Jean Castex va annoncer ce mardi, à l’occasion d’un débat à l’Assemblée nationale, le maintien des élections les 13 et 20 juin.
Consultés directement par mail vendredi soir, avec réponse exigée avant lundi midi, les maires se sont prononcés en faveur du maintien de ces dates.
56 % des maires interrogés se sont déclarés pour leur maintien, avec un taux de réponse de 69 %. Une courte majorité mais le « taux de participation » permet à la consultation d’avoir une véritable légitimité, comme le note le journal [Les Echos]urlblank:https://www.lesechos.fr/politique-societe/emmanuel-macron-president/emmanuel-macron-maintient-les-elections-regionales-en-juin-1306214#xtor=CS1-3046 .
Une campagne électorale sans rassemblements
Reste maintenant à voir comment les maires vont faire pour remplir les conditions exigées par le conseil scientifique, par exemple quand il préconisaient de trouver « un nouveau modèle » pour faire campagne, « d’encourager au maximum l’usage de moyens dématérialisés » et d’interdire les rassemblements. J’ai du mal à imaginer à quoi peut ressembler une campagne électorale sans rassemblements. A moins que le but inavoué soit d’offrir une prime aux candidats bien établis, déjà installés en politique…
Des personnes vaccinées pour tenir les bureaux de vote
Les scientifiques encourageaient également les candidats à se faire vacciner ou bien, s’ils ne font pas partie des publics prioritaires, de se faire dépister régulièrement, et de solliciter en priorité des personnes vaccinées pour la tenue des bureaux de vote. On voit qu’ils sont scientifiques et qu’ils n’ont jamais fait de politique, qu’ils ne connaissent pas la difficulté qu’il y a déjà, en temps normal, à trouver des assesseurs. Je souhaite bon courage aux maires chargés de trouver des présidents et des secrétaires dans chaque bureau et aux candidats qui devront mettre à disposition autant de représentants pour jouer le rôle d’assesseurs.
La solution aurait peut-être pu consister, comme le suggérait le conseil, à développer la digitalisation des votes et le vote par correspondance. Malheureusement, rien ne pourra être fait dans ce domaine avant la mi-juin étant donné les délais impartis.
Les électeurs et les personnes participant aux opération de vote et de dépouillement vont prendre des risques
Pourtant le conseil scientifique avait reconnu que les électeurs allaient prendre des risques en allant voter, même s’il estimait que ceux-ci pouvaient être réduits par la mise en œuvre d’un protocole adapté. Il en va de même des risques auxquels s’exposent les « personnes participant aux opérations de vote et de dépouillement et des risques liés à l’utilisation des locaux, notamment scolaires« .
Le conseil avait également pris acte des risques pris par les candidats : « Les risques auxquels s’exposent les candidats et les équipes de campagne pourraient s’avérer plus importants et potentiellement plus délicats à gérer. Dans ces conditions, les risques liés à une reprise de l’épidémie suivant les élections sous forme de clusters ne peut être exclue, sans qu’il soit possible de les quantifier précisément et de manière scientifique« .
Il avait également estimé que par rapport aux élections municipales de 2020, « les risques de contamination sont accrus en raison de la forte contagiosité du variant anglais, présent sur l’ensemble du territoire« .
Chacun devra prendre ses responsabilités en cas de fiasco
Tous ces constats n’auront donc servi à rien. Les élections auront bien lieu les 13 et 20 juin prochains. On verra bien dans quelles conditions elles se dérouleront. Mais il faudra bien alors, si c’est un fiasco, que les politiques, surtout ceux de l’opposition, qui n’ont eu de cesse de crier à une « catastrophe pour la démocratie » en cas de report, assument leurs responsabilités.