La filière avicole de la Réunion collabore à un projet en commun, en gestation depuis 2005 : trouver une plante aux vertus anti-oxydantes. Une plante qui fait partie de la biodiversité réunionnaise et qui permettrait la conservation des oméga 3 dans les graines de lin, riches de cette acide gras polyinsaturés essentiels mais fragile et qui viendrait enrichir l’alimentation des volailles de la production locale. Conservés dans la viande, ces oméga 3 seront assimilés par le corps humain et contribueront à une meilleure santé.
L’oméga 3 est une huile essentielle reconnue dans le domaine de la santé pour ses vertus médicales. Un apport quotidien et équilibré en oméga 3 limite surtout les accidents cardio-vasculaires et renforce le système immunitaire.
« L’objet de notre étude consiste à trouver cette plante parmi les plantes locales »
Ce projet, nommé Nutrivol, aura un rôle citoyen : améliorer le profil alimentaire de la population réunionnaise en lui proposant sur le marché local des volailles riches en Oméga 3 qui auront été conservées dans les graines de lin grâce à la plante anti-oxydante, objet de la recherche. « L’objet de notre étude consiste à trouver cette plante parmi les plantes locales », indique François Gouvrit, directeur général de Crête d’Or Entreprise.
La phase d’essai démarrera au mois de septembre prochain dans le lycée agricole de Saint-Joseph, au sein d’un bâtiment d’élevage dédié exclusivement à l’expérimentation, une première à la Réunion.
La volaille riche en oméga 3 ne coûtera pas plus chère
Le coût supplémentaire qu’engendrerait une alimentation des volailles plus riches en Oméga 3 sera amorti selon François Gauvrit par « la meilleure santé » que les Oméga 3 apporteront aux volailles.
Nutrivol voit le jour grâce à l’intervention de plusieurs partenaires. La société Crête d’Or, qui est l’acteur principal de la filière et qui coordonne le projet, soutenu par la SAS Provaln, qui commercialise des aliments à destination des animaux de rente. Interviennent également le groupe Glon Sanders, la coopérative Avi-pôle Réunion et le Cirad.
Ce projet demande un budget global de 930.000 euros émanant à hauteur de 50% du FUI (Fonds unique interministériel) et à 50% des entreprises.
Si les recherches aboutissent, la mise sur le marché Réunionnais de volailles riches en Oméga 3 est prévue pour 2013, au plus tard 2014.
Cela ouvrirait la porte à une nouvelle filière : la production en serre de la plante anti-oxydante, un pas vers le développement endogène laissent entendre les porteurs du projet.
55% des volailles importées
Plus de la moitié des volailles sur les étalages réunionnais proviennent de l’importation, soit 55%, ce qui représente environ 17.000 tonnes. Des volailles qui émanent notamment de l’Europe : la métropole, la Belgique, la Hollande… et sont du « destockage », autrement dit « le déséquilibre de découpe », qui est en fait les parties les moins achetées par les consommateurs des pays de provenance. La Réunion produit dans la filière organisée environ 8.200 tonnes de volailles par an.