Partager leur vision de l’Europe, c’était l’objectif de la conférence à laquelle a participé, en début de semaine dernière, une trentaine d’étudiants issus des départements français d’Outre-mer. C’est Jean-Jacob Bicep qui est à l’origine de cette initiative. Le député européen, membre d’EELV, a cassé sa tirelire parlementaire pour financer ce voyage à Bruxelles.
Les étudiants de Guadeloupe, de Guyane et de la Réunion ont notamment pu visiter les institutions de la capitale européenne, la commission et le parlement, et ainsi découvrir leur fonctionnement et prérogatives respectives.
Mais le moment fort de cette visite à Bruxelles restera la conférence à laquelle ils ont participé sur l’identité européenne telle qu’ils la perçoivent depuis l’Outre-mer. « Voyez la photo de groupe de nos parlementaires européens… Où est la Guadeloupe ? Où est la Martinique ? Où est la Réunion ? Où est la Guyane ? (…) Qu’est-ce qu’être européen quand on vit en Guyane, en Guadeloupe ou à la Réunion ? Que veut dire le vocable ‘Union européenne’ sur votre passeport ? », s’interroge Jean-Jacob Bicep en préambule à l’intervention des étudiants.
« A la Réunion, j’ai plus le sentiment d’être un africain »
Côté réunionnais, ce sont les étudiants de 2e année de Licence Géographie qui avaient fait le déplacement. Pour la délégation péi, Romain et Anne-Cécile ont présenté leur vision de l’Europe à la Réunion, en évoquant notamment les infrastructures financées par l’Union européenne et l’importance du dispositif Erasmus qui permet aux étudiants européens de découvrir de nouveaux horizons en étudiant une année à l’étranger.
Tous les participants n’étaient toutefois pas convaincus d’être des citoyens européens à part entière. « A la Réunion, j’ai plus le sentiment d’être un Africain. Il faut que je sois à Bruxelles pour me sentir Européen », confesse l’un d’eux, en soulignant la douloureuse histoire du peuplement de la Réunion.
En définitive, ce voyage aura vraisemblablement permis à une trentaine d’étudiants domiens de prendre conscience de la réalité de lacitoyenneté européenne. Une réalité qui restera toutefois bien éloignée du quotidien de ceux qui vivent avec les minimas sociaux, à des milliers de kilomètres du vieux continent, et qui n’ont jamais eu l’occasion de « sauter la mer », et encore moins de visiter la capitale belge.
Il reste donc du travail aux parlementaires pour que les presque quatre millions d’habitants des régions ultrapériphériques se sentent des citoyens européens à part entière…