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Dernière ligne droite en France à J-2 du déconfinement

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(AFP) La France vit samedi son avant-dernier jour sous cloche en attendant le début lundi d’un déconfinement progressif et encadré de strictes mesures de sécurité, afin d’éviter une seconde vague de l’épidémie de coronavirus qui a fait plus de 26.000 morts. Une grande majorité de la population s’apprête à sortir de deux mois de confinement, […]

Ecrit par – le samedi 09 mai 2020 à 13H44

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Préparation des masques à distribuer  à la mairie de Toulouse, le 9 mai 2020 - Lionel BONAVENTURE / ©AFP

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La France vit samedi son avant-dernier jour sous cloche en attendant le début lundi d’un déconfinement progressif et encadré de strictes mesures de sécurité, afin d’éviter une seconde vague de l’épidémie de coronavirus qui a fait plus de 26.000 morts.

Une grande majorité de la population s’apprête à sortir de deux mois de confinement, mesure inédite et globalement respectée sur l’ensemble du territoire, ce qui a permis une nette décrue de l’épidémie, selon les autorités.

Mais le virus circule toujours, sans traitement ni vaccin disponible, alors que le gouvernement a martelé ces derniers jours la nécessité pour le pays de sortir de cette si longue quasi-paralysie, pour éviter d’aggraver encore une crise économique qui a précipité le pays, comme une bonne partie du monde, dans la récession.

Face à ce besoin de reprendre une vie qui ne sera toutefois pas celle d’avant, les appels au respect des fameux gestes barrière se multiplient, pour éviter une nouvelle flambée de l’épidémie. Après bien des tergiversations sur le sujet, et une importante pénurie, il faudra souvent sortir masqué, notamment dans les transports. Et des règles strictes de « distanciation » seront appliquées sur les lieux de travail comme dans les magasins.

Dans la nuit de vendredi à samedi, l’Assemblée nationale a voté en première lecture le projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet. Un texte qui permet les mesures restrictives des libertés et intègre désormais des mesures liées au déconfinement progressif, dont la création controversée d’un « système d’information » pour identifier les personnes infectées par le coronavirus et leurs contacts.

Selon le dernier bilan officiel vendredi soir, 26.230 personnes ont succombé au coronavirus depuis le 1er mars, soit 243 de plus sur les dernières 24 heures, dont 9.733 dans les établissements médico-sociaux et les Ehpad (+132), ces maisons de retraite médicalisées touchées de plein fouet par une épidémie dont les personnes âgées sont les principales victimes.

La pression sur les services de réanimation continue de s’alléger, avec 93 patients atteints de la maladie de Covid-19 en moins, soit 2.868 cas graves.

Mais « la situation reste tendue, nous avons assez peu de marge de manoeuvre », prévient Philippe Juvin, chef du service des urgences de l’hôpital parisien Georges Pompidou, appelant à se préparer à l’éventualité d’une deuxième vague.

Compte tenu de la circulation du virus et du risque de saturation des hôpitaux, quatre régions (Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté) sont classées en rouge sur la carte établie par le ministère de la Santé, ainsi que le département de Mayotte, où le déconfinement est même renvoyé au-delà du 11 mai et où le gouvernement va envoyer des moyens supplémentaires.

Cela maintient 32 départements au total et près de 27 millions d’habitants dans un régime encore très contrôlé.

Mais même dans les zones classées « vertes » sur la carte épidémique « il faut se garder de penser que tout est réglé », insistent les spécialistes,

à l’instar de la virologue Marie-Paule Kieny, membre du Comité analyse recherche et expertise (Care) chargé de conseiller le gouvernement.

« Il faut absolument » que les gens « appliquent les gestes barrière, c’est-à-dire qu’ils passent d’un confinement chez soi à un confinement sur soi, penser que soi-même on doit se protéger, on doit protéger les autres », a martelé cette ancienne sous-directrice générale de l’OMS.

Tout en desserrant l’étau, le gouvernement maintient ou instaure de nombreuses obligations, parmi lesquelles le port du masque dans les transports en commun sous peine de 135 euros d’amende.

L’Etat va d’ailleurs mettre à partir de lundi « 10 millions de masques à disposition des opérateurs de transport pour qu’ils les distribuent à leurs usagers », dont 4,4 millions pour la région Ile-de-France, selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

La situation s’annonce particulièrement délicate dans cette région où le respect des règles de distanciation dans les transports publics va en réduire drastiquement la capacité.

Pour tenter d’éviter la cohue redoutée par les transporteurs, une attestation de l’employeur sera requise pour circuler aux heures de pointe (de 06H30 à 09H30 et de 16H00 à 19H00) dans les réseaux franciliens.

Air France a de son côté annoncé le contrôle à partir de lundi de la température de ses passagers, qui ne pourront pas embarquer si elle est supérieure à 38 degrés. Le port du masque sera également obligatoire à bord.

Autre dossier chaud, la réouverture des écoles, avec des règles sanitaires qui risquent de virer au casse-tête et inquiètent élus locaux et parents. 

« 85% des écoles sont prévues pour rouvrir lundi (…) un million d’enfants vont retrouver le chemin de l’école, les conditions sanitaires sont réunies », a assuré le ministre de la Santé Olivier Véran dans la nuit devant les députés.

Après deux mois confinés en région, certains des dizaines de milliers de Franciliens qui avaient choisi de quitter la région mi-mars avec le confinement regagnaient la capitale. « Je suis contente de retrouver ma maison, mes repères » mais « j’appréhende un peu, parce que ça sera une nouvelle vie, ce déconfinement », expliquait samedi matin Gaëlle Cathou, de retour des Pyrénées-Atlantiques, où elle était confinée avec sa mère et sa fille.

Sur le plan économique ce sont plus de 12 millions de salariés pour lesquels un million d’entreprises ont demandé des mesures de chômage technique. Alors que le pays va faire face à sa pire récession depuis la Seconde guerre mondiale, dont on commémorait vendredi la fin en Europe, le gouvernement espère que la reprise d’activité à partir de lundi, notamment dans le commerce, pourra relancer un peu la machine. Les secteurs de la restauration et la culture, très impactés, seront pour l’heure toujours fermés.

Stéphane ORJOLLET

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