Nous avons répété que nous étions pour une nouvelle liaison entre la Possession et Saint Denis, Mais nous ajoutions : pas celle-là, pas en mer. Le moment est donc venu d’exposer à la presse les alternatives terrestres à la NRL. Elles ont déjà été abordées lors des consultations du public dans nos contributions individuelles ou collectives.
NLT (Nouvelle liaison terrestre, à mi-hauteur)
C’est en 1963 qu’une route à 2 voies en bord de falaise permet de joindre Saint-Denis à La Possession en ¼ d’h.
Mais déjà il y a des chutes de pierres et de grosses roches.
Des accidents et des morts (19 jusqu’à 2008).
En 1976, agrandissement de la RL à 4 voies. En 1980, effondrement massif de tout un pan de falaise : 3 jeunes sont morts.
Mais il faut attendre un quart de siècle (2004) pour une enquête publique concernant une nouvelle liaison routière entre le Nord et l’Ouest. Très vite dénommée NRL, ce qui fausse le débat en interdisant une NLT.
Un architecte-urbaniste local propose alors cette année-là une étude de tracé précise qu’il remet au commissaire enquêteur : la solution mi-hauteur, l’une des deux préconisées par le Ceser. Son projet est blackboulé au motif : « Ne correspond pas aux objectifs fixés ».
Le premier gros hic est que ces objectifs soi-disant fixés n’ont jamais été publiés nulle part ni énoncés à la radio ou la télé.
Le second gros hic est que la contribution des citoyens est vouée aux gémonies via un ton vraiment méprisant et des affirmations chimériques.
Dans le rapport Santamaria, la Région s’étonne même que des citoyens puissent donner leur avis, y compris des personnes dûment diplômées, alors que la Région a à son service des cabinets spécialisés tels qu’Egis et Arcadis (p. 83 image 6136).
On voit bien que les consultations publiques pour la NRL étaient un passage obligé de l’Etat puis de la Région pour livrer un marché à la mesure des majors européens du BTP, cela au détriment des Réunionnais déjà endettés qui ont tout à craindre.
Il est patent que le projet NRL a été conçu pour aller comme une paire de gants à Bouygues et Vinci, deux ennemis de toujours rabibochés grâce à l’attrait du profit.
À la demande expresse de fournir les études réalisées objectivement des alternatives terrestres, à la p. 87, le rapport Santamaria reconnait p. 87 (§1) que l’approche d’alternative terrestre s’est arrêtée aux études sommaires.
Mais la Région n’hésite pas blackbouler une solution à mi-hauteur (tjrs p. 87) avec les arguments fallacieux de détériorer la forêt semi-sèche et de proposer des tranchées couvertes.
Cette solution mi-hauteur prévoit, en fait, des tunnels ainsi que des viaducs pour franchir des ravines.
Aucune expropriation n’est à prévoir puisque la route doit passer en tunnel sous les habitations de La Montagne.
La route du même type que celle des Tamarins part en pente douce de la ravine à Marquet au sommet de la montagne dont elle longe le bord à une altitude moyenne de 200 m par un viaduc comme celui de Saint-Paul menant à Plateau-Cailloux. Elle descend également en pente douce du cap Bernard au pont Vinh-San.
Cette solution évite de devoir réaliser un bd nord particulièrement coûteux (1/2 md d’€) alors que le bd sud déjà existant ne répond toujours pas à sa vocation première d’une voie rapide entre le RSMA et l’aéroport de Gillot. Le réaménagement du bd sud reste une priorité.
Aux deux extrémités du trajet mi-hauteur, la pente est suffisamment douce pour permettre l’utilisation d’un tram-train. Cette solution permet la réalisation d’un certain nombre de lotissements à La Montagne.
Cette alternative terrestre permet avec l’expérience de la route des Tamarins d’employer effectivement beaucoup plus de Réunionnais que le projet NRL.
En 2006, l’État qui a en charge l’étude de ce dossier écarte du revers de la main toute perspective autre que marine et profite de la vive émotion suscitée par un autre éboulement massif cette année-là pour finalement retenir la solution marine pourtant rejetée par le Ceser.
Pour cette solution par la montagne, trois variantes ont été proposées et dessinées, de différentes longueurs qui selon le cas se raccordent soit à l’échangeur de la Montagne soit à la Ravine à Marquet par l’arrière de la Possession.