La crise sanitaire fait peser un risque majeur sur l’avenir de milliers d’entreprises dans l’île. Jusqu'à 3 000 d’entre elles risquent de mettre fin à leur activité à compter du mois de mai s’inquiète Ibrahim Patel, président de la CCIR, si les dispositifs d’aide de l’État ne sont pas adaptés aux réalités ultramarines, notamment à La Réunion.
Comme l’a rappelé Ibrahim Patel lors d’un point presse organisé ce mardi à l’hôtel consulaire de la rue de Paris, beaucoup d’entreprises n’ont plus la capacité de faire les salaires de leurs employés car fermées depuis le 17 mars et les mesures de confinement obligatoires décidées par l’exécutif. Selon les estimations de la CCIR, plus de 35 000 entreprises soit 77% des inscrits au registre du commerce et des sociétés vont être impactées par la crise sanitaire à La Réunion. Parmi ces sociétés, 95% comptent moins de 10 salariés, "soit un peu plus de 26 000 emplois sans compter le chef d’entreprise", insiste la Chambre, qui rappelle que 65% d’entre elles sont sans effectif.
Les équipes de la CCIR ont épluché en détail le décret paru hier relatif au fonds de solidarité à destination des entreprises particulièrement touchées par les conséquences économiques, financières et sociales de la propagation de l'épidémie de covid-19.
Un fonds financé notamment par l'Etat, les régions et les collectivités d’outre-mer et qui s’adresse aux personnes physiques (travailleurs indépendants, artistes-auteurs, etc.) ou personnes morales de droit privé (sociétés, associations, etc.) exerçant une activité économique, sous conditions (effectif est inférieur ou égal à dix salariés, chiffre d'affaires hors taxes du dernier exercice clos inférieur à un million d’euros, entreprises ayant fait l'objet d'une interdiction administrative d'accueil du public entre le 1er et le 31 mars 2020).
Une troisième aide, régionale et d’un montant de 2 500 euros, viendra s’ajouter aux dispositifs d’aide annoncé par l’État.
Ibrahim Patel salue la publication de ce décret mais s’inquiète de sa compatibilité avec la situation réunionnaise, composé à près de 95% de TPE-PME (très petites et moyennes entreprises). "Sur la première partie, le décret dit qu’il faut être à jour des cotisations sociales et fiscales. Malheureusement, beaucoup d’entreprises ne sont pas dans ce cas de figure. Certaines se relèvent à peine de la crise des gilets jaunes", rappelle le vice-président du conseil régional. Ce dernier plaide pour une dérogation pour l’Outre-Mer au risque de voir "des milliers d’entreprises rester sur le carreau".
Autre motif d’inquiétude pour Ibrahim Patel: les modalités pour accéder à l’aide de 2 000 euros. Les très petites entreprises qui n’ont pas obtenu un prêt de trésorerie pourront bénéficier de cette aide de 2 000 euros, cumulable aux 1 500 euros mais à une condition: qu’elles aient au minimum un salarié. Le hic, c’est que près de 29 000 entreprises de La Réunion n'ont aucun salarié, l’entrepreneur étant bien souvent le seul à faire tourner la boutique. "On ferme la porte à 29 000 entreprises", peste le président de la chambre consulaire, qui demande également une dérogation sur ce point.
Enfin, sur l’aide de 2 500 euros apportée par la Région Réunion, Ibrahim Patel salue l’initiative mais souhaite que la collectivité se calque sur la position de l’État, "qui dit que c’est moins de 10 salariés et un million d’euro de chiffre d’affaires, contre 500 000 euros de chiffre d’affaires arrêté par la Région". Une rencontre entre Didier Robert et Ibrahim Patel est prévue cet après-midi pour tenter de faire bouger les lignes.
"Il faut absolument que les petites entreprises puissent bénéficier de ces trois prêts, soit 6 000 euros au total. Mais si on n'enlève pas les verrous, des milliers d’entreprises aujourd’hui vont courir à la catastrophe", prévoit le président de la CCIR.
Comme l’a rappelé Ibrahim Patel lors d’un point presse organisé ce mardi à l’hôtel consulaire de la rue de Paris, beaucoup d’entreprises n’ont plus la capacité de faire les salaires de leurs employés car fermées depuis le 17 mars et les mesures de confinement obligatoires décidées par l’exécutif. Selon les estimations de la CCIR, plus de 35 000 entreprises soit 77% des inscrits au registre du commerce et des sociétés vont être impactées par la crise sanitaire à La Réunion. Parmi ces sociétés, 95% comptent moins de 10 salariés, "soit un peu plus de 26 000 emplois sans compter le chef d’entreprise", insiste la Chambre, qui rappelle que 65% d’entre elles sont sans effectif.
