Monsieur le Maire,
Depuis le 1 janvier 2021, la communauté d’agglomérations du Sud a changé de prestataire pour la collecte des ordures. « Ce choix garantit un meilleur contrôle des coûts de collecte et permettra, d’une part, de maîtriser dans l’avenir l’évolution des taxes d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) qui sont payées chaque année par les familles et, d’autre part, de chercher des pistes d’économies » précise le communiqué de la Casud. Votre volonté de faire faire des économies aux citoyens des communes concernées est bien fondée.
Néanmoins, chaque tamponnais peut observer quotidiennement les incivilités qui sont commises en toute impunité. Les ordures s’amoncellent sur les trottoirs, dans nos ravines. Pour ma part, j’en vois tous les jours, au Trois-Mares et au centre-ville. Je vous joins 2 photos prisent dans l’après midi pour appuyer mes propos.
Or, Monsieur le Maire vous n’êtes pas sans savoir les impacts sanitaires et environnementales causés par les ordures.
Monsieur le Maire, je pense qu’assurer la santé de vos administrés et la sauvegarde de notre biodiversité sont des priorités on ne peut plus urgente que réduire la TEOM. De plus, il se trouve que ces 3 enjeux convergent.
Dans le » Rapport sur le prix et la qualité du Service Public de Prévention et de Gestion des Déchets ménagers de la CASUD », nous apprenons :
D’une part, que cette taxe a apporté 16 971 127 € à la CASUD, ce qui représente 93,73% des moyens mis en œuvre pour la gestion des déchets. D’autre part, que le coût aidé de gestion des déchets de la CASUD est 73,5% plus élevé que le taux médian national. La CASUD précise que « cet écart est principalement dû au territoire insulaire qui induit des coûts de gestion importants sur les flux EMR, Encombrants et déchets verts. »
Le rapport de l’ADEME de 2019 « Caractérisation des déchets sur l’île de la Réunion » souligne les :gaspillages multiples, évalue le potentiel économique et énergétique et recommande les actions suivantes en ordre de priorité : Réduction à la source, Valorisation matière, organique ou énergétique. Ces 2 priorités encore à mettre en ouvre, permettraient de réduire le flux et de créer des filières économiques durables. En suivant ces recommandations, mécaniquement les flux diminueraient, la valeur ajoutée de nos déchets augmenterais et les impacts environnementaux et sanitaire serait réduit. Ce qui conduirait à une baisse de la TEOM.
J’ai pu constater que la CASUD s’attèle avec sérieux à cette question. Les rapports qu’elle publie et les « audits » de l’ADEME rendent incontestables vos efforts depuis de nombreuses années. Néanmoins, l’augmentation de la production à la source a considérablement pondérer les résultats de votre travail. De plus, votre stratégie pour lutter contre les dépôts sauvages est me semble-t-il, totalement inefficace. Il suffit de marcher 15 minutes et on est sûr de constater une infraction de cet ordre. J’ai conscience des limites financières et de compétences qui s’imposent à vous. Seule, la communauté de commune n’a pas d’autre choix que d’exporter nos déchets pour qu’ils soient recyclés. Il manque, à mon sens une volonté politique commune à toutes les collectivités de la Réunion de recycler nous même nos ordures. Mais, ceci n’est pas de votre responsabilité.
Par contre, humblement, à ma hauteur de citoyen lambda, je pense que la Ville du Tampon et la CASUD pourraient améliorer de manière significative leur action et la rendre plus efficiente. Si, cette hypothèse s’avérait juste, les administrés seraient gagnants sur les 3 enjeux que j’ai mis en exergue. C’est dans cet esprit de collaboration citoyenne et sans aucune intention politique autre que le bien commun que je soumets à votre sagacité les propositions suivantes. J’ai pris soin de restreindre ces propositions aux compétences d’une mairie. Bien évidemment, elles sont légalement valables, car elles sont mises en œuvre dans d’autre ville française. De plus, elles sont convergentes aux recommandations du Ministère de la Transition écologique.
1) Mettre en place une application ou à défaut un numéro vers pour que chacun puisse signaler un dépôt sauvage : Je connais l’existence de la brigade verte de la CASUD mais le territoire à contrôler est trop vaste au regard de leur effectif. Il serait bien trop onéreux de créer suffisamment d’emploi pour rendre efficiente cette brigade. Par contre, ma proposition demande un unique investissement minime.
2) Mettre en place une tarification incitative comme le recommande l’ADEME. Je n’argumenterai pas ce point, car je suis persuadé de votre expertise.
3) Sanctionner fortement les incivilités, pour marquer les esprits et changer les comportements. Outre les sanctions pénales prévues par le législateur, l’article L. 541-3 du code de l’environnement vous permet de créer des sanctions administratives très dissuasives. À titre, d’exemple vous pourriez en suivant la procédure Ordonner le versement d’une astreinte journalière au plus égale à 1.500€ jusqu’à ce que les mesures prescrites aient été exécutées, Ordonner le paiement d’une amende au plus égale à 150.000€.
4) Fournir des bio-composteurs de différents volumes. La CASUD propose un modèle unique de 400 l et l’éligibilité basée sur une surface disponible de 100 m2 minimum. Cette mesure me semble discriminatoire mais mes connaissances juridiques ne me permettent pas de l’affirmer. Néanmoins, il est évident que les principaux bénéficiaires représentent une minorité et que de surcroît, ils disposent d’un pouvoir d’achat supérieur à celui des citoyens disposant de moins de 100 m2. Si, une telle mesure s’avérait être irresponsable budgétairement, vous pourriez alors mener des campagnes d’incitations.
5) Installer les poubelles sur la voie publique très fréquentées par les piétons. J’ai acheté, il y a peu une boisson pour me désaltérer et j’ai dû la garder en main lors de mon trajet qui à commencer devant la Mairie du tampon et achever vers la Mairie annexe du tampon. Cela n’excuse en rien ceux qui se permettent de jeter les déchets dans la rue, mais cela explique en partie leur geste. J’ai conscience que cette mesure à un coût. Mais, même si les Tamponnais sont fiers d’habiter dans une des communes les moins dépensières de France, je suis persuadé qu’ils feront bon accueil à ce service supplémentaire.
Monsieur le Maire, je vous remercie de l’attention que vous porterez à mon interpellation. La législation ne vous oblige pas à me répondre, mais je pense que vous pourriez sur ce sujet tirer un succès politique important. Concomitamment, les Tamponnais verront leur cadre de vie s’améliorer et auront une réponse concrète et visibles à leurs inquiétudes sanitaires et environnementales.
Apprenez à prononcer.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.