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Destructions de cases créoles et remplacement par du béton : les mensonges de la mairie de St-Denis

Robert Gauvin est un ardent défenseur du patrimoine, notamment architectural, réunionnais. Sur son site [Défense Patrimoine 974]urlblank:https://dpr974.wordpress.com/2015/06/13/promesses-delus1-2/ , il a publié hier un article pour dénoncer ce qu’il considère comme un énième scandale de disparition de cases créoles remplacées par du tout-béton. Robert Gauvin raconte : « Fin mai 2010, deux cases créoles de la rue […]

Ecrit par zinfos974 – le dimanche 14 juin 2015 à 12H11

Robert Gauvin est un ardent défenseur du patrimoine, notamment architectural, réunionnais. Sur son site [Défense Patrimoine 974]urlblank:https://dpr974.wordpress.com/2015/06/13/promesses-delus1-2/ , il a publié hier un article pour dénoncer ce qu’il considère comme un énième scandale de disparition de cases créoles remplacées par du tout-béton.

Robert Gauvin raconte : « Fin mai 2010, deux cases créoles de la rue Félix Guyon, face au Crédit Agricole et dans l’alignement du Tribunal Administratif tout proche, devinrent, en une nuit propice, la proie des flammes. L’émotion fut grande chez les Réunionnais attachés au Patrimoine architectural de leur île. Les journaux qui parurent alors n’excluaient pas la possibilité que l’incendie ait été d’origine criminelle… Dans ce contexte un lecteur adressait à son journal favori une lettre dans laquelle il affirmait que des spéculateurs peu scrupuleux profitaient d’incendies — ô combien providentiels ! — pour construire des immeubles à la place des cases créoles brûlées« .

Suite à ce courrier, plusieurs élus de Saint-Denis sont montés au créneau pour démentir que de telles pratiques aient encore lieu à Saint-Denis. Selon Robert Gauvin, il y eut d’abord « René-Louis Pestel, l’inénarrable adjoint à la culture de la Mairie de Saint-Denis et son compère Jean-Pierre Espéret, adjoint à l’aménagement, forts de la collaboration de l’Architecte des Bâtiments de France d’alors (qui) se récrièrent et affirmèrent la main sur le cœur« : « Effectivement il y a 20 ans la ville rencontrait régulièrement ce genre de dérive où les anciennes cases créoles finissaient en cendres… Depuis 2004, la ville a eu une position très volontariste en matière de préservation du patrimoine architectural du centre-ville« … Et les élus d’ajouter : « La règlementation du Plan local d’urbanisme (PLU) a verrouillé cette dérive en imposant une reconstruction à l’identique des bâtiments répertoriés. En effet, non seulement la ville de Saint-Denis compte 47 bâtiments protégés au titre des bâtiments historiques mais une centaine de bâtiments supplémentaires font l’objet d’une attention particulière par la commune et le service du Patrimoine, de l’architecture et de l’urbanisme« . Et Robert Gauvin de continuer à citer : « La nouvelle municipalité a renforcé cette volonté de préserver le patrimoine architectural et urbain« …

On avait donc toutes raisons d’être sereins, d’autant qu’effectivement, les deux maisons créoles qui avaient brûlé étaient toutes deux répertoriées au PLU comme bâtiments d’intérêt architectural, voire de grand intérêt architectural. Leur « reconstruction à l’identique » semblait devoir s’imposer, note notre défenseur de vieilles cases créoles.
 

 

Résultat des courses : « En 2011 un panneau de permis de construire est installé, annonçant, non pas une « restauration » ou une « reconstruction à l’identique », mais une « construction neuve », « totalement différente de ce qui existait autrefois« , constate Robert Gauvin. « A la place des cases créoles qui ne comportaient qu’un rez-de-chaussée, devait s’élever une construction de dix mètres de haut« , en totale discordance avec les bâtiments voisins (dont le Tribunal administratif) qui étaient de plain-pied…

« Naguère se trouvaient là deux parcelles, avec au centre, des cases créoles traditionnelles en rez-de-chaussée, ouvertes par des varangues vitrées sur de jolis jardins« , relève encore l’ancien professeur d’Allemand. « De l’ensemble se dégageait une harmonie certaine… Aujourd’hui, place nette faite, l’on a construit au fond un immeuble sur trois niveaux. À l’avant, sur la gauche, on a coincé entre l’immeuble et le mur donnant sur la rue, une pseudo-case créole qui n’en peut mais… L’harmonie entre la case et l’immeuble semble loin d’être totale : La case tourne vers l’immeuble un derrière méprisant, cependant que l’immeuble ne rêve que de bouter la case hors de son espace vital« …

Inutile d’en rajouter davantage !

 

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