Les équipes de la CCIR ont épluché en détail le décret paru hier relatif au fonds de solidarité à destination des entreprises particulièrement touchées par les conséquences économiques, financières et sociales de la propagation de l'épidémie de covid-19.
Un fonds financé notamment par l'Etat, les régions et les collectivités d’outre-mer et qui s’adresse aux personnes physiques (travailleurs indépendants, artistes-auteurs, etc.) ou personnes morales de droit privé (sociétés, associations, etc.) exerçant une activité économique, sous conditions (effectif est inférieur ou égal à dix salariés, chiffre d'affaires hors taxes du dernier exercice clos inférieur à un million d’euros, entreprises ayant fait l'objet d'une interdiction administrative d'accueil du public entre le 1er et le 31 mars 2020).
Ces personnes percevront sur demande une aide forfaitaire de 1 500 euros (ou une aide égale à leur perte de chiffre d'affaires si celle-ci est inférieure à 1 500 euros). La demande d'aide devra être réalisée par voie dématérialisée, au plus tard le 30 avril.
Ces personnes pourront bénéficier d'une aide complémentaire forfaitaire de 2 000 euros lorsqu'elles emploient au moins un salarié, qu'elles se trouvent dans l'impossibilité de régler leurs dettes à trente jours et qu'elles se sont vu refuser un prêt de trésorerie par leur banque. La demande d'aide complémentaire devra être réalisée par voie dématérialisée, au plus tard le 31 mai, et sera instruite par les services des conseils régionaux.
Une troisième aide, régionale et d’un montant de 2 500 euros, viendra s’ajouter aux dispositifs d’aide annoncé par l’État.
Ibrahim Patel salue la publication de ce décret mais s’inquiète de sa compatibilité avec la situation réunionnaise, composé à près de 95% de TPE-PME (très petites et moyennes entreprises). "Sur la première partie, le décret dit qu’il faut être à jour des cotisations sociales et fiscales. Malheureusement, beaucoup d’entreprises ne sont pas dans ce cas de figure. Certaines se relèvent à peine de la crise des gilets jaunes", rappelle le vice-président du conseil régional. Ce dernier plaide pour une dérogation pour l’Outre-Mer au risque de voir "des milliers d’entreprises rester sur le carreau".
Autre motif d’inquiétude pour Ibrahim Patel: les modalités pour accéder à l’aide de 2 000 euros. Les très petites entreprises qui n’ont pas obtenu un prêt de trésorerie pourront bénéficier de cette aide de 2 000 euros, cumulable aux 1 500 euros mais à une condition: qu’elles aient au minimum un salarié. Le hic, c’est que près de 29 000 entreprises de La Réunion n'ont aucun salarié, l’entrepreneur étant bien souvent le seul à faire tourner la boutique. "On ferme la porte à 29 000 entreprises", peste le président de la chambre consulaire, qui demande également une dérogation sur ce point.
Enfin, sur l’aide de 2 500 euros apportée par la Région Réunion, Ibrahim Patel salue l’initiative mais souhaite que la collectivité se calque sur la position de l’État, "qui dit que c’est moins de 10 salariés et un million d’euro de chiffre d’affaires, contre 500 000 euros de chiffre d’affaires arrêté par la Région". Une rencontre entre Didier Robert et Ibrahim Patel est prévue cet après-midi pour tenter de faire bouger les lignes.
"Il faut absolument que les petites entreprises puissent bénéficier de ces trois prêts, soit 6 000 euros au total. Mais si on n'enlève pas les verrous, des milliers d’entreprises aujourd’hui vont courir à la catastrophe", prévoit le président de la CCIR.
Dans une enquête flash réalisée entre le 20 et le 30 mars 2020 via son site internet mais aussi une campagne SMS de mailing, on apprend que la perte de chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2020 par rapport celui de 2019 est estimé à 76,1 millions d’euros. 77% des répondants (sur les quelque 1990 réponses obtenues) ont répondu ne pas être assez accompagnés par leurs banques durant cette crise et 46% ont actionné le dispositif chômage partiel. Ils sont également 59% à ne pas être informé des différents dispositifs d’aide de l’État et 63% ceux de BPi France.
Par secteur, c’est le commerce qui enregistre la plus grosse perte du CA sur le premier trimestre 2020 (-31,6 millions d’euros par rapport au premier trimestre 2019) suivi du BTP (-21,6 millions d’euros), des services (-13,7 millions d’euros), de l’hôtellerie-restauration (-4,7 millions d’euros) et enfin de l’industrie (-4,3 millions d’euros).
Par secteur, c’est le commerce qui enregistre la plus grosse perte du CA sur le premier trimestre 2020 (-31,6 millions d’euros par rapport au premier trimestre 2019) suivi du BTP (-21,6 millions d’euros), des services (-13,7 millions d’euros), de l’hôtellerie-restauration (-4,7 millions d’euros) et enfin de l’industrie (-4,3 millions d’euros).