A l’initiative de ce rassemblement, Jean-Yves Minatchy déplore que les agriculteurs soient traités « comme des délinquants ». Le président de la CGPER tient à souligner ici l’intérêt majeur pour eux d’habiter sur leur exploitation : « Ça leur permet de ne pas payer de loyer, d’être sur place et d’ainsi mieux maîtriser et augmenter leur production ». La démonstration d’une nécessité de vivre sur l’exploitation doit d’ailleurs être démontrée pour obtenir le permis de construire.
« On nous traite comme des criminels »
Pour Jean-Yves Minatchy, les paysans connaissent un « acharnement incompréhensible » : « Les constructions sans permis concernent tous les secteurs de l’économie, mais ce sont sur les paysans qu’on met la pression » s’indigne-t-il, reprochant que la démolition soit la solution envisagée, plutôt que celle d’une régularisation.
Pour Jean-Wilson Romili, 37 ans, à qui appartient la maison devant laquelle s’est déroulée cette mobilisation, c’est un coup dur. « C’était une petite maison, sur laquelle on a réalisé un agrandissement pour arriver à 52 m2. Nous avons tout construit nous même », explique le planteur de canne, sa compagne à ses côtés. Un agrandissement jugé nécessaire pour loger la famille qui s’est agrandie il y a peu et compte désormais deux enfants.
Jean-Windy Solon, 28 ans, est dans la même situation. Vivant avec sa concubine, il a réalisé un agrandissement (une véranda), et a été lui aussi convoqué à la gendarmerie. « On nous traite comme des criminels », s’indigne-t-il.
Ces deux agriculteurs pensent avoir été dénoncés. « Un courrier serait arrivé sur le bureau du procureur, qui aurait décidé d’ouvrir une enquête », indique en effet Jean-Yves Minatchy.