Dans ce lotissement cossu des hauts de la Possession, le voisinage s’est battu plusieurs mois pour qu’une propriétaire indélicate prenne enfin ses dispositions afin que la piscine de sa maison inoccupée ne soit plus un lieu idéal de reproduction pour les moustiques tigres. Après avoir contacté l’agence immobilière, la propriétaire, l’ARS, la mairie, la police municipale… en désespoir de cause, les voisins ont fini par nous contacter, inquiets pour leur santé et celle des enfants de l’école toute proche.
« Ce n’est plus une piscine, c’est un cloaque », s’indigne une habitante des lieux, dont la maison surplombe directement la piscine en cause, à la couleur évoquant en effet plus un marécage qu’une rafraîchissante baignade. « Nous n’avons jamais eu autant de moustiques que depuis que cette piscine est abandonnée, c’est insupportable », dit cet autre voisin. En ces temps d’épidémie de dengue, et en présence d’un troisième type de virus, c’est non sans mal que le syndic du lotissement a obtenu une semi-victoire: la propriétaire a fini par mandater un pisciniste qui mettra une fois par semaine du chlore dans l’eau stagnante.
Le chlore, s’il est régulièrement renouvelé, est efficace contre les larves de moustiques, ainsi, même si l’eau demeure d’une propreté toute relative et qu’elle ne circule plus faute de moteur et d’entretien, elle ne présente plus de risque pour la santé publique. L’ARS, après avoir tenté en vain, début décembre, d’effectuer des analyses de l’eau, la maison étant inoccupée et close, avait signalé les faits à la mairie, afin qu’elle exerce les pouvoirs de police du maire en matière de salubrité publique.
Contactée hier, la mairie de la Possession nous précisait connaître la situation, et semble avoir accéléré le mouvement, car ce matin elle nous indiquait que la police municipale avait reçu illico une attestation d’un pisciniste. La maison est toujours à louer, une annonce avec photo est visible sur un célèbre réseau social, qui montre une belle piscine d’eau turquoise, et qui ne manquera pas de décevoir d’éventuels intéressés.