui avait demandé 2000 euros de préjudice moral, reçoit un euro symbolique. Le préjudice des 6 agents a été estimé à 1000 euros.

 

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