La démission soudaine du mouvement « En marche », du référent Henri Chane-Tef en septembre 2018, qui dénonçait ne pas vouloir être « un pot de fleur » avec zéro marge de manœuvre, puis l’inscription en 10eme position éligible sur la liste « Renaissance » pour les Européennes, du journaliste Stéphane Bijoux, au détriment des marcheurs locaux, provoquant des remous, voire des départs au sein de la formation « En marche », et enfin, le silence assourdissant opéré par l’avocate ex-candidate Léopoldine Settama-Vidon depuis les législatives de 2017, me semblait révéler un certain malaise dans la désignation des « cadres » réunionnais désignés verticalement par Paris, privilégiant semble-t-il, comme à l’Assemblée Nationale, la nomination de « godillots » (Ces derniers étant caractérisés par le fait qu’ils ne prêtent aucune attention au fond des questions et se contentent, sans tenir compte d’aucune des argumentations avancées, d’invectiver occasionnellement toute opposition sur la forme et de voter, en général à main levée, en accord avec les avis du gouvernement).
La médiocrité et la docilité des représentants locaux, apparaissait donc être un choix assumé par la direction parisienne du mouvement. Les profils étaient soigneusement sélectionnés pour appliquer aveuglément les consignes données par le nouveau chef du parti présidentiel Stanilas Guérini.
Ces informations mises bout à bout et l’analyse factuelle des événements confirmaient mon opinion. Les réponses de l’ancienne bâtonnière candidate, à mes questions, ne laissaient plus aucun doute sur l’analyse.
Après un bref rappel des résultats des législatives de 2017 dans la 5ème, je communique au lecteur, aux fins d’analyse personnelle, la teneur des derniers échanges opérées avec Maître. Léopoldine Settama-Vidon. Ils sont courtois et prudents, mais non moins révélateurs du malaise démocratique, du manque de « lumières » et d’indépendance aussi, des responsables LREM « pei » actuellement aux commandes.
Maître Léopoldine Settama-Vidon, avocate expérimentée, ancienne bâtonnière du barreau de Saint Denis de la Réunion, fut la candidate malheureuse (15,92 % au 1er tour) investie par le mouvement « LREM », aux dernières législatives de 2017, dans la 5ème circonscription et qui vit la qualification de justesse, au second tour, de Jean-Hugues Ratenon (17,38%), qui finalement fut élu avec 52,88 % des voix au second tour.
ML : Que pensez-vous de la tribune signée par une soixantaine d’avocats dénonçant les abus et les dérives dans le traitement judiciaire des gilets jaunes ?
LSV : Dans la mesure où des abus de quelques nature que ce soit sont constatées, il faut les dénoncer !
ML : Pourquoi, après les législatives, avoir quasiment disparu de la scène politique ?
LSV : Ma campagne électorale aux législatives a été courte et particulièrement violente, les urnes ont parlé, je respecte le choix des électeurs ! après les élections, il faut laisser les élus faire leurs preuves, les électeurs jugeront après !
ML : A l’heure où « LREM » (depuis 2 mois) procède à la réorganisation de son réseau complètement inactif depuis la démission de M. Henri Chane-Tef, aucune responsabilité ne semble vous avoir été confiée, pourquoi ?
LSV : Je n’ai effectivement pas de responsabilités dans la LREM, alors que je fais partie des premiers élus convaincus de ce mouvement, il faut donc interroger les décideurs réunionnais surtout ceux qui tirent les ficelles…Je ne suis pas une marionnette, et ça c’est compliqué pour les politiciens, je ne suis ni une alimentaire également !
ML : Concernant le vote récent de la loi dite « anti-casseurs » et dénoncée comme liberticide par beaucoup de juristes éminents, mais aussi par certains députés de « LREM », pensez-vous que son adoption soit une bonne chose pour la démocratie et notamment les droits fondamentaux dont celui de manifestation, constitutionnellement garanti ?
LSV : Je ne suis pas en responsabilité et ne suis pas en mesure de commenter le travail effectué par les parlementaires actuels, je constate que cette loi tente de répondre à une situation inédite !
ML : Une nouvelle proposition de loi va être présentée à l’Assemblée Nationale, portant sur l’obligation pour tout utilisateur de réseau social de justifier de son identité au moyen d’une pièce d’identité. N’est-ce pas selon vous une nouvelle atteinte aux libertés des citoyens ?
LSV : Les réseaux sociaux, modes de communication moderne, sont devenus malheureusement un lieu de dénigrement, de méchanceté, et autres comportements « anti-sociaux ». Il faut réguler les personnes qui se cachent derrière leur ordinateur pour faire du mal, doivent rendre des comptes, car lyncher quelqu’un en public, est sanctionné, les utilisateurs des réseaux sociaux doivent connaître les limites à leur comportement ! Non ce n’est pas une atteinte à la liberté, dans un autre ordre d’idée, nous sommes bien obligés de porter la ceinture de sécurité, par exemple…
NOTE : En ce cas, les trucages de vidéos sur l’affaire « Benalla », dispatchés via des comptes « twitter » par les conseillers de la cellule « communication » de l’Elysée, doivent alors être pleinement concernés par ces mesures de contrôle et rendre des comptes à la justice également. Ils ont enfreint la loi.
ML : Un récent sondage réalisé par un média local indique que 91% des Réunionnais sondés (panel de 5200 personnes) souhaitent la démission d’Emmanuel Macron. Quelle est votre explication ?
LSV : Concernant la position des réunionnais : il faut leur demander la raison de leur position. Je ne peux répondre à leur place !
ML : Le fait que des lois importantes soient votées aujourd’hui et depuis la présidence « Macron » avec la présence de seulement 40 à 50 députés sur un total de 577, n’est-il pas pour vous le signe d’une mauvaise santé des institutions représentatives des Français et de la démocratie en général ?
LSV : mon humble avis, voter la loi, c’est avant tout comprendre son sens et sa portée. Je suis avocate depuis 25 ans, j’utilise chaque jour la loi, pour la défense de mes clients, et l’on déplore très souvent les lacunes des textes. Si le peuple est satisfait des lois telles qu’elles sont, si le peuple est satisfait de voter pour des personnes qui n’assumeront pas leur rôle qui leur est confié, je n’y peux rien !
La loi est mon outil de travail, à l’instar de la truelle pour le maçon ! si j’avais été élue, je sais ce que j’aurais fait ! Je ne sais pas faire de la politique, j’ai juste envie de changer les choses modestement !