« Ils ne nous offrent qu’une seule solution : on va porter plainte contre X et notre avocat sera en mesure de qualifier les motifs de la plainte ». C’est à une véritable implosion à laquelle les camarades de la CGTR assistent, en même temps qu’ils se disent attristés de la situation dans laquelle, selon eux, Ivan Hoareau (secrétaire général CGTR) et la confédération les poussent.
Ce dépôt de plainte que certains responsables de branches de la CGTR préparent vient chercher la direction du syndicat sur la « transparence financière » maintes fois réclamée ces dernières années. Ils ne voient toujours rien venir.
Si ces attentes avaient pu être contenues ces trois dernières années entre gens bien élevés, les récentes fuites dans la presse accélèrent le mouvement. Aujourd’hui, la base est meurtrie de voir la famille s’entre-déchirer dans les médias.
« Ce n’est pas ça la CGTR, témoigne Patrice Atchicanon de la CGTR EDF. Une autre voie est possible ». Tous réfutent les accusations d’Ivan Hoareau et de Max Banon qui « nous font passer pour des dissidents ou des fractionnistes. Les dissidents : c’est la direction », renvoient-ils à l’expéditeur. « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. La différence c’est que c’est la direction qui mord’ a nou », signale le délégué EDF.
Les mots sont très durs à l’égard du leader de la CGTR. La première salve vient de Pascal Hoareau, secrétaire de l’Union régionale SUD CGTR. « La direction est en train de totocher, de dézinguer tous ceux qui ont pu dénoncer les dysfonctionnements », largement éventés dans la presse.
Ivan Hoareau « a-t-il peur de perdre ses avantages financiers ? »
« Lorsque l’on pose un certain nombre de problèmes à la direction, la réponse d’Ivan Hoareau est que « le congrès approche » et que certains rêvent de prendre sa place. A-t-il peur de perdre son mandat et les avantages financiers et en nature qui vont avec ? », pousse Pascal Hoareau.
« Aucun dirigeant ou syndiqué de nos structures ne s’est positionné comme successeur potentiel d’Ivan Hoareau », se sent-il obligé de confirmer. Il va plus loin : « les personnes qui ont un jour émis l’idée de succéder à Ivan Hoareau sont toujours à ses côtés aujourd’hui ». Les tentatives de déstabilisation proviennent-elles de son cercle proche ?
Ces dernières semaines, les tentatives de sabotage n’ont pas manqué à l’encontre des délégués aux quatre coins de l’île. Deux exemples parmi d’autres : Pascal Hoareau et Clara Derfla, respectivement secrétaire et secrétaire adjoint de l’UR Sud CGTR « sont devenues les deux personnes à abattre à la CGTR », croient savoir les deux concernés.
Quelques jours plus tôt, c’est la délégation syndicale qui a été brusquement et unilatéralement retirée à Eric Dorval par la fédération Auto Moto, alors qu’il était en train de négocier avec la direction de Citroën pendant les NAO. Mis sur la paille, il a été sciemment ridiculisé devant le patronat.
Rassemblement le 17 novembre
Depuis quelques mois, la foudre du secrétariat général semble s’abattre sur « tous ceux qui osent manifester un quelconque soutien à Pascal Hoareau et Clara Derfla », ce qui fait dire à Patrice Atchicanon de la CGTR EDF que la « chasse aux sorcières est ouverte ». A ceci près que nous réclamons seulement « la démocratie syndicale, la transparence financière et le respect des statuts », clament les délégués syndicaux. Le pire, conclut Pascal Hoareau, est que la direction de la confédération « tape plus fort sur les camarades que les patrons eux-mêmes », en rigole-t-il.
Aujourd’hui, faute de recevoir la certification de la comptabilité de la CGTR, c’est un peu contre leur propre famille que certaines branches vont jouer. Autour de la table ce matin à Saint-Pierre se trouvaient les représentants de l’Union régionale Sud, la CGTR fédération commerce et services, la CGTR Pôle emploi, la CGT Marins et officiers, Citröen CMR et EDF.
La liste pourrait bien s’allonger le 17 novembre prochain à l’occasion d’un rassemblement organisé sur le front de mer de Saint-Pierre. Les délégués syndicaux comptent bien, avec les salariés qui croient encore à l’esprit du syndicat, crever l’abcès et par la même envoyer un sérieux avertissement à Ivan Hoareau.
Un extrait de l’intervention sans concession de ce matin :