Hier, en fin de matinée, Jean-François s’est rendu à Savannah Saint-Paul, dans une grande surface de bricolage. Il a constaté, comme ci-dessous sur la photo, que les places réservées aux personnes handicapées avaient été utilisées par la grande surface pour poser des matériaux, semble-t-il en soldes.
Jean-François possède lui même une carte de stationnement du fait de son handicap. Dans l’état des choses, il lui a été impossible de se garer près de l’entrée. Des bandes rouges et blanches réservant quelques places (voir seconde photo ci-dessous) limitent en fait les manœuvres et ne permettent pas plus de se garer : « Les fils qu »ils ont positionné pour maintenir les places sont insuffisantes. Il semblent ignorer qu’il est impossible pour une personne en fauteuil roulant de sortir de sa voiture, descendre sur son fauteuil, remonter, avancer la voiture…C’est impossible à manœuvrer« .
Comme Jean-François, beaucoup de personnes handicapées se déplacent seules, parce que ce jour-là personne ne peut les accompagner mais aussi par revendication d’un autonomie et d’une indépendance qui sont légitimes.
Il décide de le signaler à l’accueil et de porter réclamation. « Un responsable du magasin est venu mais n’a pas souhaité se justifier » se montrant agressif, rapporte Jean-François. Appeler la police aurait été la solution la plus efficace « mais fatigué, un peu remonté par la situation, on ne réagit pas toujours comme on souhaiterait. On n’est pas toujours aussi rationnels qu’on le voudrait« , répond-t-il.
135 euros l’amende
Cet après-midi, Jean-François ira déposer une lettre au TGI pour porter plainte, muni des photos. Sa volonté de témoigner, de médiatiser cette affaire, « n’est pas de dresser un tableau noir car il faut souligner qu’il y a une nette amélioration. Il y a deux ou trois ans, il était beaucoup plus difficile de trouver des places attribuées aux personnes handicapées libres quand on le souhaitait. Je constate une évolution des mentalités, une prise de conscience qui se fait plus ou moins lentement selon les personnes« , explique Jean-François. Il lui a juste semblé important de rappeler que ce type de comportements existe encore, et que c’est à chaque fois pour lui, source d’ennuis et d’épuisement pour faire valoir ses droits.
A noter que le contrôle du respect des emplacements réservés aux personnes handicapées à mobilité réduite appartient aux forces de police. Il convient donc pour les victimes de faire constater l’infraction par la police nationale, gendarmerie nationale ou police municipale habilitées à constater les infraction au stationnement.
Le stationnement ou l’arrêt sur un emplacement réservé aux véhicules portant une carte de stationnement pour personne handicapée, est considéré par le code de la route comme « gênant ». Le montant de l’amende forfaitaire est de 135 euros. Le véhicule peut également être mis en fourrière, dit la loi.
